RÉUNION D'INFORMATIONS SUR LE PROJET LITTORAL 3 QUI INCLUT LE DÉVOIEMENT DE LA ROUTE LITTORALE
Ce soir-là, ce fut une autre musique que celle qui résonne sous les voutes habituellement dans l’Église de l'Abbaye Saint Jean d'Orbestier. C'était une des réunions organisée par la mairie des Sables d'Olonne pour la présentation du projet de dévoiement de la route littorale voisine et renaturation de la zone dunaire.
Le rituel de ces réunions est désormais bien établi. La réunion débute par l'introduction-cadrage d'Armel PÉCHEUL, 1er adjoint au maire des Sables d'Olonne, suivie de la présentation du projet par Jean-Pierre CHAPALAIN, adjoint en charge du dossier et s'achève par le débat de plus d'une heure suivi d'une brève conclusion d'Armel PÉCHEUL.
UNE NOUVELLE FOIS : SALLE COMBLE MAIS AVEC QUEL PUBLIC ?
Il faudra analyser, après le vote du 23 juin, pourquoi il y a affluence lors de ces réunions. On sait la difficulté qu'ont les organisateurs de "réunions publiques" pour mobiliser les citoyens sur des projets locaux. Alors pourquoi sur ce thème du littoral et du dévoiement de la route viennent-ils en si grand nombre assister à ces réunions ? Est-ce un espoir pour la démocratie locale, pour la démocratie directe ? Est-ce l'effet "tribune" qui permet à certains de profiter de ces réunions pour présenter et représenter leur position sur le sujet...En effet, dans l'assistance, on retrouve des groupes de représentants de mouvements souvent d'obédience "écologique", de mouvements associatifs...qui font acte de présence à toutes les réunions et ont tendance à monopoliser le "micro"pour exposer leur position, leur idéologie...un petit dévoiement !
LA RÉUNION DU MARDI 11 JUIN 2019
LE MITE DE L'ÉROSION S'EST ÉRODÉ...S'Il N'Y A PAS ÉROSION SIGNIFICATIVE...POURQUOI UN TEL PROJET PHARAONIQUE ? POURQUOI RÉPANDRE DES PROPOS DÉBORDANTS DE CATASTROPHISMES ?
Le débat est ouvert et rapidement le (la) docteur Soizic DARY-CHABOT reprend, avec certes plus de courtoisie, son propos déjà exposé lors de la première réunion. Le public n'apprécie pas car il est de notoriété publique que l'intéressée est effectivement trop directement intéressée personnellement et directement par le projet.
Les "Gilets Jaunes"
Parmi les habitués on retrouve pour la deuxième fois les "gilets jaunes ". Leurs interventions font malheureusement transparaître une méconnaissance du dossier qui leur porte tort. Cependant leur position rejoint partiellement et partialement celle de l'Autorité Environnementale (Ministère de l'Environnement) qui reproche au projet de l’ancien maire de Château d'Olonne de n'avoir pas inclus dans son dossier l'hypothèse de "pas de route du tout ". Donc, cela signifie que, dans cette hypothèse, il faut supprimer la route actuelle mais ne pas en créer de nouvelle qui couperait la zone forestière en deux.
Mais que faire du trafic qui existe ? L’autorité Environnementale ose émettre l'hypothèse de renvoyer ce trafic sur la route Talmont Saint Hilaire/Les Sables d'Olonne déjà surchargée.
Il est bien dommage que les interventions des "gilets jaunes" dévient quand ils disent qu'il faudrait réécrire la question qui est posée pour la consultation. Rappelons que cette question répond à la situation administrative actuelle : un projet est en cours, simplement suspendu. Ce projet inclut le dévoiement de la route. Il a entraîné une réaction populaire traduite par 7 000 signatures sur une pétition "NON AU DÉVOIEMENT DE LA ROUTE LITTORALE"?
Si les élus et la vox populi n'avaient pas réagi, le projet continuait à avancer malgré les décisions des élus de la nouvelle ville LES SABLES D'OLONNE et malgré les réactions des habitants...et la route, le parking du Puits d'Enfer, la forêt...tout était détruit pour une reconstruction contestée d'une route et une renaturation hypothétique ...
Il fallait donc arrêter ou plus exactement suspendre la procédure lancée par Joël MERCIER, l'ancien maire de Château d'Olonne, d'où le libellé de la question.
Comme les élus actuels le disent et le répètent, cela n'empêchera pas deux choses, même si le NON l'emporte le 23 juin :
- le traitement des zones fragiles sur le littoral comme l'Anse de la Parée,
- la renaturation avec ou sans le Conservatoire du littoral.
Donc, quand les "gilets jaunes" crient "vous vous faites tous avoir! " (donc en mettant dans un même sac les POUR et les CONTRE le dévoiement de la route littorale), ils montrent hélas :
- qu'ils méconnaissent le principe de la "consultation" qui, jusqu'à preuve du contraire, est démocratique et conforme à l'esprit de leur demande de la facilitation du Référendum d'Initiative Citoyenne RIC ,
- qu'ils méconnaissent complétement aussi le dossier.
Une " institution " comme les "gilets jaunes" si elle veut perdurer et conserver la côte d'amour qu'elle a eue en fin 2018, avant de se lancer dans le débat public doit se lancer dans l'étude des dossiers pour rester crédible. À défaut, elle va générer une désillusion de plus pour le citoyen français !
D'AUTRES INTERVENTIONS NOUVELLES ET BONNES QUESTIONS ET PROPOSITIONS
En dehors de la répétition par le représentant du Conservatoire National du Littoral qui persiste et signe dans son souhait du dévoiement de la route littorale, de la disparition d'espèces et d'espaces protégés pour renaturer l'ensemble du site, il y a eu d'assez nombreuses interventions particulièrement intéressantes.
Cette intervention du Conservatoire une nouvelle fois n'est pas du goût du public qui le fait savoir : la renaturation du site du Circuit automobile ne peut à ses yeux se faire que si la route est dévoyée. On sent trop le chantage. Et comme cela a été dit : de la part d'un organisme public, c'est malvenu.
D’ailleurs, une jeune géographe est pour le moins étonnée des bases du dossier sur ce thème de l'érosion.
Cette position est confortée par une autre intervention forte qui met à mal publiquement l'étude du BRGM (organisme public) qui ose écrire que le recul du "trait de côte" à hauteur du Parking du Puits d'Enfer est de 22 centimètres par an.
IL N'Y A PAS D'ÉROSION AU PUITS D'ENFER : LA FALAISE PEUT TENIR DES SIÈCLES !
En effet, un membre du collectif "SOS Route Littorale" fait état d'une longue conversation qu'il a eue avec le BRGM en juillet 2018.
Lors de cet entretien, il a été fait la remarque suivante au BRGM : un recul de cote de 22 cm par an n'était pas réaliste ( soit 22m par siècle ) au vu de la stabilité du site du Puits d'enfer.
- témoignages des anciens, cartes postales vers 1910, photos des années 50 ( avant le goudronnage du parking
- le talus rocheux n'est pas menacé, seule la tête de falaise - surface recouverte de sable - recouvrant la roche est en recul.
L'érosion de cette fine couche sableuse est principalement due à l'eau de ravinement ( pluie ) combiné avec le piétinement des visiteurs.
La conclusion du rapport du BRGM (p.45) sur cette zone du Puits d'enfer :
" Aucune évolution notable n'a été constatée dans ce secteur. Une signalisation mentionnant le risque de chute a été mise en œuvre conformément aux recommandations ...".
Alors ?
L' interlocuteur du BRGM a d'ailleurs précisé qu'avec les instruments de mesure dont le BRGM dispose actuellement il est très difficile de mesurer l'infime recul de la côte rocheuse du Puits d'enfer qu'il estime à quelques dixièmes de mm par an !!!
C'est infiniment moins que les 22 centimètres que l'ancienne équipe municipale MERCIER DOAT a avancé pour faire peur et pour faire passer son projet.
Ainsi non seulement les promoteurs du projet ont trompé la population mais aussi les institutions : Préfet, Région, Département, Conservatoire du littoral, élus, écologistes de bonne foi...
La fameuse érosion, fondement du dossier qui jette la route à la mer, est d’ailleurs déjà moins à l'honneur ce soir. Elle s'est érodée au cours des réunions.
Un intervenant a placé l'homme avant la défense de certains aspects de l'environnement ; va-t-on en supprimant cette route empêcher une "personne à mobilité réduite" d'avoir son plaisir : longer la côte, s'arrêter un instant sur le parking du Puits d'Enfer ...?
Loïc PÉRON comme dirigeant du complexe restaurant et hôtel à vocation sociale LE ROC SAINT JEAN met en garde contre le projet qui mettra l'institution, ses salariés et son personnel...dans une impasse au sens propre comme au sens figuré. Gare aux dégâts financiers et sociaux non pris en charge dans le projet !
Un intervenant s'étonne justement qu'une agglomération de 50 000 habitants qui possède des espaces remarquables ne pense pas "global". Avant de réaliser ce projet onéreux ne devrait-il pas y avoir une réflexion sur la valorisation de tous les espaces remarquables de l'Agglomération ?
Petit regret pour les sablais d'adoption, de cœur, installés en résidence secondaire et qui payent leurs impôts et qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales des Sables d'Olonne qui ne pourront voter le 23 juin ; certains étaient présents ce soir-là.
Mais ils sont exclus du vote comme le veut la loi : dura lex, sed lex !
Si le projet avance avec dévoiement de la route littorale ils pourront s'exprimer lors de l'enquête publique qui sera obligatoire surtout si la route est déclarée "route de transit".
CETTE RÉUNION FUT DONC INSTRUCTIVE ET S'EST DÉROULÉE SANS TROP DE DÉBORDEMENTS : LES HABITANTS DES SABLES D'OLONNE SE FORMENT À LA DÉMOCRATIE DIRECTE...
DERNIÈRE RÉUNION D'INFORMATIONS
DANS LA SALLE AUDUBON
JEUDI 13 JUIN
À 18H30
AUX SABLES D'OLONNE
FACE AU MARCHÉ ARAGO