LA SANTÉ PUBLIQUE MALADE
Viennent de paraitre en juillet 2024 les Rapports de l’Inspection Générale des Affaires Sociales IGAS sur le thème du financement de la qualité des soins dans les établissements de santé.
Dossier consultable avec ce lien :
https://www.vie-publique.fr/files/rapport/pdf/294800.pdf
L’objectif affiché pour ces rapports dans la lettre de mission du 21 août 2023 du Ministre de la Santé et de la Prévention est de « redonner du sens aux soignants » et « inciter financièrement à la qualité des soins ». Voilà deux belles expressions que nous avons du mal à comprendre et ou que nous ne voulons pas admettre tant elles caricaturent une situation qui n’est certes pas parfaite mais que cependant encore de nombreux pays nous envient.
- Les professionnels de la santé exercent des fonctions qui sont attachées viscéralement à leur vocation de soignant.
Or, « redonner » cela signifie que le personnel soignant aurait, tout d’un coup, perdu le sens ou du sens pour sa mission. Nous jugeons ce membre de phrase blessant et concrètement une contre-vérité inadmissible.
Aujourd’hui, dans son ensemble la corporation des soignants a encore un sens très aigu du devoir et de la responsabilité.
- Quant à la « qualité des soins », les patients, et nous le sommes tous un jour ou l’autre, apprécient et respectent le savoir-faire des soignants des secteurs privé et public. L’«incitation financière à la qualité des soins » est une formule maladroite infiniment trop lapidaire. En effet, la qualité des soins demeure ancrée dans le vécu des soignants et des patients. C’est un souci principal et permanent, 24 heures sur 24 et 365 jours par an de tous les professionnels de la Santé. Il n’y a pas besoin d’un « rapport » pour que les soignants continuent d’exercer leurs missions dans cet esprit défini dans le Serment d’Hippocrate :
https://www.conseil-national.medecin.fr/medecin/devoirs-droits/serment-dhippocrate
Avant d’entamer une procédure nouvelle et abstraite sur la qualité des soin, que l’État qui a en charge la Santé des Français dote d’abord, et, en priorité, les services de la Santé des moyens dont ils ont besoin, d’abord en personnel puis en moyens matériels : locaux, matériels...
La crise de l’Hôpital est celle de tout le système SANTÉ. Elle ne date pas d’hier et, ainsi, par exemple, on meurt encore, en 2024, dans un couloir des services d’urgences de nos hôpitaux !
RECONNAISSANCE DUE À NOS SOIGNANTS
Il est beaucoup demandé au personnel soignant : bien sûr, celui-ci doit avoir la maîtrise de techniques qui sont de plus en plus complexes mais cela ne doit pas occulter un point essentiel : les rapports humains patients/personnel soignant.
Tout patient hospitalisé ou suivi à son domicile se rend compte de la forte pression permanente qui pèse sur le personnel soignant qui ne peut plus ainsi consacrer le temps nécessaire à passer auprès du patient et adapter son comportement à cette « contrainte » du dialogue soignant/patient.
Or ce temps d’écoute prend une part très, très importante au succès des soins qui sont dispensés.
Certes, il appartient au patient de ne pas avoir des exigences hors normes ; de plus, cette relation personnel soignant / patient est complexe mais elle fait partie du « métier » de soignant et donc elle doit être gérée, intégrée dans leurs formations et dans la pratique quotidienne.
Elle a un coût qui doit être intégré dans la gestion des établissements de soins et même généralement dans toutes situations où il y a rapport patient/soignant.
Nous aimons nos soignants, nous admirons leur dévouement, leurs prouesses réalisées chaque jour, leur sens de l’empathie qui fait que, depuis des décennies, il existe une relation naturelle et cultivée du sens du personnel soignant qui génère la confiance entre soignant et soigné.
Le patient doit aussi manifester dans toutes les occasions qui se présentent sa reconnaissance aux soignants et le soutenir dans ses combats quotidiens pour l’amélioration de leurs conditions de travail.
À SUIVRE...
L’opinion des français sur la qualité de leurs Services Publics d’une manière générale et en particulier sur celui de la Santé Publique