UNE PROPOSITION DE LOI QUI NOUS FAIT PEUR
MÉDECINE LIBÉRALE UNE SITUATION TRÈS DÉGRADÉE
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b0966_proposition-loi#
Depuis la crise sanitaire (2020 2021) nous avons tous, plus ou moins, été victimes des conséquences de la dégradation du Service Public de la Santé.
Au moins la présentation de la « proposition de loi visant à lutter contre les déserts médicaux, d’initiative transpartisane » est claire :
« À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles »...donc danger!
«Depuis le milieu des années 1990, le nombre de médecins formés ne fait qu’augmenter chaque année. En 2021, le seuil des 10 000 a été franchi. Sur la période 2021 2025, le numerus apertus fixe l’objectif de 51 505 étudiants admis en deuxième année de médecine. Néanmoins, cet effort n’est pas suffisant et ne permet pas de contrer le vieillissement de la population ainsi que les nombreux départs à la retraite.»
La situation critique actuelle résulte d’évolutions prévisibles : départs en retraite des médecins non remplacés, nombre d’étudiants formés, vieillissement de la population et démographie...
D’autres évolutions étaient plus difficiles à évaluer : progrès de la Médecine, fonctionnarisation des structures, évolution des mentalités des patients et des soignants (répercussions des 35 heures) et de la composition de la population...
Le résultat est là ; dans les services hospitaliers manque de personnel, la médecine de ville est dans des situations très disparates et opposées de satisfaisante à très, très dégradée.
UNE RÉFORME DE LA MÉDECINE CONTRE-PRODUCTIVE QUI FAIT L’UNANIMIT֤É DES PERSONNELS...CONTRE ELLE
Le texte présenté au Parlement a fait pour son auteur l’objet d’une large concertation et cela débouche sur une grève illimitée qui a débuté le 28 avril 2025.
Une concertation qui débouche sur une grève nationale intersyndicale, ce n’est pas un bon présage et cela s’explique.
Ce projet qui vise à lutter contre les déserts médicaux instituerait la « fin de la liberté d’installation ».
« Certes aujourd’hui six millions de Français sont sans médecin traitant, huit millions de Français vivent dans un désert médical », comme l’a rappelé à la tribune, début avril, Guillaume GAROT (PS) qui propose cette formule qui aboutit à ce que les médecins libéraux ou salariés devront, avant de s’installer, solliciter l’aval de l’Agence régionale de santé, qui pourra le leur refuser dans les territoires suffisamment pourvus. Un docteur pourrait s’installer d’office dans une zone qui connaît un déficit de soignants, mais dans les territoires mieux pourvus, il ne pourrait s’établir que lorsqu’un autre s’en va.
L’étatisation de la santé a prouvé ses limites et là, il est à nouveau institué une usine à gaz : comment l’État et ses ARS pourront-ils « gérer » des dizaines de milliers d’installations de médecins ?
C’est l’ouverture d’abord au risque patent de la disparition de la médecine libérale...l’expérience des ARS atteste que trop d’État tue l’État !
Va- t-on former des médecins pour les voir s’installer à l’étranger ? Cette loi serait alors particulièrement contre-productive.
Il faut dire que les médecin généralistes ou spécialistes sont déjà prisonniers du système de Santé à la française « fonctionnarisé » et cette expérience passée devrait servir de leçon. La pratique des médecins installés a beau bénéficié des progrès du numérique ...ce n’est pas cela qui « remplacera » les médecins qui n’ont pas été formés. Les médecins libéraux ont compté qu’ils passaient déjà 20 % de leur temps de travail à faire de l’administratif et ils ne peuvent compenser car ils ne sont plus maîtres de leurs honoraires.
Le budget dit de la Sécurité Sociale comme celui de l’État dérivent et la recette miracle pour effacer les dérives budgétaires de la Sécurité Sociale est qu'il faut recourir au secours du Budget de l’État déjà trop déficitaire !
La proposition de loi du député Guillaume GAROT nous fait peur et il serait bon que, nous tous les patients et clients, de «notre» personnel médical en qui nous avons confiance devons apporter notre soutien aux médecins en lutte comme une loi qui fera très mal à nos futurs soignants et donc à nous-mêmes.
La crise sanitaire a dévoilé l’inadaptation du Service Public de la Santé a affronter une situation de crise. Nous avons pu prendre conscience que Service public et secteur privé qui doivent être en théorie complémentaires appartenant à un seul Service Public unique mais.... Les établissements de santé constituent un ensemble de structures qui se différencient par leur statut juridique, leurs missions et activités, ainsi que par leurs modes de financement de la médecine.
N’ajoutons pas de la complexité à la complexité. Il faut agir d’autant plus ouvertement que le Gouvernement ne semble pas soutenir cette initiative qui a cependant, passé le cap du vote de l’Assemblée Nationale en première lecture.
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