POURQUOI FAUT-IL ÉVITER UN POUVOIR TROP TECHNOCRATIQUE ET DONC PEU DÉMOCRATIQUE ?
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https://www.olonnes.com/2022/05/le-president-de-la-republique-et-son-premier-ministre.html
Les décisions que les gouvernants sont conduits à prendre doivent avoir un objectif commun : servir l’intérêt général pour coller au mieux aux souhaits des citoyens.
Gouverner, c’est donc prendre de décisions qui doivent avoir l’agrément du peuple souverain qui doit ainsi adhérer aux décisions, les faire siennes même si elles lui sont difficiles à subir.
Emmanuel MACRON a constaté son échec sur la réforme des retraites et la révolte des « gilets jaunes ».
Il avoue lui-même publiquement son erreur de gouvernance dans sa confession publique promettant de gouverner "d'une manière différente" à l'avenir.
« Décider peut-être d'une manière différente. Pas tout à Paris. En demandant à nos directions d'administrations centrales, aux ministres, à ceux qui les conseillent, d'aller se confronter au terrain beaucoup plus".
"Considérer c'est entendre quand les gens se plaignent, pour les amener dans cette transformation. Mais les respecter."
L’HOMME POLITIQUE HUMAIN NE PEUT ÊTRE UN TECHNOCRATE
Écouter, respecter, douter ...c’est justement ce que le technocrate n’aime pas et ne sait pas faire naturellement. Si le citoyen a une appréhension face à la technocratie c’est que le technocrate a servi de figure-repoussoir pour faire valoir son contraire « l’homme politique humain et proche des gens. »
La technocratie fait valoir la légitimité de l’expert, de l’homme compétent contre la légitimité de la souveraineté populaire telle qu’elle s’incarne de manière exemplaire dans le droit de vote. La technocratie est ainsi l'antithèse de la technocratie pure et dure. On peut être un bon technicien sans devenir un technocrate.
Nous avons tous trop souffert de ces experts qui nous ont accablés de leur pseudo savoir et aussi de leurs carences pendant la crise sanitaire. Ils ont approfondi notre tendance à la perte de confiance dans celui qui dit qu'il sait !
Avec cette nouvelle mandature, avec un nouveau MACRON 2 qui a promis de gouverner d’une manière différente c’est de « l’homme politique humain et proche des gens » que le peuple a besoin pour pouvoir rétablir entre les citoyens et les gouvernants les nécessaires relations de confiance.
Le choix d’un Premier Ministre (nom masculin dans la Constitution) qui est un pur produit de la technocratie n’est pas de bon augure pour éventuellement contrebalancer un Président peu enclin à l’écoute, au dialogue...à libérer son humanisme.
Rappelons que « l’humanisme moderne désigne tout mouvement de pensée idéaliste et optimiste qui place l'homme au-dessus de tout, qui a pour objectif son épanouissement et qui a confiance dans sa capacité à évoluer de manière positive. »
Citoyens, nous devons donc veiller à ce que le nouvel attelage Président de la République-Premier Ministre ne nous conduise pas dans les ornières d'un pouvoir technocratique présidentiel, éloigné des contingences que vit au quotidien le peuple français, diviseur du peuple pour mieux régner.
En allant voter pour ces législatives, réfléchissons bien au fait qu'un pouvoir ne vit que s'il sait écouter les contre-pouvoirs institutionnels comme le Parlement et particulièrement les élus de l'Assemblée Nationale.
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