2022, LÉGISLATIVES ET PRÉSIDENTIELLES : DES ÉLECTIONS POUR RIEN ?
L’élection aux dernières législatives (deuxième tour surtout) et celles des Présidentielles ont vu sortir des urnes des mal élus.
Le Président candidat MACRON n’a pas fait de campagne électorale en 2022 et n’a voulu, par conséquent, ni présenter son programme ni son bilan 2O17/2022 condamnant les trop rares électeurs s’étant déplacés pour ces présidentielles à voter à l’aveugle.
Les élections législatives de juin 2022, d’une part, ne sont pas significatives avec un taux d’abstentions et de votes nuls et blancs représentant 60 % des inscrits. C’est la marque du désintérêt, de l’écœurement et de la déception du peuple français pour ses élus et pour toute la classe politique et d’autre part, et accessoirement, les votants ont exprimé aussi leur mécontentement en portant en masse leurs votes sur les oppositions et sur des candidats extrémistes (NUPES, Rassemblement National et accessoirement les Républicains insaisissables et en crise ) qui sont, regroupés, majoritaires à l’Assemblée Nationale.
Le Président de la République a dit qu’il avait entendu et compris le signal envoyé par les français. Cela ne s’est pas traduit dans les faits : le Président poursuit sa politique avec un comportement inchangé et a nommé un gouvernement qui n’a pas la parole, impuissant.
Il endosse l’entière responsabilité d’une politique qu’il dicte, pleine de contradictions et illisible pour le citoyen : économie menacée de toutes parts, dette croissante, budget en super déficit, insécurité grandissante, santé malade, politique étrangère conduisant à l’isolement total de la France, immigration...
MENACE DE DISSOLUTION : AUX URNES CITOYENS !
Le Chef de l’État, en chute libre dans l’opinion, suivi timidement par sa Première Ministre commence à faire et dire comme à l’école lorsque le maître dit à ses élèves « si vous continuez à être indisciplinés, je vous collerai ! »
Les députés continuent à être indisciplinés et sont condamnés à des débats stériles qui se terminent par une nouvelle punition, la sanction du Président est alors l’article 49-3 : circulez, il n’y a rien à voir ou à décider car c’est Moi qui ai raison !
On se croirait au Guignol ! sauf que c’est triste et qu’on ne sait pas qui va gagner car il n’y a ni bon ni méchant mais une association des irresponsables : guignol et une troupe d’insoumis.
Et des millions de français perdus et dans la crainte des crises menaçantes.
C’est là que la « menace » de la dissolution de l'Assemblée Nationale qui se précise : comme le Président estime qu’il a raison et que ses élèves ont tort il brandit son arme fatale qu’est la possibilité de renvoyer ses insoumis devant le peuple...en espérant quoi ?
DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE : UNE SOLUTION CONTRE LA PRÉSUMÉE CRISE INSTITUTIONNELLE ET UN PEU DE POLITIQUE FICTION
Les constituants de 1958 n’étaient pas naïfs. Ils avaient su tirer les leçons de la 4ème République avec son impuissance politique chronique qui laissait le pouvoir à la rue, à l’aventure, à la chienlit comme l’a dit le Président de Gaulle. Le Président en vertu de son devoir d’assurer « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État » peut recourir au peuple par une procédure bien encadrée : la dissolution de l’Assemblée Nationale.
C’est l’article 12 de la Constitution :
« Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. »
« Les élections générales ont lieu vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution. »
Cette procédure parait, en théorie, appropriée pour résoudre le conflit larvé entre le Président de la République et le pouvoir législatif.
S'il n'arrive pas à convaincre l'arbitre que sont les députés les Républicains très divisés à se rallier à "sa majorité" il lui restera l'arme de la dissolution. C'est de la tambouille politicarde que les citoyens n'aiment pas beaucoup.
En usant et abusant de l’article 49-3 le Président a exacerbé ce conflit qu’il pourra faire arbitrer par le peuple. Mais il n’est pas du tout sûr que le résultat soit probant et s’il ne l’était pas avec une nouvelle Chambre des Députés ingouvernable ce sera le chaos institutionnel qui ne peut être une bonne chose pour le pays.
Cela débouchera sur une vraie crise institutionnelle dans une période où les crises se cumulent et où le chef de l’État français inflexible et donc l’exécutif sortiront encore plus affaiblis. La France ne sera pas gagnante.