QU’EST-CE QUE LE CNR ?
C’est une mini assemblée qu’impose le Président MACRON pour une consultation et des propositions mais pas de décisions pour une certaine REFONDATION dont les contours ne sont pas définis.
D’abord, les membres constituant ce Conseil furent choisis par le Président puissance invitante. Ce n’est pas un choix démocratique. Ce sont initialement 52 personnalités dont 12 déclinèrent l’invitation dont le Président du Sénat Gérard LARCHER dont la rondeur consensuelle est pourtant connue.
La manipulation consiste ainsi à attirer des élus, des personnalités, des techniciens, des technocrates, des amis et proches et à les mettre autour de la table pour phosphorer sur un programme présidentiel de mandature adapté à la situation de 2022 que le candidat Président MACRON a refusé d’écrire pour se faire réélire.
D’abord ce sigle appartient à l’histoire et pas au Président actuel : c’était Le Conseil national de la Résistance (CNR) l'organisme qui a dirigé et coordonné les différents mouvements de la Résistance dès 1943. C’est l’outil du Général de Gaulle et de Jean MOULIN d’abord pour montrer au monde que le France s’unit pour résister à l’envahisseur et que la France prépare un programme de gouvernement pour une France libérée.
L’objectif du Président MACRON en 2022 n’a pas les ambitions du vrai CNR de la Résistance qui est entouré de la gloire reconnue de ses fondateurs qui furent pour certains des héros.
Mais pour nombre de citoyens de 2022 ce nouveau « CNR » débute donc par un abus voire une usurpation de titre gênante mais surtout pose la question : pourquoi ce truc en plus ?
POURQUOI UN TRUC EN PLUS ? UN ÉTAT DES LIEUX ET DES INSTITUTIONS SATISFAISANT
La France dispose d’un système institutionnel pour légiférer qui, depuis octobre 1958, a évolué mais reste fondamentalement celui d’une démocratie parlementaire opérationnelle.
Il y a le Parlement composé du Sénat et de l’Assemblée Nationale (577 députés qui viennent d’être élus) et le Conseil Économique Sociale et Environnemental CESE dont les 175 membres sont désignés, procédure peu démocratique qui permet de recaser des amis du pouvoir et qui, en théorie, devrait représenter les forces vives de la Nation LE CESE. C’est un mini CESE.
À cela, il faut ajouter le Conseil d’État et la Cour des Comptes dont les avis sur projets et propositions de lois sont importants et le Conseil Constitutionnel conseilleur et juge de la conformité des textes à la Constitution.
Malgré cet ensemble d’institutions sérieuses et cohérentes, le Président de la République a imposé le lancement, le jeudi 8 septembre dernier, de son CNR et annoncé qu’il y aurait une grande consultation de la population sur des sujets importants : santé, école, climat...il a donné des pistes
Nous avons expliqué largement comment ces institutions éphémères comme la convention sur le Climat CCC qui a débouché sur un fiasco : une loi fourre-tout nommée loi Climat cadeau du Président à la Ministre écologiste Barbara POMPILI.
Alors pourquoi le Président MACRON veut-il son CNR ?
LE CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION CNR POUR « REVIVIFIER LA DÉMOCRATIE » ?
Il EXISTE D’AUTRES MOYENS DE REVIVIFIER LA DÉMOCRATIE : LA PLACE DU PARLEMENT
D’abord disons que l’arsenal institutionnel français et les nombreux conseillers du Président, 1000 salariés à l’Élysée et quelques 600 conseillers pour les membres du gouvernement constituent déjà un monde pléthorique.
En effet, avec cette armée de conseillers à laquelle il faut ajouter des conseillers occasionnels, s’il manque encore de compétences au sommet de l’État c’est à désespérer...on comprend mieux que nombre de textes présentés au Parlement soient incompréhensibles, parfois incohérents et pire inappliqués.
Mais le Président de la République veut prouver qu’il veut que les choses bougent, qu’il écoute son peuple, qu’il pratique la concertation, qu’il ne réfléchit pas solitairement mais sait écouter la rue et les experts.
Il y a d’abord un cadre large un peu précisé lors de la présentation du CNR qu’il y aurait le lancement d'une « consultation nationale très large ». Objectif, remettre les Français « au sein des grands choix de la nation. »
Mais il y a déjà la représentation nationale au Parlement et son pouvoir d’initiative en matière de loi...il suffirait que les propositions de lois faites par les députés et sénateurs soient inscrites à l’ordre du jour en priorité par rapport aux projets de lois. Les projets de lois sont projets faits élaborés par le seul Gouvernement y compris par la Président de la République.
Il faut donc simplement que le Président réhabilite le Parlement dans ses fonctions institutionnelles.
Il fait que le Président soit celui de tous les français : qu’il préside la France et ne joue plus le rôle de donneur de conseils, de leçons à tout. Il n’est pas responsable de l’intendance...il y a le gouvernement pour cela
Documents..LA REFONDATION ?
« LE POINT »
2022 09 11
Il est comme ça, Emmanuel Macron. Plus les réticences s'expriment à propos de l'une de ses idées, plus il est conforté dans sa volonté de la mener à bien. L'exemple du Conseil national de la refondation (CNR) confirme cette détermination présidentielle – ou entêtement, c'est selon. Trois mois après avoir annoncé à la surprise générale et en pleine campagne législative la création de cette nouvelle instance de dialogue aux contours flous et inspirée du Conseil national de la Résistance – rien que ça –, le chef de l'État va lui-même la lancer ce jeudi depuis un autre CNR, le centre national du rugby de Marcoussis (Essonne), en présence d'une cinquantaine d'invités, dont la Première ministre Élisabeth Borne et plusieurs membres du gouvernement.
Face au scepticisme qui entoure cette initiative, le président entend bien « mouiller la chemise », selon son entourage, pour tenter de convaincre les récalcitrants et donner tort aux représentants politiques et syndicaux qui ont massivement décidé de boycotter l'événement. Il a même bloqué toute la journée dans son agenda pour donner à la première réunion de son CNR un retentissement maximal… « Il a voulu le format le plus long, le plus ouvert et le plus libre possible », fait savoir un conseiller. Du côté des politiques, seuls les partis de la majorité seront représentés. Du côté des syndicats, seule la CFDT, par la voix de Laurent Berger, souhaite participer. Du côté des institutions, Gérard Larcher, président du Sénat, a décliné l'invitation. C'est peu dire que le CNR commence dans l'adversité.
À LIRE AUSSICoignard – CNR : l'étrange inspiration d'Emmanuel Macron
Dans le prolongement du grand débat national puis de la convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron cherche donc, avec son CNR, à « revivifier la démocratie », à mettre autour de la table les « forces vives » de la nation pour « prendre le temps de dialoguer, de sortir des postures », détaille un protagoniste qui a participé aux préparatifs. Sur des thématiques formulées par le fondateur d'En marche ! – « l'indépendance, le plein-emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l'égalité des chances et la renaissance démocratique » –, les participants seront invités à « partager un diagnostic » et à éventuellement proposer des solutions pour le pays, à l'échelle nationale comme locale. L'accent doit notamment être mis sur l'école et la santé, grands chantiers annoncés du quinquennat. Pour susciter l'intérêt autour de cette instance, l'Élysée indique que les idées pourront ensuite donner lieu à des projets de loi, règlements, politiques publiques… voire à des référendums.
Innovation
Emmanuel Macron, marqué par la crise des Gilets jaunes et préoccupé par les fractures et les divisions qui traversent le pays, a répété durant sa campagne qu'il voulait « associer » davantage les citoyens à la prise de décision, « inventer quelque chose de nouveau », sans jamais réussir à donner corps à cet objectif. Richard Ferrand a cru bon à un moment de parler de « grand débat permanent », avant d'être désavoué. Réélu, le président a continué à cogiter, peinant à trouver la matérialisation concrète de son objectif. Le mot « compromis » n'est plus tabou dans sa bouche. Certains autour de lui ont plaidé pour une grande conférence sociale. Inefficace, retoque le chef de l'État. Et puis, il renvoie au quinquennat Hollande, à la recherche de la synthèse permanente qui mène à l'inaction. Les syndicats, en plus, sont de moins en moins représentatifs. « Pour lui, c'est un théâtre d'ombres. Il ne voulait pas d'un truc à la papa », décrypte un fidèle. Lui, le champion de la disruption, veut innover et surprendre.
Au cours du premier mandat, une élite éclairée a voulu réparer le pays comme on répare une voiture. Ça n’embarquait pas suffisamment le pays. C’est pour ça qu’il faut des conventions citoyennes, des grands débats…Un compagnon de route du président
« EUROPE 1 »
Le président de la République Emmanuel Macron, a annoncé ce jeudi lors du Conseil national de la refondation (CNR), le lancement d'une "consultation nationale très large". Objectif, remettre les Français "au sein des grands choix de la nation".
Le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi le lancement "dès la semaine prochaine" d'une "consultation nationale très large" en ligne et sur le terrain pour remettre les Français "au sein des grands choix de la nation". Le chef de l'État a fait cette annonce juste avant d'ouvrir à huis clos le Conseil national de la refondation (CNR) à Marcoussis (Essonne), estimant que cette grande consultation "viendra compléter la réunion d'aujourd'hui" et les déclinaisons territoriales du CNR.
"On va ouvrir dès la semaine prochaine une consultation nationale très large, qui sera en ligne, qui sera ouverte" et "je souhaite qu'il y ait des débats sur le terrain qui puissent être en ligne, qui puissent être ouverts. Tout ça mérite de la transparence, de l'ouverture", a déclaré Emmanuel Macron. Un site dédié au CNR doit aussi être lancé dans la soirée, selon l'Elysée.
Alors que cette nouvelle instance est boudée à son ouverture par les oppositions et plusieurs syndicats, Emmanuel Macron a jugé que les absents avaient "tort". Mais il a assuré que "la porte sera toujours ouverte" pour la suite des discussions. "52 personnes représentant forces politiques, syndicats et élus ont été invitées, quarante sont là. Les 12 qui ne sont pas là ont tort (...) et il ne faut pas expliquer après qu'on n'a pas été consulté, ou que c'est trop vertical", a déclaré le chef de l'Etat.
Sur la tenue à huis clos des débats, que certains participants auraient demandé, le président a expliqué que "la clé (était) d'installer la confiance" et qu'il leur avait donc "laissé le choix" du huis clos ou pas. Emmanuel Macron n'a pas exclu que des propositions issues des débats du CNR puissent "déboucher sur des référendums". "Je n'exclus rien (...) si le processus que nous lançons aujourd'hui permet de découler sur cela, nous le ferons".
Après le CNR, il y aura une phase "d'accouchement collectif" pour "créer du consensus" et "dire sur quoi on est d'accord et pas d'accord". "Il y a en même temps une part d'action", a-t-il dit : "Dès les prochaines semaines, on va changer l'école, la santé, grâce à ses déclinaisons territoriales, en bâtissant ces feuilles (de route). Donc oui ça peut déboucher aussi sur des référendums".
On peut penser ce que l'on veut de ce Conseil national de la refondation (CNR) inauguré jeudi par Emmanuel Macron. Ne pas bien comprendre l'objectif de ce drôle d'objet politique. Soupçonner qu'il ne soit qu'un « machin » (dixit Hollande) relevant davantage de la com présidentielle que de la réflexion et de la réforme. Se méfier de l'instrumentalisation politique qui pourra en être faite. Vilipender ce doublon avec le Conseil économique, social et environnemental. Avoir, pour tout dire, le plus grand doute sur une initiative mal fagotée.
Il est tout à fait légitime d'avoir de telles préventions et de nourrir pareils soupçons. À plus forte raison aurait-il été logique de les déjouer en y participant. De prendre Macron à son propre piège, si piège il y a. Mais non, comme un seul homme, tous les partis politiques d'opposition se sont désistés, animés dirait-on par une sorte de réflexe pavlovien : il ne sera pas dit qu'une seule initiative venant de lui puisse trouver grâce à leurs yeux. Le président serait infréquentable, et lui nuire serait de salubrité.
Le procès d'un pouvoir vertical
Avec le CNR, il s'agit de réunir, autour de quelques thèmes majeurs, tout ce que la France compte de forces politiques, syndicales, économiques et associatives. On pouvait penser que les partis seraient heureux d'avoir ainsi l'occasion de faire savoir leurs points de vue, de vouloir peser dans les débats, de s'opposer. On pouvait même penser que c'est leur rôle premier d'argumenter et de convaincre. Erreur. À croire qu'en refusant la main tendue du président, ils préfèrent perpétuer contre lui le procès d'un pouvoir vertical.
Conseil national de la refondation : un nouveau « machin » ?
Le président descend dans l’arène ce 8 septembre à Marcoussis avec cet outil de concertation, censé donner à voir sa nouvelle méthode de gouvernance.
Difficile de dire pour autant s'il sera possible de transformer l'essai face à la réticence et au scepticisme suscités par l'exercice . Face, aussi, aux chaises vides : 12 sur les 52 invitations lancées, selon les chiffres même donnés par le président de la République à son arrivée... «Les absents ont toujours tort. Après, on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas été consultés, que tout est vertical. C'est leur choix. La porte sera toujours ouverte», a-t-il toutefois glissé.
«Bâtir du consensus»
Emmanuel Macron a en tout cas tenté, à son arrivée, avant une journée à huis clos qui doit aboutir à un calendrier et des thèmes de travail, de réexpliquer les objectifs d'un processus jugé encore très flou jusqu'au sein du gouvernement. « C'est un engagement de campagne de travailler différemment sur les grands sujets avec les forces vives de la nation», a-t-il avancé.
«On a parfois du mal à se mettre d'accord sur les faits dans le débat public, c'est le premier objectif», a-t-il précisé, citant les grands défis et crises du moment, de la guerre en Ukraine à la crise énergétique et la transition climatique ou démographique. Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et la présidente du Haut Conseil pour le climat, Corinne Le Quéré, sont d'ailleurs présents ce jeudi matin pour un exposé sur leur dossier.
EN JANVIER 2025, à quoi cela a-t-il servi ?
À ABSOLUMENT RIEN
...Citoyens, souvenons-nous !