UN CONSEIL MUNICIPAL QUI EÛT PU ÊTRE CONSENSUEL ET FUT PARFOIS SURRÉALISTE
UNE PETITE MODIFICATION DU PLU FAIT UN LONG DÉBAT
Le premier point de l'ordre du jour traitait d'un projet de modification simplifiée du PLU. Il y eut un large débat sur l'urbanisme à OLONNE SUR MER, au Pays d'Olonne voire au niveau national.
En effet, les oppositions se sont écartées de l'ordre du jour stricto sensu qui était
"d'encadrer le renouvellement urbain sur l'avenue François Mitterrand par une étude urbaine intégrée au PLU et de définir les règles de constructions spécifiques à l'angle du boulevard du Vendée Globe et de l'avenue Charles de Gaulle, permettant de marquer l'entrée de ville."
Pour Régis BERNARD, (opposition socialiste), l'urbanisation actuelle ne peut qu’accentuer les risques d'inondation : le toujours plus d'habitations accentue les quantités d'eaux dans les réseaux. Il fonde son raisonnement sur les conséquences de l'orage du 28 mai 2018 où des débordements sur des sites nouveaux ont été notés et il demande au maire ce qu'il compte faire.
Le maire Yannick MOREAU fait remarquer que ces dernières années il y a eu des améliorations très nettes particulièrement avec la création de bassins d'orages.
Les bassins d'orage, Régis BERNARD n'y croit pas : "ça ne marche pas" et d'ajouter "quand j'entends des bêtises pareilles, je m'énerve"! "Il y a beaucoup de mauvaise foi !"
Le maire fait remarquer que d'une part, il y a amélioration et que d'autre part, le rythme d'urbanisation a été ralenti dans le Plan Local de l'Habitat passant de 240 logements à 210 par an. Le tout donc est encadré par le PLU et le maire rajoute que s'il y a des améliorations à faire dans ce domaine il faudra malheureusement attendre le nouveau PLH intercommunal, deux communes (non citées) ayant joué le blocage à ce niveau de l'intercommunalité !
Ce débat qui a eu le mérite d'exister fut cependant très décevant car improvisé. L'urbanisation croissante mérite réflexion et action face à une demande très forte de logements au Pays des Olonnes, face à un prix du foncier qui est discriminatoire et chasse les jeunes ménages hors de l'Agglomération. La multiplication des lotissements qui imperméabilisent les sols et génère donc des débordements lors des orages importants, la topographie, l'état des réseaux anciens et la géologie avec de grandes "zones humides" posent problème malgré les investissements réalisés. Il faudra donc attendre que la ville nouvelle Les Sables d'Olonne soit sur les rails et que, surtout, l'Agglomération puisse jouer son rôle en exerçant pleinement et efficacement ses compétences avec des élus leaders responsables, réalistes tout en étant visionnaires.
BATAILLE DE RUES
LA PROBLÉMATIQUE : CONSÉQUENCE LOGIQUE DE LA FUSION DES 3 COMMUNES SŒURS
Créer une ville nouvelle pour fédérer les forces d'un territoire, pour mutualiser des moyens en personnel et en matériels et améliorer la qualité des services à rendre aux citoyens, c'est une bonne idée, mais derrière les mots, derrière les vœux, derrière les phrases il y a une logistique lourde à mettre en place...des grains de sables peuvent bloquer la machine.
Il y a eu dans le passé débat sur l'endettement des villes sœurs, sur leurs taux d'imposition, sur la gestion du personnel otage d'ambitions personnelles d'élus, sur le nom de la ville nouvelle. Là, le consensus fut miraculeux, "LES SABLES D'OLONNE" s'est imposé.
Reste que les 3 villes ont chacune leur vécu comme pour les dénominations des voies. Chacune travaillant pour les noms de rues se firent au gré des vents du moment : noms de fleurs, d'hommes et femmes illustres, noms d'élus locaux ou nationaux, artistes, chanteurs, poètes...
Ainsi, Olonne sur Mer, Château d'Olonne et Les Sables d'Olonne avaient toutes trois non seulement le mot Olonne dans son appellation mais avaient des rues dont les appellations étaient identiques : république, de Gaulle, Clemenceau, Pasteur, alizés, église, Foch, de Coubertin...
Alors, le 1er janvier 2019, comment fera le facteur pour savoir si le courrier pour le numéro 1 de la rue Clemenceau est à mettre dans la boîte de la rue Georges Clemenceau à Château d'Olonne, dans la rue Georges Clemenceau à Olonne sur Mer ou Promenade Georges Clemenceau aux Sables d'Olonne? ...et les services de secours qui travaillent dans l'urgence comment ne pourront-ils ne pas errer d'une commune à l'autre avec ces rues homonymes ?
Les élus et les services municipaux et publics ont donc travaillé de concert pour supprimer les homonymes. Beau et méticuleux travail qui a abouti aux propositions faites aux conseils municipaux des 3 communes...on est à quelques semaines de l'échéance...il faut délibérer dans l'urgence et préparer l'accompagnement de la population concernée. Dans chaque commune, lors des délibérations sur ce sujet, des élus, comme à Olonne-sur-Mer, l'adjointe au maire Catherine GAYDA, ont souligné le travail exemplaire fait le personnel, les élus et les services publics concernés pour aboutir à cette suppression des homonymes.
LES PROBLÈMES TECHNIQUES RÉSOLUS, LA POLÉMIQUE POLITIQUE PREND LE RELAIS À OLONNE SUR MER
Pour le front de gauche, Eric GARDES s'attaque aux dénominations des rues Colonel BELTRAME (prise d'otage super U de Trèbes près de Carcassonne) et Général de CHARETTE (Chef militaire vendéen royaliste) .
Pour le premier héros, il aurait voulu que l'on choisisse et associe les "150 autres victimes du terrorisme" de Charlie Hebdo, Bataclan,Nice ...Quant au Général de CHARETTE, pour l'élu, ce choix est une "provocation" et lui pose un "problème idéologique " et pourquoi pas Pétain ?. De CHARETTE est un " insurgé"qui a combattu la république. L'élu rappelle ainsi qu'Olonne sur Mer est "une terre républicaine ne vous en déplaise."
L'élu propose Guy Moquet, jeune étudiant, militant communiste fusillé par les allemands le 22 octobre 1941 en représailles suite à un attentat.
Les élus de la majorité n'ont pas apprécié du tout cette intervention et la réponse donnée par l'adjoint Alain Blanchard est toute en finesse. Pour l'élu celui qui est devenu le Général de Charrette s'est soulevé sous la Convention contre un régime que l'histoire a nommé la "TERREUR" dont fut victime en premier la VENDÉE. De plus, il serait temps de réconcilier le peuple avec lui-même et non faire vivre la division avec rancœur. L'histoire a mis 200 ans à se pencher sur ce qui pourrait être le génocide (terme peut-être inapproprié) vendéen.
L'élu aurait pu aussi ajouter que d'autres villes de VENDÉE ont des rues et des places nommées Général de CHARETTE et qu'il en existe aussi dans les départements voisins (Loire Atlantique, Maine et Loire). Baptiser une rue à Olonne sur Mer rue du général de Charette, ce n'est donc pas une novation mais une œuvre de réconciliation.
Ce débat aussi déroutant que déplacé nous a laissé un goût d'amertume même si la délibération est adoptée et s'il y avait accord sur 59 propositions sur les 61.