UN OUVRAGE POUR VOUS DÉTENDRE ET CERTAINEMENT DÉCOUVRIR...
Xavier ARMANGE auteur, éditeur, photographe, curieux par nature, a beaucoup voyagé et beaucoup écrit : romans, livres pour la jeunesse…
Il a percé les mystères de « La Malle sanglante du Puits d’Enfer », fait divers hors normes en 1949, qui a renforcé le côté emblématique et touristique du site. L’auteur a fait de ce fait divers un remarquable roman historique. Il récidive, mais cette fois dans un tout autre registre.
Nous avons rencontré Xavier ARMANGE et lui avons posé quelques questions pour découvrir ce que cette curiosité géologique lui avait encore inspiré.
UN LIEU MYTHIQUE
Q : Quand nous avons appris la parution de ce livre « Le Tueur fou du Puits d’Enfer », nous avons cru qu’il s’agissait d’une suite à « La Malle sanglante du Puits d’Enfer ». Nous avons été surpris : dès les premières pages de votre nouveau livre, vous nous emmenez dans une actualité d’une autre dimension.
Est-ce bien uniquement une fiction policière politico-financière à partager avec vos lecteurs ?
Xavier ARMANGE : Oui, « Le Tueur fou du Puits d’Enfer » est une fiction. C’est l’histoire d’une mairesse qui rêve de transformer sa ville en un lieu touristique semblable à Dubaï ou Acapulco. Des financiers, plutôt véreux, dans un montage opaque, avec la complicité des pouvoirs publics, préparent un port artificiel hors norme où rien n’est trop beau. La destruction de la côte rocheuse, le percement de la dune, et la construction d’un ensemble immobilier et commercial de très grand luxe sont au programme. Les investisseurs, le gratin de la région et des Hollandais, prévoient un rendement financier exceptionnel. Autour de ce projet s’agite une faune de personnages plus ou moins corrompus.
Q : Le Puits d’Enfer attire les drames entre légendes et faits divers : naufrages, suicides, accidents. Il est devenu au fil du temps un lieu mythique très fréquenté. Au début de votre roman, on y découvre des restes humains non identifiés.
XA : C’est exact, et il manque des morceaux de choix ; l’identification réservera bien des surprises. Et puis, comme souvent, la conclusion n’est pas conforme à la morale, les lampistes ont toujours tort, et quand ils sont Chaumois cela n’arrange rien.
UNE FICTION PEUT-ELLE CACHER UNE RÉALITÉ ?
Q : La fiction de ce roman dépasse-t-elle la réalité de ce que nous avons vécu au Château-d’Olonne ?
XA : Vous comprenez bien que tout cela n’a rien à voir avec la réalité mais relève de mon imaginaire, un peu dévoyé, j’en conviens…
Q : Troublant… J’insiste, ce livre n’aurait-il pas été inspiré par la politique locale ?
XA : C’est au lecteur d’en juger, elle a été assez riche en rebondissements ces dernières années. Il est vrai que les comportements de certains m’ont bien aidé pour écrire ce roman. Simple citoyen naïf, je me suis engagé avec un collectif et des associations pour préserver une route touristique littorale et une belle forêt encore à l’état de nature sans gaspiller d’argent public. Après des débats honnêtes et un vote démocratique, nous avons eu gain de cause. Faune et flore s’en réjouissent, les contribuables et les amoureux de notre littoral aussi.
Le plus souvent les citoyens lambda – dont je suis – s’intéressent à la politique locale au moment des élections. Ils votent et donnent ainsi un blanc-seing à ceux qu’ils ont élus. Puis ils ne participent plus à rien jusqu’aux élections suivantes. C’est souvent de leur faute même si les gens au pouvoir ne leur facilitent pas toujours la tâche. Je suis devenu un citoyen engagé face à des comportements démocratiques que je n’imaginais pas. C’est ainsi que j’ai découvert la toute-puissance des décisions de certains maires, de certains élus et leurs conséquences sur la vie de ceux qui les ont mis au pouvoir. Cela peut mener très loin… de quoi faire un roman !
À côtoyer des décideurs, je me suis trouvé propulsé dans un monde dont j’ignorais les approximations, le manque de rigueur, les intrigues voire les combats pour le pouvoir local. J’avais toujours pensé que l’intérêt général primait sur les intérêts particuliers.
Q : Et vous n’y croyez plus ?
XA : C’est vous qui le dites. Mais un doute légitime m’a parfois traversé… J’ai assisté à des conseils municipaux qui m’ont, pour le moins, surpris. Comme je suis curieux – c’est le propre des écrivains – je me suis documenté pour pouvoir ensuite romancer. J’avais déjà en tête un polar sanglant sur la démocratie locale et de ses dérives.
UN ROMAN A SUSPENSE PLEIN D'IMPRÉVUS
Q : Votre livre, qui rebondit à chaque chapitre, ménage suspense et humour. Il est ironique, caustique, décalé et assez vachard ?
XA : Ce n’est pas un règlement de compte. J’ai cherché d’abord à écrire un roman policier captivant avec beaucoup de personnages hauts en couleur, plein d’événements inattendus, et à cerner la psychologie parfois complexe des intervenants. Rien n’est blanc ou noir, en politique comme ailleurs. J’ai aussi voulu que le lecteur s’amuse en forçant souvent le trait pour un plaisir qui, je l’espère, est jubilatoire.
Q : Pouvez-vous rapidement, en conclusion, nous donner envie de lire « Le Tueur fou du Puits d’Enfer » ?
XA : En deux mots c’est difficile : dans une faille rocheuse de la côte atlantique, une macabre découverte met une ville en ébullition. Un projet pharaonique de construction d’un nouveau port artificiel de plaisance avec la destruction d’un littoral protégé dissimule la face cachée d’une magouille financière et immobilière aussi inutile que toxique : corruption, copinage, trahisons, règlements de comptes, décisions arbitraires de certains élus au mépris de leurs concitoyens… Une blogueuse, un collectif de défense, une partie des habitants se battent pour que ces intérêts particuliers couverts par des personnalités aux ambitions sans bornes ne l’emportent pas sur l’intérêt général. Malgré de multiples pressions, préserver le littoral d’une catastrophe écologique et d’une gabegie d’argent public sera un rude combat qui ne laissera pas la population indifférente. Beaucoup n’en sortiront pas indemnes.
Q : Où trouve-t-on votre roman ?
XA : La distribution en librairie a été perturbée par le confinement, mais, comme « La Malle sanglante », les livres sont maintenant disponibles (ou sur commande) dans toutes les bonnes librairies. Par internet on peut se les procurer sur le site de l’éditeur… www.dorbestier.com