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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 15:31

 

 

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Nous tentons d'expliquer depuis des mois que notre système de santé est malade, qu'aux Sables d'Olonne notre Hôpital est lui aussi malade et que des efforts sont nécessaires de toutes parts : des efforts dans le dialogue, des efforts financiers mais des efforts qui ne se décrètent pas !

 

Ce jour, 14 novembre 2012,  le chirurgien dont nous publions la lettre ouverte  à MARISOL TOURAINE Ministre de la SANTE a expliqué sa position lors de l'émission du Magazine de la SANTE.

L'envoi qui nous a été fait et qui figure ci-dessous est complété par un document d'un médecin généraliste. Ils sont nécessaires à la compréhension de notre problème de survie du système SANTE français...quand des tarifs remboursements Sécurité Sociale n'ont pas bougé depuis 30 ans, quand les urgences sont débordées, quand des hôpitaux ne peuvent ouvrir des blocs opératoires construits mais fermés faute de personnel et de crédit ...il y a problème...que les y a qu'a, faut qu'on et autres circulaires  ne pourront régler.

 

Marisol, tu sacrifies les médecins

Dans son très célèbre poème sur la dévastation de Brest, Jacques Prévert déclare à Barbara :

« Je dis tu à tous ceux que j’aime, même si je ne les ai vus qu’une seule fois ». Les médecins, eux, lorsqu’ils prennent la plume pour écrire à un homme ou une femme politique qu’ils connaissent (ou pas), pour lesquels ils ont voté (ou pas), disent également « tu », mais il semble que leur « amour » n’entre pas réellement en ligne de compte. Bien au contraire.

« Si tu as le temps… »

Ainsi, cette semaine, sur son blog, Christian Lehman, médecin généraliste, rendu célèbre par plusieurs romans, écrit à François Hollande. « Je te fais une lettre que tu liras peut-être si tu en trouves le temps (…). Si je me permets de te tutoyer, c’est en souvenir de cette heure passée à discuter du système de santé (…) il y a sept ans, rue de Solférino », commence-t-il. Usant de la même clause de style, le docteur Arielle Salon, chirurgien de la main a rédigé à l’intention de Marisol Touraine une missive qui fait les beaux jours d’internet et qui débute d’une façon très familière par un « Marisol, je te connais depuis que j’ai dix huit ans ! » (Arielle Salon a en effet fait ses études de médecine avec le frère du ministre).

Secteur 1 et secteur 2 : même déception

Outre cette utilisation, plutôt étonnante, de la seconde personne du singulier, les textes de Christian Lehman et d’Arielle Salon convergent pour dénoncer la faiblesse (voire la dangerosité) de l’accord sur la régulation des dépassements d’honoraires. Leurs critiques ne sont pas exactement similaires : le premier se plaint du fait que les revalorisations accordées au secteur 1 ne permettent nullement de résoudre le caractère scandaleusement bas des tarifs opposables et la seconde affirme que les plafonds « fixés » entraîneront la disparition d’une médecine d’excellence.

Les généralistes ne travaillent pas tant que ça !

Si les préoccupations des deux praticiens ne convergent donc pas totalement, les auteurs se révèlent pareillement offusqués, voire même blessés des mots qu’employa le ministre de la Santé, Marisol Touraine concernant les médecins durant les semaines qui ont précédé la signature de l’accord. « Pour éviter de voir la réalité en face, d’admettre que certains « petits dépasseurs » utilisaient ce complément d’honoraires pour maintenir la viabilité de leur cabinet et payer leurs charges, il fallut alors à Marisol Touraine forcer le trait, asséner sur tous les plateaux que contrairement à la réalité qui affleurait jusque dans les colonnes de journaux guère tendres habituellement avec la gent médicale, les médecins en secteur 1, à tarif opposable, n’étaient guère à plaindre. « Pour arriver à une rémunération correcte, les généralistes travaillent beaucoup, près de soixante heures par semaine », lui signalait une journaliste à la télévision. « Certains d’entre eux travaillent beaucoup… pas tous ! Pas tous ! », ironisait la Ministre, qu’on soupçonnait alors de tenir prête dans sa poche une liste de branleurs généralistes habitués des terrains de golf. Un autre intervenant, dans une autre émission, lui signalait que le généraliste français se situait dans la moyenne basse européenne. « Ils sont dans la moyenne, ils sont dans la moyenne ! » scandait-elle alors, hautaine », relève ainsi Christian Lehman.

Autant d’études que toi… au moins !

Du côté, d’Arielle Salon, la charge est plus sévère encore. « Trouves-tu juste normal, digne, qu'un chirurgien viscéral, bac plus quinze, concours d'entrée, concours de sortie, (au moins autant d'études que toi au passage) opère une appendicite et risque la vie de ton enfant pour 170 euros, je dis bien 170, en tarif opposable ? », interroge-t-elle avant de constater : « Le battage médiatique et la campagne de diabolisation des médecins que vous avez orchestrée est tout simplement odieuse ».

Des mutuelles trop bien soignées

Dernier élément qui émerge de façon singulière dans les deux textes : l’accusation faite à Marisol Touraine d’avoir fait le jeu des mutuelles. « S’il y a un changement dans la politique menée, c’est une accélération, une accélération de l’entrée des complémentaires dans le système de santé français. Je dis « complémentaires » pour que les Français comprennent bien, parce qu’en général, Marisol Touraine, comme Sarkozy avant vous, vous parlez de « mutuelles ». C’est au congrès de la Mutualité Française que vous vous rendez pour annoncer fièrement que vous allez donner plus de poids aux complémentaires dans le management du système. (…) Déjà, j’avais tiqué comme beaucoup de confrères sur l’annonce proprement hallucinante faite par Marisol Touraine à ce même congrès, du report d’un an de l’obligation de publication des frais de gestion pour les complémentaires. Une obligation de publication des comptes « dont nous connaissons les difficultés qu’elle créait pour vous », dit-elle avec dans sa voix une compassion larmoyante que je ne lui avais jamais entendue auparavant quand elle s’adressait aux médecins… », décrit Christian Lehmann. Arielle Salon remarque pour sa part : « Sois honnête envers toi-même : tu sacrifies les médecins à l’autel des mutuelles, là est le vrai problème ».

20 minutes.fr : « Il est passé minuit, docteur Hollande » : Lettre Ouverte d'un médecin généraliste à un Président que j’appelais de mes vœux

Lettre du Docteur Arielle SALON, chirurgienne de la main libérale à Paris, et connaissance de la ministre

 

 

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