Nous traitons sur votre blog "olonnes.com" de problèmes locaux mais ces problèmes dépassent souvent le cadre de notre Pays des Olonnes.
En tant qu'Association Citoyenne nous entraînons ainsi nos lecteurs sur le chemin de la réflexion sur des thèmes comme l'environnement, les droits et devoirs des citoyens, la Justice, le fonctionnement des Services Publics, l'utilisation et la préservation des fonds publics, les libertés fondamentales...
L'occasion nous est donnée d'aborder le Thème de notre système SANTE à la française suite à l'inauguration du Nouvel Hôpital des Sables d'Olonne au sein d'un Pôle Santé.
Des informations complémentaires précises figurent sur le site : http://www.paysdesolonnes85.com/
CE QUI N’A PAS ÉTÉ DIT SUR LE POLE SANTE
Les habitants du Pays des Olonnes ont été inondés d’informations sur le transfert de l’Hôpital au Pôle Santé à la Vannerie.
Soulignons ce qui est positif ; le Pays des Olonnes a sauvé son « HOPITAL » grâce à un certain "rapprochement" HOPITAL/ CLINIQUE.
Ce rapprochement qui est loin d’une fusion sera lourd à gérer mais il évite au moins sur l’essentiel une concurrence inutile et des doublons.
Le Maire de Château d’Olonne devrait se souvenir de cet exemple puisqu’il a été administrateur et directeur de la clinique, président directeur général de la Société Civile Immobilière propriétaire des murs et du terrain de la clinique et responsable de la nomination d’un « administrateur » de l’hôpital,
Donc, il y a tout lieu de se réjouir de ce sauvetage d’un Centre de santé au Pays des Olonnes : ce n’était pas gagné d’avance.
Maintenant disons clairement ce qui a été dit à mots couverts particulièrement par la Directrice de l’Agence Régionale de la Santé. Nous allons mettre un bémol à l’enthousiasme médiatique et rappeler quelques vérités.
UN PARTAGE INEGALITAIRE
LE PARTAGE des COMPETENCES entre les deux entités CLINIQUE (secteur privé) et HOPITAL (secteur public) aboutit à ce qui est rentable échoit à la Clinique et ce qui est plus dur à gérer moins « juteux » est du domaine de l’HOPITAL.
Comme cela a été dit si l’HOPITAL continue à cumuler des pertes (3 millions d’euros par an) la sanction pourra être grave…il faudra faire des économies. Mais comment et sur quoi : cela n’est pas dit.
Voilà ce qu’Ouest France écrit : « Les cliniques sont peu intéressées par les urgences. En revanche la chirurgie programmable est très rentable du point de vue de la nouvelle tarification. Il y a dissymétrie. On socialise les pertes et on privatise les coûts. A terme, c’est une menace pour les hôpitaux publics »
UNE GESTION COMMUNE NON DEFINIE
Au départ pour gérer l’ensemble des équipements immobiliers du Pôle Santé, répartir les charges communes y afférents…il avait été créé une Société d’Économie Mixte SEM dont les collectivités locales (CCO) détenaient 51% et le secteur Privé (les actionnaires de la clinique) 49%.
Malheureusement les prétentions exorbitantes des représentants de la clinique dont le Maire de Château d’Olonne, ont obligé le Président de la CCO Monsieur LOUIS GUEDON pour éviter un scandale à déclarer la SEM en cessation d’activité…résultat : aujourd’hui il n’y a plus de structure adaptée habilitée à gérer les « parties communes » du Pôle.
La Communauté de Communes des Olonnes a repris le flambeau : achats des terrains, fixation des loyers (les immeubles construits sur les terrains sont la propriété de l’Hôpital et de la clinique), répartition des charges communes…
Donc pour le fonctionnement existent
- Des protocoles d’accord et conventions entre les secteurs publics et privés : par exemple pour la mise à disposition de blocs opératoires ou pour des prestataions comme la stérilisation.,
- Des entités juridiques créées à cet effet type GIE pour la partie ENERGIE et GS pour des activités médicales communes (scanner, IRM, anesthésie…)
A ce niveau, il faudra beaucoup de diplomatie entre les dirigeants des secteurs privés et publics pour faire marcher cette usine à gaz.
LA FIN DE L’HOPITAL ACTUEL
Le Centre Hospitalier Côte de Lumière, tel que nous le connaissons actuellement, a été mis en service en décembre 1990. Son site va faire l‘objet d’un réaménagement voir http://www.paysdesolonnes85.com/article-25517383.html. Des activités à vocation sanitaire et sociale y seront transférées.
Cela signifie que l’investissement effectué lors de la création au Centre Ville des Sables d’Olonne (Avenue d’Aquitaine) a été lors de sa conception une réalisation sous-dimensionnée comme de nombreux projets au Pays des Olonnes et que l’HOPITAL était inadaptable aux nouvelles normes et à une nécessaire évolution. Heureusement que les emprunts effectués pour sa construction ont été contractés pour une durée de 20 ans !
UN AVENIR INCERTAIN ET DIFFICILE POUR L’HOPITAL
La directrice de l’AGENCE REGIONALE DE LA SANTE n’a pas caché, lors de l’inauguration, les difficultés que devraient affronter l’Hôpital à l’avenir :
- Le déficit financier et chronique de l’Hôpital devra être résorbé. Cela a été annoncé lors de l’inauguration de l’Hôpital. Mais on ne connaît pas les moyens qui permettront de résorber ce déficit. Il faut savoir que comme les secteurs dits « rentables » ont été donnés au secteur privé (la clinique), l’hôpital qui aura à assumer les secteurs moins rentables aura du mal a redresser la barre. Et ainsi on comprend mieux le fondement des craintes des professionnels de la santé salariés de l’Hôpital. Où et comment seront prises les mesures d’économie si le déplacement à la Vannerie de l’Hôpital et la nouvelle structure Pôle de Santé ne sont pas un plus qui attirera les « clients » supplémentaires qui apporteront les recettes supplémentaires,
- Deuxième point soulevé : il faudra que l’Hôpital attire le personnel médical nécessaire qualifié. On est presque en contradiction avec le point précédent : faire des économies et recruter ! Mais c’est une logique implacable : les habitants concernés par cet hôpital de proximité choisiront de se faire soigner au Pôle Santé s’ils ont confiance dans le personnel et dans les capacités de la structure…mais le dit personnel lui-même choisira le Pôle de Santé s’il sait la structure solide et valorisante pour s’épanouir professionnellement. Et sur ce point de la crédibilité de l’Hôpital ce n’est pas gagné…puisque la directrice de l’agence Régionale de la Santé par cette annonce avoue ainsi qu’aujourd’hui le niveau de compétence des professionnels de la santé peut et doit être amélioré.
Mais en étant trop gourmands les gestionnaires de la clinique se sont peut-être tirés une balle dans le pied : en effet si l’Hôpital souffre trop de ses problèmes financiers, donc de ses problèmes de structure de qualité de soins, faute de rentabilité, ce sera le Pôle Santé (clinique plus hôpital) qui perdra sa crédibilité auprès de la population.. et donc la clinique, elle aussi subira, les méfaits de cette désaffection.
- Il n’y a qu’à espérer que la nouvelle structure soit le déclic qui permette de franchir l’obstacle.
- CONCLUSIONS
La réussite du transfert de l’Hôpital même si ce transfert pose encore certains problèmes concrétise la création du Pôle Santé... Le Pôle Santé est maintenant en rodage. Le maintien d’une unité « hospitalière » aux Sables d’Olonne est un acquis.
Cela ne doit pas masquer les difficultés à transformer ce lancement en réussite.
A SUIVRE...
Nous allons revenir d’une manière plus générale sur le fonctionnement, le « coût » de la Santé et son financement : comment maintenir avec la crise un niveau de prise en charge du problème SANTE (coût et qualité) satisfaisant pour tous les français…cela sera-t-il possible sans faire appel à plus de solidarité nationale ?