CONSEIL COMMUNAUTAIRE DU 3 FÉVRIER 2022 : PAS DE RÉEL CONSENSUS POUR L'AVIS À DONNER PAR L'AGGLOMÉRATION LES SABLES D'OLONNE SUR UN PROJET D'EXTENSION, D'EXPLOITATION ET DE RÉAMÉNAGEMENT D'UNE CARRIÈRE

Les carrières que ce soit de sables, de pierres,...font partie des activités mal aimées. Il en faut, mais à quel prix ?

Rappelons qu'une carrière est le lieu d'où sont extraits des matériaux de construction tels que la pierre, le sable et d'autres minéraux à ciel ouvert généralement, à flanc de coteaux, souterraines...

Compte tenu de l'impact environnemental et humain que peut avoir l'exploitation dune carrière, le législateur en a fait une installation dite classée (code minier).

Donc, la population, les collectivités concernées sont consultées quand un événement important survient dans la vie d'une carrière.

C'est ainsi que, lors de ce Conseil Communautaire de l'Agglomération Les Sables d'Olonne, il était demandé à celle-ci son avis sur le devenir de la carrière de Vairé puisque la concession d'exploitation arrivait à son terme en 2023 et que l’exploitant en demandait le renouvellement pour 30 ans avec des aménagements à effectuer.

On peur voir dans la photo ci-dessous l'étendue de cette carrière (60 hectares) et de son site avec des installations importantes mais aussi la proximité de logements et l'impressionnante excavation qui atteint déjà 75 mètres. Il est actuellement extrait environ 500 000 tonnes de matériaux par an.

Pour exploiter une carrière il faut des autorisations et des autorisations renouvelables...donc des discussions , des manifestations, des avis...

Dans ce contexte, ce n'est pas évident pour l'exploitant mais aussi pour toutes les personnes appelées à intervenir dans le processus.

On en veut pour preuves les âpres discussions entendues lors de conseils municipaux aux Sables d'Olonne , à Talmont Saint Hilaire, à Château d'Olonne, à Saint Julien des Landes (2012,2013)...quand le sujet était mis à l'ordre du jour.

LE CONSEIL COMMUNAUTAIRE FACE AU DILEMME RÉPOND : OUI, MAIS...

L'avis qu'il doit donner est un peu restrictif . Il est favorable à la demande de l’exploitant de la carrière mais avec une restriction d'importance : que la société exploitante "mette en œuvre rapidement et pendant la durée de l'exploitation de la carrière toutes les actions indispensables à une réduction drastique des nuisances générées par son activité auprès des riverains."

Rappelons que ces nuisances sont de divers ordres : tirs de mines, circulation des camions, émissions de nuages de poussières...Rappelons aussi que diverses mesures ont déjà été prises par l'exploitant mais elles doivent s'avérer insuffisantes.

Loïc PÉRON, adjoint chargé de la transition  énergétique et membre de la commission environnement ne votera pas un avis favorable "à cette extension de cette durée d'exploitation pour cette duré de 30 ans". "On avait l'opportunité de créer cette réserve d'eau" Il ne nie pas le besoin de matériaux "mais en terme de développement durable entre les cailloux et l'eau, je choisis l'eau".

Le rapporteur de cette délibération Michel CHAILLOUX ,maire de Vairé, aurait lui aussi préféré une autre solution mixte : réserve d'eau sur une partie du site et exploitation de la carrière sur le reste. Mais une solution de ce type  pour le syndicat départemental VENDÉE EAU gestionnaire de l'eau pour le département estime que la solution des deux exploitations simultanées n'est pas envisageable.

Caroline POTTIER, élue de gauche, est plus sévère. Elle votera CONTRE l'avis favorable : "nos sols sont des biens communs...aujourd'hui nous sommes en pleine folie dans le bâtiment et les travaux publics en recherche de toujours plus rentabilité financière."

Le dernier mot revient au Président Yannick MOREAU qui rappelle à l’élue qu'en terme de développement durable il est plus sage d'avoir des carrières de proximité que de devoir importer de la pierre de plus de 100 kilomètres . Le développement économique est tributaire de ce gisement de pierres de proximité. "Je suis étonné, dit-il, du procès qui est fait au développement économique vendéen et au besoin d'infrastructures de nos collectivités et de nos entreprises."

Ce soir, on a touché  touché au problème de la difficile cohabitation de l'activité économique locale et concrète et d'une forme d'écologie qu'on pourrait qualifiée d'extra terrestre. Il n'y avait malheureusement pas dans ce débat de solutions miracle qui aurait abouti à la suppression totale des nuisances de l’exploitation de cette carrière, exigence humaine et écologique, et la poursuite de son exploitation nécessaire économiquement.