L'EUROPE A LES MOYENS ET LE DEVOIR DE VAINCRE SES FAIBLESSES
Dans sa parution du 15 septembre 2024 dans Les Échos (version numérique) Jacques ATTALI fait un double constat :
- L'Europe est en déclin
- l’Europe ne travaille pas assez
Reprenons quelques passages de « notre conseilleur de Présidents » Jacques ATTALI
L’Europe «ne représente plus que 25 % du PIB mondial, contre 35 % au début des années 2000. La part des entreprises européennes dans la capitalisation boursière mondiale a décliné rapidement en vingt ans, d'environ 30 % à près de 15 % .
Elle est même au bord de la catastrophe.
Il est temps de se réveiller.
Pour rebondir, une seule méthode : un projet, un programme, une volonté, et beaucoup de travail.»
De tous les rapports faits «on peut en déduire très rapidement un programme, tant pour la Commission européenne que pour chacun des pays membres.
Ce qui manque le plus, c'est la volonté et le travail. Pour la volonté, elle existerait en Europe, si elle était clairement mobilisée par des dirigeants politiques. Quant au travail, c'est simple : il faudrait que chaque Européen travaille beaucoup plus que maintenant. Et beaucoup plus longtemps. Et, pour cela, il faut rémunérer beaucoup plus le travail.
Pour y parvenir, il faut rémunérer moins le non-travail, y compris les retraites non encore contractualisées ; et moins encore le capital dans les limites étroites de ce que permet sa mobilité internationale. Bien plus facile à dire qu'à faire en temps de paix. Seulement voilà : nous sommes en temps de guerre. Qui le comprendra à temps ? »
EUROPÉENS : AU TRAVAIL ! POUR UNE EUROPE DES NATIONS FORTE
La bataille sur la souveraineté semble dépassée. L'Union Européenne a fait son nid avec ces dernières élections européennes mais cela ne veut pas dire que tout soit acquis ; une institution ne vaut que par les hommes et les femmes qui la servent.
La mondialisation est toujours là mais les blocs (USA, INDE, RUSSIE, CHINE en tête) voient leurs puissances et ambitions s’accroître.
Les pays qui avancent et dépassent l’Europe travaillent plus : comparons l’Europe avec ses 1571 heures par an avec les USA (1811 heures par an) et l’Asie qui dépasse les (2000 heures par an !).
Et ce qui plus alarmant c’est que l’Europe travaille de moins en moins et que ses concurrents travaillent de plus en plus et investissent plus que l’Europe et consacrent plus de fonds à la recherche.
Il n’y a donc pas de mystère : l’Europe perdra la bataille de la productivité si elle ne travaille pas mieux et plus et plus longtemps.
Et voilà les conditions et la durée du travail à remettre en cause en Europe et voilà aussi les conditions que l’Europe doit mettre en œuvre pour gagner :
- Il faut d’abord que les Pays qui composent l’Union Européenne fassent l’effort d’élaborer ce plan dont Jacques ATTALI pose les bases,
- Il faut que l’UE se façonne une autre image vraiment d'« UNION » auprès des européens eux-mêmes en gagnant des victoires et cela ne se fera pas du jour au lendemain, et ne se fera qu’au prix d’une image de marque plus attractive : l’Europe doit être le bastion de la démocratie qui est menacée alors que c’est le régime le plus favorable au développement économique et social,
- Il faut aussi une Europe sociale avec un travail mieux intégré et plus valorisé et valorisant : il faudra pour survivre une volonté et du temps mais d’une part, Paris et la France ne se sont pas faits en un jour et d’autre part, la menace de l’Asie, des USA, voire de la Russie et de l’Afrique constitue un danger que seule la construction européenne peut encore combattre et s'installer fermement.
Il faut effacer l’image que donne l’UE : ce n’est plus une caisse dans lequel chaque État-membre essaie de tirer des avantages pour ses projets et non pour les projets européens. Une Europe forte, unie, autonome, attractive a sa place parmi les grands ...il faudra inventer le mot symbolique qui signifierait Europe de la liberté, des progrès, des nations et de l’humanisme.