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9 mai 2023 2 09 /05 /mai /2023 11:26
JACQUES ATTALI ÉCRIVAIN , PENSEUR, CONSEIL, BANQUIER...

JACQUES ATTALI ÉCRIVAIN , PENSEUR, CONSEIL, BANQUIER...

 

 

 

LE GOUROU JACQUES ATTALI NOUS DONNE UNE LEÇON SUR LA CRISE SOCIÉTALE : UNE ANALYSE CRITIQUE CRUELLE QUI VISE JUSTE ET FAIT MAL

Il n’est pas dans nos us et coutumes d’emprunter à des auteurs le fruit de leur réflexion.

De plus, pour Jacques ATTALI nous avons une réticence naturelle à ne pas trop faire confiance à un écrivain, conseiller à tout va dont 10 ans auprès de François MITTERRAND, président de la Banque BRED, père spirituel du Président MACRON qu’il a porté hâtivement aux nues et dont il s’écarte un peu pour ne pas avoir à supporter le poids des erreurs de son poulain. En un mot,  Jacques ATTALI est le touche à tout de génie qu’on peut admirer et craindre.

Ses réflexions de futurologue ne sont pas à écarter systématiquement.

Dans son dernier éditorial, il s’attaque à notre crise aiguë d’individualisme qui explique, au moins en partie, le mal-être que nous vivons.

Pour comprendre cette évidence, ou au moins cette menace, il faut en revenir aux éléments fondamentaux de nos sociétés modernes, démocratiques ou non, où domine l'économie de marché : elles sont toutes fondées sur l'apologie de la liberté individuelle :

« chaque citoyen y est poussé à se concentrer sur sa sphère individuelle, sur son bonheur personnel, et à ne pas se préoccuper des enjeux collectifs ».

Chaque membre d'une telle société est incité à ne se préoccuper que de lui-même et à se concentrer sur la façon dont il peut gagner les moyens de satisfaire ses propres besoins et ses désirs les plus individualistes, qu'il s'agisse de consommer des biens matériels, de voyager, de s'exprimer, ou de choisir librement sa forme de bonheur, en étant autorisé à le trouver où il veut, en changeant d'avis autant qu'il veut sur ce qu'il désire, et même sur ce qu'il est.

 

LE DROIT DE CHANGER

Dans ces sociétés, qui ne se limitent pas aux démocraties formelles, et qu'on retrouve aussi dans les dictatures de marché, chacun a donc le droit d'exercer sa liberté individuelle sous toutes les formes, ou presque. Il a, en particulier, dans un très grand nombre de domaines, le droit de changer d'avis, ce qui est la forme élémentaire de la liberté.

Il peut ainsi changer de produit qu'il consomme, d'employeur, d'employé, de banque, de logement, de partenaire sentimental ; et, dans celles de ces sociétés qui se veulent des démocraties, il a aussi le droit de changer d'opinion politique et de vote. Et même de changer de lieu de résidence, et de nationalité.

 

LA SOIF DE CHANGER GÉNÈRE LA TYRANNIE DE LA LIBERTÉ

Cette tyrannie aussi des limites : elle ne respecte ni tradition, ni patrimoine, ni acquis ; elle empêche de construire quoi que ce soit de durable.

Aussi, la société la freine-t-elle en dressant devant elle deux obstacles : un obstacle juridique (le contrat) et un obstacle moral (la loyauté). Le contrat est un frein à l'exercice de la liberté puisqu'il fixe les conditions et la durée d'un accord entre deux personnes ou deux entités. La loyauté en est le pendant éthique, qui interdit, moralement, de trahir celui avec qui on vient de s'engager, par une promesse ou un serment.

Aujourd'hui, sous la pression tyrannique de la demande de liberté, ces deux obstacles commencent à s'affaiblir : la durée des contrats est de plus en plus brève, qu'il s'agisse des contrats de travail ou de logement ; et même de contrat sentimental. Et la loyauté est de plus en plus ressentie comme un obstacle à l'exercice du libre arbitre.

Aussi, au total, de plus en plus de gens se conduisent, dans les entreprises, comme des mercenaires déloyaux, prêts à changer d'emploi dès que les conditions dans une autre entreprise apparaissent meilleures. De même, ils sont prêts à rompre un lien affectif dès que les conditions d'un autre partenariat sentimental ou sexuel leur semblent plus attractives.

 

LA FIN DE LA LOYAUTÉ

Plus encore, au-delà de la loyauté à l'égard de ses partenaires les plus directs, disparaît la loyauté à l'égard de ses concitoyens, comme on le voit avec le manque de respect pour le paiement de l'impôt, ou pour la propreté des bâtiments publics ; et pire encore, s'efface la loyauté la plus importante, en même temps que la plus abstraite : la loyauté à l'égard des générations futures, dont on ne finance pas les retraites, dont on détruit l'environnement, et à qui on s'apprête à laisser des dettes abyssales.

Aucune organisation ne peut fonctionner sans un minimum de loyauté entre ses membres : Imaginer une société, une entreprise, une famille, composée de mercenaires déloyaux capables de tout quitter pour gagner un peu plus, pour obtenir un meilleur statut, ou une meilleure situation sexuelle ou sentimentale. Imaginer plus encore ce qui pourrait se passer, ce qui se passera, quand les intelligences artificielles ne seront plus loyales à leurs créateurs. Aucune famille, aucune entreprise, aucune nation, aucune civilisation ne pourra survivre. C'est même la plus grande leçon de l'histoire : pas de vie sans loyauté.

CONCLUSION

Il est urgent de revenir, par le droit et la morale, à ce principe si ancien de la chevalerie qui avait, sans aucun doute, sa raison d'être.

Pour notre conclusion que nous voudrions partager avec vous c’est que  parfois il est sage de lire ou écouter ceux qui ont le don d’exprimer l’origine du mal-être même si cela peut faire mal.

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