L’INFLATION : SE REMETTRE EN CAUSE ?
Nous avons été très étonnés de l’annonce faite par voie de presse par un représentant de la Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles de la Vendée : les prix des produits issus de l’Agriculture seraient gravement impactés par les conséquences de la guerre en Ukraine. Il demande donc aux consommateurs d’accepter les hausses des prix des produits et les menace de ne plus pouvoir nourrir leurs clients si leur productivité baisse suite à une moindre utilisation de la chimie pour produire.
Que le prix des carburants utilisés pour l’activité agricole ait augmenté il est difficile de la nier et il est légitime de répercuter cette hausse.
Par contre, on comprend mal que l’augmentation du prix des engrais chimiques comme les ammonitrates soit une cause justifiant une augmentation des produits agricoles. Cela est plus difficilement admissible.
Cet argument mérite donc réflexion.
LES ENGRAIS CHIMIQUES RESPONSABLES DES HAUSSES DES PRODUITS AGRICOLES ?
Les ammonitrates dont l’abus a transformé l’agriculture traditionnelle en agriculture chimique sont mis en accusation pour justifier une hausse des prix agricoles.
Ces produits sont des engrais azotés minéraux qui, certes, ont favorisé une augmentation spectaculaire des rendements des terres agricoles mais ce sont aussi de redoutables polluants alors que les fertilisants dits organiques comme le fumier, le lisier, les engrais verts...constituent un apport plus sain pour la terre et pour le consommateur de produits agricoles.
Nous devons donc demander au Syndicat FDSEA de prendre du recul et justement de se reposer le problème de l’abus de l’utilisation de produits chimiques polluants en matière de productions agricoles.
Toute crise doit être profitable : au lieu de prendre comme argument pour justifier l’augmentation des prix agricoles l’augmentation des produits chimiques, les responsables syndicaux devraient faire prendre conscience au monde agricole paysan de la nécessité de réduire progressivement l’utilisation des produits chimiques.
Au lieu de demander aux consommateurs d’accepter une hausse des prix liée à une hausse des prix des produits chimiques, les responsables syndicaux devraient se faire un devoir d’inciter adhérents et consommateurs à produire et consommer plus sain et au juste prix.
La Terre le demande, la santé publique l’exige : objectifs produire peut-être moins mais produire meilleur, plus sain et à un juste prix.