LE PEUPLE SOUVERAIN EXERCE SON POUVOIR EN LE DÉLÉGANT À DES CITOYENS
Dans une démocratie digne de ce nom le pouvoir appartient au peuple...comme cela est inscrit dans la Constitution de notre République :
« La souveraineté nationale appartient au peuple...qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »
Comme la démocratie directe est un idéal ingérable il a donc été nécessaire depuis la nuit des temps d’instaurer la règle mais en instituant des modalités qui consacrent l’exercice effectif du pouvoir est à des représentants du peuple.
Le principe de la « souveraineté nationale du peuple » demeure mais son exercice est confié à ses représentants « élus, choisis » par le peuple.
Mais donner ainsi une parcelle de pouvoir à un citoyen génère toujours le risque que le bénéficiaire de cette délégation du pouvoir soit tenté d’en abuser.
LA DÉRIVE DES ÉLUS : L’EXEMPLE DE LA TUNISIE
Le « printemps arabe » est déjà un vieux souvenir de 2011.
La Tunisie est passée du statut de « protectorat français » lors de la proclamation de son indépendance le 20 mars 1956 et c’est le 25 juillet 1957 que la République est proclamée et que le leader nationaliste Habib BOURGUIBA devient le premier président de la République de Tunisie.
À Habib BOURGUIBA succéda en 1987 BEN ALI qui lui fut chassé du pouvoir par le « printemps arabe » en début 2011 qui a vu s’instaurer en Tunisie un début d’expérience malheureuse de démocratie qui survit mal.
Après ces deux longs règnes, le peuple tunisien avait repris espoir avec l’arrivée au pouvoir du Président Kaïs SAÏED pourfendeur de la corruption et des islamistes qui est devenu petit à petit un autocrate.
Il remanie la Constitution à son avantage, musèle toutes les oppositions, censure la presse... Il finit, pour se maintenir au pouvoir à s’allier à la Russie et à la Chine et il tente de se faire réélire prochainement sans qu’on sache encore quand et comment il décidera d’appeler aux urnes ses concitoyens ?
Ainsi, nous avons l’exemple type de la dérive du Pouvoir : l’homme providentiel de 2019 qui portait tous les espoirs des tunisiens est devenu un modèle d’autocrate sacrifiant les libertés, l’économie, embastillant à tour de bras ses opposants ...
LE POUVOIR : EN USER PAS EN ABUSER, LE POUVOIR EST GRISANT...DANGER !
Donner du pouvoir à un homme, c’est donc devoir faire le pari qu’il n’en abusera pas, c’est prendre un risque. Cela est pourtant nécessaire.
« Le pouvoir doit se définir par la possibilité d'en abuser. » a écrit André MALRAUX
Cette citation réaliste est la négation du possible libre exercice du pouvoir. Elle doit inciter le citoyen à rester éveiller, à user de ses droits pour défendre les libertés fondamentales sans cesse menacée par ceux sont chargés d’exercer le pouvoir au nom du peuple souverain.
Suivant les circonstances il peut arriver que la fin justifie les moyens ...oui mais à conditions que les moyens soient proportionnés et « justes ».
Souvenons-nous aussi de cette phrase terrible par son ambigüité prononcée le 19 mai 1958 par le Général de Gaulle :
« Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »
Le Général avec humour soulève ainsi une hypothèse qui aurait pu être dans cette période trouble un réel danger pour la démocratie au nom de la raison d’État qui souvent est plus un alibi qu’un réel danger.
Derrière chaque leader, il y a un homme ou une femme qui, à un moment de son « règne » sera tenté d’accroitre abusivement son pouvoir.
Il faut donc que le citoyen apprenne à défendre tout ce qui est contre-pouvoir. En effet, la tentation de l’abus de pouvoir est dans la nature humaine.
La démocratie (étymologiquement la volonté, le pouvoir du peuple) est le régime le moins mauvais, Winston CHURCHILL n’a-t-il pas dit que :
« La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres »...sauf que c’est seulement dans les démocraties, malgré tous leurs défauts, que les libertés peuvent prospérer et que les progrès peuvent se développer pour améliorer et protéger la condition des citoyens.