Le chômage, ce mal qui gagne sans cesse du terrain, vient de battre des records au niveau national : 10.2 % de la population active et gagne aussi en durée. On se passerait bien de ces records. Le choc espéré par la majorité des français en 2012 avec le changement de majorité n’a pas inversé la courbe ascendante depuis 23 mois…bien au contraire.
Le motif reste le même : à la perte de confiance du fin de règne de l’ancienne majorité marqué par la crise a succédé la perte de confiance de la majorité actuelle qui n’a pas pris les mesures de réforme de l’État et s’est montré plus cigale que fourmi entraînant la défiance des forces économiques nationales et internationales.
La France s’enfonce dans le marasme économique et comme l’écrit Ouest France :" Le chômage frappe fort aussi sur le littoral"
La dégradation du marché de l'emploi n'est pas que chez les autres. La Vendée suit la tendance nationale et c'est sur son littoral qu'elle est le plus marqué.
Les chiffres donnés correspondent à des bassins d’emploi. Les rares chiffres que l’on peut avoir sur le Pays des Olonnes sont encore plus alarmants avec la précarité liée au phénomène saisonnier.
Retour aux années 1995-1997
En deux ans, le taux de chômage est passé de 9,5 % à 11,6 % sur le secteur des Sables-d'Olonne (cantons des Sables et de Talmont). C'est le pourcentage le plus fort en Vendée (10 % à Challans, 9,8 à Fontenay, 8,2 à La Roche, 6 aux Herbiers) et celui qui a le plus progressé. Anne-Marie Prieur, directrice du Pôle emploi d'Olonne, avance une explication : « Le taux de chômage s'applique aux chômeurs de catégorie A, ceux qui n'ont pas travaillé. Sur le secteur, nous avons beaucoup de personnes en activité réduite, comptabilisées dans les catégories B et C. La perte de leur activité les a fait passer en catégorie A. » Ces 3 400 chômeurs de catégorie A ramènent aux années 1995-1997. Le chiffre a été arrêté au 3e trimestre 2012. Qu'en est-il depuis ? « Il y a une tendance à la stabilisation. Les intentions d'embauche sont moindres, mais leur baisse est moins sensible qu'en 2012. Et nous avons le même nombre d'offres d'emplois pour la saison. » L'emploi saisonnier, une variante primordiale sur le secteur des Sables : « Tous les ans, le taux de chômage est plus fort l'hiver. Les saisonniers reviennent s'inscrire en octobre-novembre. »
Les jeunes, les seniors, les handicapés
Autre caractéristique sur le littoral sablais, ce sont les hommes qui fournissent le plus de chômeurs de catégorie A (52 %). En Vendée, la répartition entre hommes et femmes est équitable. Notre secteur concentre également un pourcentage de jeunes (21 % de moins de 26 ans) et de seniors (25 % de plus de 50 ans) au chômage supérieur au reste du département. Si la tendance sur un an montre une baisse de la demande d'emploi chez les jeunes, elle explose, par contre, chez les seniors : +22,4 %. Le souci supplémentaire, c'est que ce chômage après 50 ans s'inscrit dans la durée : 30 % des seniors sont demandeurs d'emplois depuis deux ans et plus. Mais la catégorie la plus touchée par cette accentuation de la perte d'emploi reste celle des travailleurs handicapés : +32,4 %.
Un plan d'actions limité
À la fin du 3e trimestre, 5 180 personnes étaient à la recherche d'un emploi à temps plein sur les cantons des Sables et de Talmont. Le service public de l'emploi local de la zone littorale (de Talmont jusqu'à Beauvoir) a mis au point un plan d'actions pour l'année en cours. À la mesure de ses moyens. Premier axe : l'insertion des personnes en difficulté par l'activité économique, à travers les ateliers et chantiers d'insertion. Axe suivant : le parcours de la deuxième chance. Expérimenté à Fontenay, le dispositif est étendu cette année à Challans où 14 jeunes sans diplôme alternent formation et stages en entreprise. Il y a aussi des mesures d'accompagnement : le « simulaction », à savoir des conseils donnés par des chefs d'entreprise à des travailleurs handicapés en vue d'un entretien d'embauche, ou l'aide à des entreprises dans leur mutation. Pour en venir à la « mesure phare », les emplois d'avenir, destinés aux moins de 26 ans ou aux handicapés de moins de 30 ans. Jusqu'à présent, vingt-neuf contrats ont été signés sur le territoire de la mission locale Vendée Atlantique, la moitié avec des associations, l'autre moitié avec des collectivités.
"Ouest-France"