NOUS DEVONS LE MALAISE AGRICOLE À LA FNSEA QUI A GÉRÉ SEULE L’AGRICULTURE DE LA FRANCE
LA FNSEA : PAS UN SYNDICAT PROFESSIONNEL MAIS UN LOBBY
Ce n’est pas parce que FNSEA signifie Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles que la FNSEA est un syndicat tel que l’imagine le commun des mortels.
En fait, très rapidement, la FNSEA, après sa création en 1946, a été prise en main par des entrepreneurs milliardaires qui défendront des intérêts personnels et professionnels dans un perpétuelle ambigüité.
La FNSEA est un conglomérat dit syndicat professionnel qui contrôle depuis sa création en 1946 l’agriculture en France. Il est adossé à une Banque, le Crédit Agricole, à une compagnie d’assurances, GROUPAMA, à des structures locales, à de nombreuses autres structures locales, régionales et nationales et même internationales. Il règne en maître dans quasiment toutes les Chambres d’Agriculture.
UN SYNDICAT CORPORATISTE DEVENU SUPER PUISSANT LOBBY : UN ÉTAT DANS L’ÉTAT
Citons l’exemple (très célèbre historiquement) de Jean-Baptiste DOUMENG, dans les années 1960/1980 céréalier multimilliardaire (Région Occitanie) comme le prototype du « syndicaliste » FNSEA dans l’ambiguïté permanente.
Édith CRESSON et Henri NALLET furent aussi Ministres de l’Agriculture sous le règne de François MITTERAND.
Ils nous firent découvrir le vrai visage du « syndicalisme agricole » FNSEA. Ils ont témoigné ouvertement de la toute-puissance de l’envahissante FNSEA comme lobby. Ces Ministres étaient dans l’obligation de cacher les dossiers sur lesquels ils travaillaient car les espions de la FNSEA était légions y compris dans tous les services du Ministère de l’Agriculture.
Il faut se souvenir du temps (années 80) où les négociations sur la politique agricole remuaient la France.
La FNSEA était devenue aussi incontournable politiquement. Elle faisait la loi lors des élections locales et nationales et faisait la loi aussi à Bruxelles et lors des grandes lois d’orientation de l’agriculture.
Les Ministres de l’agriculture passaient, la FNSEA DEMEURAIT, nous aurions pu nommer le ministère de l’Agriculture...ministère de la FNSEA, car elle détenait en sous-mains les manettes de commandes du pouvoir agricole.
Ainsi, la situation de la France Agricole 2024 est bien le fruit pourri du règne réel mais occulte de la FNSEA : un État dans l’État.
DES PRÉSIDENTS LOCAUX ET NATIONAUX MILLIARDAIRES ET UNE GESTION DE L’AGRICULTURE DE LA FRANCE AU PROFIT DE CERTAINS
Citons quelques-unes des personnalités qui furent présidents du Syndicat Christiane LAMBERT, Michel DEBATISSE, François GUILLAUME, Xavier BEULIN...
Le dernier en exercice est Arnaud ROUSSEAU...
Comme Xavier BEULIN, Arnaud ROUSSEAU est un agro businessman, président du groupe agro-alimentaire AVRIL (Lesieur, Puget...9 milliards de chiffre d’affaires). Ce sont des « céréaliers » à qui l’on doit donc la chimio-agriculture, la disparition des haies, celle des petits producteurs, l’irrigation inutile, la disparition d’une agriculture à taille humaine ...en un mot le désastre de l’agriculture française de 2024.
N’oublions pas que nous devons aussi à la FNSEA les normes qui sont aujourd’hui une des causes principales du mouvement de mécontentement du monde paysan et maintenant la FNSEA est condamnée à prendre le train de la révolte contre les "normes" elles aussi en marche !
UN SYNDICAT INCONTOURNABLE LOCALEMENT ET NATIONALEMENT
Le montage est parfait : la FNSEA est présente directement par les Chambres d’Agriculture, par les SAFER, dans les commissions locales (eau, aménagement...) dans toutes les décisions locales où elle fait la pluie et les bassines et le beau-temps. C’est du corporatisme envahisseur pur et dur.
Le quasi monopole local de la FNSEA crée un climat délétère au sein du monde agricole...celui-ci a compris qu’il faut adhérer à la FNSEA sinon l’exploitation sera harcelée, sanctionnée...et ne pourra même pas faire valoir ses justes droits.
Il faut aussi espérer que cette crise permettra d’éclaircir une autre ambiguïté que nous dénoncions : d’une part l’écologiste politique qui déclare que le mot « norme » est devenu un gros mot alors qu’« il protège la santé » et d'autre part, le monde paysan travailleur producteur confronté à la réalité d’une terre abîmée par une agriculture chimique productiviste et des normes irrationnelles.