LA DÉFENSE DE L'UNION EUROPÉENNE SOUS DÉPENDANCE DE L’OTAN : CE N'EST PLUS POSSIBLE
C’est une situation complexe et inefficace dont on peut bien se rendre compte avec les événements de la guerre en Ukraine et ceux qui découlent du chamboulement mondial de ces dernières semaines.
En 1954, la FRANCE par le refus de l’Assemblée Nationale de ratifier le traité instituant la Communauté Européenne de Défense CED a fait capoter le projet de la création d’une force militaire européenne sous le commandement de l’OTAN donc avec une dépendance vis à vis des États-Unis.
Mais l’Union Européenne fut déjà confrontée à une forme de guerre nommée la « guerre froide » où le bloc soviétique pesait de tout son poids. C’était une menace permanente avec un puissant réarmement soviétique
Les années ont passé ainsi dans une relative paix avec aussi pour l’Europe un certain désarmement mais aussi la pression de crises internationales qui ne permettait pas de laisser l’Europe sans défense.
MAESTRICHT : LA FIN D’UNE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE
En 1992, le traité de Maastricht a conduit à la création d’une Politique de Sécurité et de Défense Commune la PSDC dont nous n’avons que peu de souvenirs mais qui donnait à l’Union européenne la possibilité d’utiliser des moyens militaires et civils pour répondre aux crises internationales.
L’Union Européenne ne possédant pas d’armée, ce sont les capacités civiles et militaires qu’elle est en mesure de mobiliser qui sont mises à sa disposition par les États membres lorsqu’une mission internationale nécessitait le rassemblement de forces.
Les objectifs de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC, anciennement politique européenne de sécurité et de défense, PESD) sont définis par l’article 42 du Traité sur l'Union européenne (TUE).
Celui-ci affirme que l'Union Européenne peut avoir recours à des moyens civils et militaires en dehors de l'Union « afin d'assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale conformément aux principes de la charte des Nations unies ».
Sans remettre en cause le caractère spécifique des politiques de sécurité et de défense de chaque État membre (notamment développées dans le cadre de l'Otan) l'UE poursuit également l'objectif de définir progressivement une « politique de défense commune de l'Union » . « Elle conduira à une défense commune, dès lors que le Conseil européen, statuant à l'unanimité, en aura décidé ainsi »précise le traité !
Les États membres peuvent mettre en œuvre un certain nombre de missions et d'opérations communes de sécurité et de défense. Celles-ci comprennent (art. 43 du Traité de l'Union Européenne) :
• les actions conjointes en matière de désarmement,
• les missions humanitaires et d'évacuation,
• les missions de conseil et d'assistance en matière militaire,
• les missions de prévention des conflits et de maintien de la paix,
• les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits.
La PSDC vise également à lutter contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers sur leur territoire.
L'Union européenne distingue également deux types d’action : les missions et les des opérations militaires. Les missions se concentrent davantage sur le conseil, la formation et l'assistance, tandis que les opérations impliquent un déploiement de forces plus important et potentiellement des actions de combat.
Depuis le lancement des premières en 2003, l'UE a entrepris plus de 37 missions et opérations PSDC dans plusieurs pays d'Europe, d'Afrique et d'Asie. Actuellement, 22 missions sont en cours, (12 civiles, 8 militaires et 2 missions et initiatives civilo-militaires au Sahel et dans le golfe de Guinée).
À titre d’exemple, la plus longue opération à ce jour est la force ALTHEA en Bosnie-Herzégovine, une opération militaire lancée en 2004 pour le maintien de la paix dans la région après la fin des conflits en ex-Yougoslavie.
Mais ce n'est absolument pas une politique de défense. Il a fallu attendre la crise que l'Union Européenne subit pour réagir !
2025 : L’EUROPE SE RÉARME OU S'ARME
Nous entrons dans une ère nouvelle celle du : « Qui veut la paix prépare la guerre »
Les Européens doutaient du maintien du parapluie OTAN sous domination américaine : mais il est certains que les payeurs sont les décideurs. Les avertissements antérieurs des américains se concrétisent. La RUSSIE redevient une menace concrète pour l’Europe...cette menace dépasse même le cadre du conflit Russo-Ukrainien.
Les États-Unis du Président TRUMP ont déclaré que l’Europe était leur ennemie. Une phrase post-électorale mais qui a réveillé l’Europe. Mais les situations des années post dernière guerre mondiale n'ont rien à voir avec la situation actuelle. À preuve l'Allemagne des années 1950 divisée et occupée n'a rien à voir avec celle de l'Allemagne d'aujourd'hui.
Même si ces menaces proférées ne sont que des propos du Président Américain, l’Europe lors de la dernière réunion de Bruxelles a pris acte du rapprochement USA-RUSSIE de Poutine et de ses visées expansionnistes et de l’évolution des nouveaux blocs : RUSSIE et ses alliés, USA et ses alliés, CHINE.
L’Union Européenne comme un État reprend donc à son compte État la citation : « GOUVERNER, C’EST PRÉVOIR ».
Après des décennies d’insouciance, la politique européenne de défense commune repart sans se vouloir belliciste mais sans ignorer que la dissuasion est une arme contre les tentations des va-t-en-guerre et la dissuasion passe par une forme européenne urgente de réarmement...quoi qu'il en coûte !