LES FINANCES PUBLIQUES DE LA FRANCE : « UNE DÉGRADATION EXCEPTIONNELLE ET INÉDITE »
LA COUR DES COMPTES PUBLIE UN RAPPORT ACCABLANT QUI A LE MÉRITE D’UNE CERTAINE MAIS DOUTEUSE CLARTÉ...
MAIS CE RAPPORT CHANGERA-T-IL LES MAUVAISES PRATIQUES QUI CONDUISENT À LA FAILLITE DE LA FRANCE ?
Lien pour accéder au rapport
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-situation-des-finances-publiques-debut-2025
Le 13 février dernier, la Cour des Comptes a rendu public un Rapport très circonstancié alors que le Parlement n’en finit pas de patauger minablement et de manière irresponsable pour enfin approuver un budget 2025 de l’État qui ne satisfait personne.
Quelques fois, vraiment, politique et saine gestion des finances publiques ne font pas bon ménage alors qu’ils sont sensés être le reflet l’une de l’autre : le Politique au nom du peuple français fait des choix...les Finances Publiques gèrent comptablement les conséquences de ces choix.
La Cour des Comptes n’est que le juge de cette bonne exécution des décisions politiques...juge des comptes mais pas juge des hommes (sauf pour fautes personnelles imputables : rarissime !)
On peut écrire à la lecture et à l’analyse de la présentation de ce Rapport que la condamnation des responsables de l’utilisation saine des deniers publics est sans appel.
Citons :
La Cour des comptes publie son premier rapport de l’année consacré à la situation d’ensemble des finances publiques, après deux années noires.
En effet, pour la deuxième année consécutive, le déficit public s’est aggravé en 2024 pour atteindre près de 175 Md€, soit 6,0 points de PIB après 5,5 points en 2023 et 4,7 points en 2022. La dette publique culmine désormais à près de 3 300 Md€ et les charges d’intérêt à 59 Md€. Il s’agit d’une dégradation exceptionnelle et inédite alors que la croissance économique est restée continûment positive pendant cette période
Si la faible progression des impôts expliquait en partie la contre-performance de 2023, c’est à l’inverse la dynamique des dépenses qui est en cause en 2024, principalement du côté des collectivités locales et de la protection sociale.
SOUS LE REGARD DE L’EUROPE ENCORE INDULGENTE L’IRRESPONSABILITÉ DES DIRIGEANTS FRANÇAIS EST IMPUTABLE À L’EXÉCUTIF : LE PRÉSIDENT MACRON ET SES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS
La France, seule en Europe à voir ses finances publiques continuer de se dégrader, a obtenu de ses partenaires que le terme de sa trajectoire de retour du déficit sous les 3 points de PIB soit repoussé de 2027 à 2029 : après deux faux-départs, l’année 2025 est désormais déterminante pour engager l’ajustement budgétaire nécessaire que la Cour évalue à 110 Md€, soit plus du double de celui évalué à l’été 2023 avant le dérapage qui a caractérisé les derniers mois.
Cette notion du dérapage est inédite, nouvelle, gravissime et inadmissible. Les erreurs, les fautes, la production des comptes camouflés, caviardés...Que faisait donc le ministre des Finances Bruno LE MAIRE depuis 7 ans? Que faisait le Président MACRON, Mozart de la finance et son Cabinet dont le Rapport dit qu’ils étaient bien au courant de ces graves dérapages et donc particulièrement responsables mais « pas coupables »?
Pour le budget 2024 dont on n’en connait pas encore le déficit réel et les causes des écarts entre prévisions et réalisations :
« Parallèlement à l’explication de l’écart par rapport à la prévision initiale, l’analyse de la dégradation du déficit en 2024 par rapport à 2023 désigne le rôle prépondérant d’une dérive du cœur de la dépense publique. En 2024, hors mesures exceptionnelles de soutien, la dépense publique a progressé nettement
plus rapidement que la croissance, contribuant à dégrader le solde public de 0,9 point de PIB par rapport à 2023, essentiellement sous l’effet des dépenses des collectivités locales et des dépenses de protection sociale avec notamment la revalorisation des retraites sur la base d’une inflation passée élevée . La réalité d’une dépense publique « en roue libre »
La commission des Finances du Parlement a obtenu pour six mois les pouvoirs d'une commission d'enquête et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur "les causes" de "la variation" et des "écarts des prévisions fiscales et budgétaires" constatés sur les années 2023 et 2024. Alexis KOHLER (Secrétaire Général de l’Élysée donc bras droit du Président MACRON ), n'a pas répondu à la convocation de la commission, invoquant des problèmes d'agenda, puis "le principe de séparation des pouvoirs", selon deux courriers adressés au président de la commission, consultés par l'AFP. Le civisme semble une vertu qu'ignore ce trais haut fonctionnaire.
Rappelons qu'Alexis KOHLER, Secrétaire Général de l'Élysée en poste depuis 2017 et toujours en poste est lui-même mis en examen en 2022 pour prise illégale d'intérêts, trafic d'influence et corruption passive pour des affaires pour ses conflits d'intérêts avec l'entreprise MSC Mediterranean Shipping Company.
Il faudra bien un jour que la Cour des Comptes sorte un peu de son langage diplomatique pour expliquer aux citoyens ce que signifie « La réalité d’une dépense publique en roue libre » : Qui porte la responsabilité de cette faute et de cette situation qui porte un grave préjudice à la France..
Il faudrait enfin que cette « juridiction » nommée Cour des comptes soit dotée d’un réel pouvoir de contrôle sur la bonne utilisation des fonds publics qui sont alimentés par les impôts, toujours plus lourds que doivent payer les citoyens.
Le comptable de ces fonds est l’État qui écrit que la dépense publique est en « roue libre »il y a des mesures à prendre immédiatement...or on n’entend ni bruit ni chuchotement sur ce scandale : le contribuable serait-il taillable et corvéable à merci, les fonds publics peuvent ils être gérés n’importe comment ? Faudra-t-il une révolte des contribuables pour que le citoyen contribuable et la Constitution soient respectés. Le peuple a le droit de demander des comptes !
Nous sommes particulièrement étonné que ce Rapport de la Cour des Comptes avec les graves accusations qu'il porte sur la gestion des finances publiques n'ait pas éveillé l'attention des médias comme cela aurait pu le faire dans d'autres temps "plus démocratiques".
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