Nous avions suivi la position de tous ceux qui mettaient en premier l’intérêt de l’enfant et qui prônaient le retour à la « semaine de 5 jours » (4 jours et demi). Nombreux sont ceux qui aujourd’hui ont vite oublié que la majorité des parents et enseignants, pédagogues, pédopsychiatres et pédiatres…estimaient que le système de la semaine de 4 jours n’était pas bon pour l’enfant surtout dans le primaire et mles maternelles.
En juillet 2011, la conférence nationale sur les rythmes scolaires réunie à la demande du ministre de l'éducation Luc CHATEL, préconise dans son rapport d'orientation un "étalement de la semaine sur au moins neuf demi-journées, dont, à l'école élémentaire, une demi-journée supplémentaire de trois heures d'enseignement (le mercredi ou le samedi)".
Luc CHATEL en reste au stade du constat.
Vincent PEILLON, nouveau ministre de l'Education, a pris le relai et, après une phase de dialogue avec les syndicats, la modification des rythmes hebdomadaires dans les écoles maternelles et élémentaires est actée par un décret publié le 26 janvier 2013.
LA POSITION DU GOUVERNEMENT
Une semaine de 4,5 jours pour un meilleur temps scolaire
La jeunesse et l’éducation sont les priorités du quinquennat. La refondation de l’école de la République a déjà porté plusieurs réformes ambitieuses dont celle des rythmes scolaires. Rappel des principaux enjeux qui permettent de mieux répartir les heures de classe sur la semaine et d’offrir à tous les enfants un nouveau temps périscolaire de qualité.
Avec la mise en place de la semaine de 4 jours en 2008, les écoliers français avaient le nombre de jours d'école le plus faible des 34 pays de l'OCDE : 144 jours sur 365, contre 187 jours en moyenne.
La semaine de 4 jours et demi, qui était la règle avant 2008, permet de mieux répartir les heures de classe sur la semaine, d'alléger la journée de classe de 45 minutes en moyenne et d'enseigner les savoirs fondamentaux aux heures où les élèves sont le plus concentrés.
Avec la réforme, le nombre de jours d'école passera à 180 par an. Principal bénéfice : l’aménagement de 36 matinées de plus pour apprendre. Aucune heure de temps scolaire n'est enlevée ou ajoutée : les élèves ont toujours 24 heures par semaine en cours, mais avec un meilleur temps pour apprendre.
À noter : la semaine de 4 jours était le plus préjudiciable aux enfants des communes et des territoires les plus pauvres car ils étaient livrés à eux-mêmes en dehors de l'école. L’un des enjeux de la réforme est de révéler les inégalités existantes pour permettre de les corriger.
Le cœur de la réforme |
1 matinée de + pour apprendre les fondamentaux |
COMMENT EXPLIQUER LE REVIREMENT DE L'OPINION ET DES INTERESSES (pas les enfants mais parents et enseignants)SUR L’APPLICATION D’UN TEXTE DONT LA NECESSITE ÉTAIT RECONNUE ET ACCEPTÉE ?
Certes certaines habitudes tant au niveau des parents qu’à celui des enseignants et des collectivités allaient être un peu bouleversées et le changement en France on n’aime pas trop sauf chez les autres !
L’application du décret se faisait sur deux ans : des communes ont choisi une application immédiate, d’autres ont adopté une application pour la rentrée 2014.
Nous ne pouvons imaginer que la donne ait changé :
Les enfants n’ont pas changé ! leurs besoins en sommeil, en activités…n’ont pu radicalement changer…parce qu’il y a eu un décret !
Les enseignants idem,
Les structures existent tant au niveau des établissements qu’à celui des sites pour l’accueil pour les activités périscolaires (avec des nuances au niveau des communes rurales),
En France, le temps de présence des enfants à l’école est toujours aussi anormalement bas (voir ci-dessus)
ALORS POURQUOI UN REJET MAINTENANT ?
D’abord indiquons que le rejet n’est pas général même si un sondage conclut à un rejet à 69%,
Le coût : il était prévisible et là il y a certainement une erreur d’appréciation du ministre qui a oublié que les collectivités territoriales se voient chargées et surchargées financièrement par des transferts de compétences de l’État sans compensations financières. En rajouter n’était pas bon pour des élus.
La santé des enfants : dire qu’au bout d’un trimestre les enfants sont fatigués par ce nouveau rythme n’est pas un argument qui résiste à l’analyse…le rythme nouveau est sans aucun doute favorable à la santé de l’enfant…sinon pourquoi serait-il général dans de très nombreux pays voisins ?
L’organisation des activités périscolaires : elle n’est pas aisée dans tous les cas ni pour les collectivités ni pour les parents. On voit des communes qui ont bien géré le problème.
Le problème fondamental de l’année scolaire réduite à 144 jours qui oblige à un « forcing de l’apprentissage » n’est pas résolu…reste à l’étude…il va cependant de pair avec cette réforme du rythme scolaire dans écoles maternelles et élémentaires. Avoir séparé les deux n’est peut-être pas le meilleur moyen d’adapter le rythme des apprentissages.
Nous nous rangeons à l’avis d’un maire du SUD VENDEE qui demandait que, pour cette réforme, les critiques et imperfections n’aillent pas jusqu’à compromettre l’objet de la réforme qui est la semaine de 4 jours et demi : « ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ».
Redressons les erreurs et imperfections mais n’abandonnons pas la semaine de 4 jours et demi puisqu'il en allait de la santé des enfants. Comment se fait-il que tout à coup tout ce qui a été dit et écrit de positif sus la semaine de 5 jours (4 jours et demi) passe à la trappe ? Les français sont-ils déboussolés par une politique qu’ils ne comprennent plus mais pour laquelle ils ont voté majoritairement il y a moins d’un an et demi ? Mais les enfants n’ont rien à voir avec cette politique. N’en faisons pas des otages de la Politique !
L’application de la semaine de 5 jours (quatre jours et demi) dans les classes maternelles et élémentaires doit être améliorable mais elle n’est pas condamnable en bloc après une expérience d’à peine 3 mois sur un nombre limité d’écoles. Seulement 4.000 communes ont opté pour la mise en œuvre à la rentrée 2013 et cela ne représente que 22 % des élèves concernés.
Que le ministre écoute les doléances et prépare la rentrée 2014 en apportant des améliorations au dispositif, que l’État assume les coûts de cette réformette au moins pendant 2 nouvelles années scolaires, que les parents concernés puissent s'organiser en conséquence et que les communes accompagnent la réformette en participant à l’organisation des activités périscolaires.
SACHONS RAISON GARDER !