DES MILLIARDS D’EUROS POUR SAUVER LES ENTREPRISES DONC DES EMPLOIS MAIS COMMENT DISTRIBUER LA MANNE ?
Différentes critiques sérieuses commencent déjà à poindre d’abord sur le montant jugé insuffisant pour certains et aussi pour la mise en œuvre du plan tant attendu.
Nous aurions eu des scrupules à nous joindre aux critiques alors que le plan de relance correspond à un besoin vital pour l’économie après ce premier stade de la crise sanitaire et qu’il ne faut pas se joindre à une critique systématique comme celle de certains syndicats qui voudraient que l’État demande aux entreprises bénéficiaires de cette manne des contreparties en s’engageant sur le maintien de l’emploi, la priorité aux projets écologiques…
Nous voudrions rappeler que ce ne sont pas les entreprises qui ont imposé le confinement qui coûte à l’économie 3 mois de production. Ce fut une décision courageuse de l’État. Mais, c’est donc un peu logique que l’État « dédommage » l’entreprise qui a fermé ses portes sur ordre des pouvoirs publics.
100 milliards d’euros à « distribuer » cela nécessite réflexion et décisions.
DES « SOUS-PRÉFETS À LA RELANCE » : ON RÊVE ?
Pour cette mise en œuvre du Plan, Amélie de MONTCHANIN, la Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques (sic), a donc annoncé la création de sous-préfets qui seront de jeunes énarques chargés de veiller localement à la bonne exécution du plan de relance.
Alors que la réforme de l’État promise par le Chef de l’État n’est toujours pas en marche pourquoi nommer à de nouvelles fonctions un corps de fonctionnaires ?
Les citoyens ont le droit de s’interroger.
D’abord cela nous rappelle la triste information de la création d’un commissariat au plan nommé dont le haut-commissaire vient d’être nommé François BAYROU alors qu’on ne sait pas où va la France.
Voir :
http://www.olonnes.com/2020/08/non-a-la-recreation-d-un-commissariat-au-plan.html
Il semble qu’on nage dans le délire complet. C’est malheureux de devoir expliquer cela à nos concitoyens !
Mais analysons cette annonce des « sous-préfets à la relance et à la transformation ».
Primo : on attend toujours la réforme de l’État annoncé par le Président MACRON et les 45 milliards d’économie promis.
Au moment où le secteur public doit donner l’exemple pourquoi créer de nouveaux postes, est-ce raisonnable ? La France manque-t-elle de fonctionnaires capables aujourd’hui ?
Pire…l’État ferme des sous-préfectures et on va nommer de nouveaux sous-préfets !
Encore pire : voilà la Ministre chargée de gérer la crise de l’ÉNA voire de proposer sa Transformation qui va envoyer sur le terrain de jeunes apprentis énarques sans expérience dans un rôle de contrôleur gestionnaire de la relance alors que chaque Département, chaque Région dispose de structures étatiques de fonctionnaires en place connaissant assez bien le tissu des entreprises locales. Le « sous-préfet à la relance » parachuté dans ce poste aura de la part de ses collègues fonctionnaires un accueil froid et sceptique…cette situation est bien connue ainsi que ses conséquences néfastes sur la productivité des intéressés.
De plus, structurellement les diverses directions régionales qui ont pour compétence « l’industrie » au sens large font l’objet d’un regroupement, d’une forte restructuration. Le jeune énarque carriériste n’y trouvera pas naturellement sa place.
UNE SOLUTION : PAS DE NOUVEAUX FONCTIONNAIRES MAIS PUISER DANS LE VIVIER DES FONCTIONNAIRES EN PLACE ET DES DEMANDEURS D’EMPLOI LOCAUX POUR CETTE MISSION TEMPORAIRE
Le chômage ne va pas régresser. Il y aura donc bien des demandeurs d’emploi disponibles au bon profil connaissant bien le tissu économique de leur région qui pourraient être chargés de cette mission temporaire.
On peut espérer que le projet annoncé par la Ministre d’abord sera expliqué afin que, nous, citoyens, puissions avoir les réponses aux questions que nous sommes en droit de poser et qu’après cela, les forces vives que sont les entreprises aient leur mot à dire.
Tout cela doit être fait dans l’urgence. Le plan a déjà pris du retard avec le changement de Premier Ministre et les « vacances d’été ». Plus vite les 100 milliards seront injectés dans l’économie moins il y aura de défaillances d’entreprises et moins de suppressions d’emplois.