DROIT DE GRÈVE ET ABUS DE DROIT
Les contrôleurs aériens ont indubitablement des privilèges acquis à raison de grèves répétées...
Nous n’allons nous lancer dans la bataille des chiffres : les contrôleurs aériens sont-ils des privilégiés ?
Ce sont des fonctionnaires de niveau ingénieur avec un statut fort avantageux.
La formation initiale de contrôleur aérien (rémunérée) s’effectue à l’École Nationale de l’Aviation Civile (ÉNAC) installée à Toulouse, à la suite d’un recrutement sur concours. La formation est polyvalente
À leurs postes de contrôleurs, ils sont soumis à des contraintes très importantes qu’il faut bien mesurer : surtout le stress lié à une responsabilisation et une autonomie où la réactivité est primordiale, des horaires de travail à géométrie variable, une formation continue nécessitée par les évolutions tous azimuts de la technique de l’aéronautique et de ses réglementations, des conditions physiques contrôlées dès l’accès au concours initial et suivies...
Il y a environ 2 000 contrôleurs titulaires en France.
LE DROIT DE GRÈVE
Le droit de grève aménagé est par définition une liberté reconnue et canalisée par des textes qui touchent surtout des secteurs clés. Il est reconnu constitutionnellement dans le Préambule de la constitution de 1958 avec une formule magique.
Face à ce droit se dresse une notion juridique solide très française qui est la « continuité du service public » qui est et peut aller très loin dans le « libre »’exercice du droit de grève « Les fonctionnaires exercent le droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent »...
Le conflit entre les deux notions, droit de grève et continuité du service Public, n’est toujours pas réglé le sera-t-il un jour en France ?
Attention le jour où l’abus du droit de grève sera établi et que le législateur prendra le parti des anti-grèves et autres mécontents, c’est le droit de grève, surtout pour les fonctionnaires et assimilés, qui sera encadré tellement strictement qu’il ne pourra plus s’exercer. Nos apprentis sorciers ont-ils conscience du tort qu'ils font à l'exercice du droit de grève.
Sera-ce un mal ?
300 GRÉVISTES PEUVENT-ILS BLOQUER DES CENTAINES DE MILLIERS DE VOYAGEURS ?
Voilà ce qui vient de se passer les premiers jours de départs en vacances de cette semaine. Ce n’est pas seulement les vols nationaux qui furent affectés par ce mouvement de grève mais aussi les vols internationaux. Le préjudice occasionné aux Compagnies, aux voyagistes, aux voyageurs ...est totalement disproportionné avec l’enjeu du bon fonctionnement du système mondial aéronautique ?
Ce que le voyageur sait mais fait semblant d’ignorer c’est que son billet en poche et payé il risque cependant d’affronter des retards voire des annulations de son vol suite à des « mouvements sociaux ». S’il a des correspondances il peut voir son vol détourné et son voyage devenir un cauchemar.
On ne discutera pas du bien-fondé de cette grève : salaires, organisation du travail et surtout, tenez-vous bien, l’obligation envisagée de faire porter aux contrôleurs aériens un" badge biométrique multi fonctions...suite à un incident sur l’aérodrome de Bordeaux ! Qui ne porte ou n’a jamais porté de badge surtout dans des zones sécurisées ? Ce motif aurait dû se résoudre par une négociation si syndicats et l'État employeur avaient su négocier.
L’initiative du mouvement vient,en effet, de deux syndicats minoritaires et certainement très corporatistes qui cherchent certainement des adhérents pour montrer qu’ils existent face à un Syndicat très majoritaire.
Cette grève est certainement encore une grève de trop qui ne réglera pas les problèmes de l'exercice délicat d'un droit. Prendre les passagers pour otages et les compagnies aussi, s’en prendre aux compagnies et autres intervenants économiques c’est vraiment non une erreur mais une faute grave indigne pour une «profession » un peu, beaucoup privilégiée.