Qui n'a pas un jour senti le poids de l'Administration, ce mal aussi nécessaire qu'anonyme et broyeur, l'écraser ? Qui n'a jamais eu ce sentiment que, pour faire valoir son droit face à une Administration, il vaut mieux se résigner et subir l'injustice car le combat est perdu d'avance.
Pourtant en France des "mécanismes" de défense sont offerts aux citoyens dont le Médiateur de la République.
Le rapport annuel de celui-ci vient d'être publié et propose une explication de l'ABSTENTIONNISME.
Médiateur de la République : un dernier rapport plutôt sombre
En 2010, 79 046 affaires lui ont été soumises, soit une augmentation de 3,9% par rapport à 2009.
Le Médiateur voit dans cette hausse le signe d’un divorce entre les citoyens et les institutions, d’autant plus que la moitié des demandes pourraient, selon lui, être réglées par un simple contact avec les administrations si leur accès n’était pas devenu aussi souvent complexe et déshumanisé (informatisation, répondeurs automatiques, etc).
Pour le Médiateur, la confiance dans l’efficacité de l’administration et des institutions connaît un vrai déclin, amplifié par des lois pas toujours applicables et un empilement de "réformes précipitées" aux "effets collatéraux" non anticipés.
Cette lassitude connaît par exemple sa traduction politique dans le développement de l'Abstention. Face au renforcement des égoïsmes qu’il diagnostique, le Médiateur appelle à la restauration du sens de la responsabilité et de l’intérêt général, donc de la politique.
Le Médiateur de la République va être remplacé par le " Défenseur des droits" et reprendra notamment les attributions du Médiateur de la République.
Le Défenseur des droits pourra, comme lui, être saisi par toute personne physique ou morale s’estimant lésée dans ses droits par le fonctionnement d’une administration. Il pourra proposer une médiation ou une transaction, prononcer une injonction si ses recommandations ne sont pas suivies d’effet et être entendu par toute juridiction.
Il faut souhaiter que cette réforme renforce les droits de la défense du citoyen afin que celui-ci retrouve sa confiance dans ses institutions.