Quels élus pour quelle société ?
1 ère partie
Marqués par notre histoire…et l’entrée au 21 ème siècle au Pays des Olonnes
A un moment de notre histoire où le citoyen s'interroge chaque jour un peu plus sur la capacité de nos élus à gouverner et sur la pertinence du découpage cadastral de nos institutions, il n'est sans doute pas inutile, avant toute conclusion hâtive, de faire un bref retour sur un siècle de notre histoire locale en la matière.
Le début du 20ème siècle au Pays des Olonnes est fortement marqué par la présence de trois classes sociales. En premier lieu : la bourgeoisie où l'on retrouve les professions libérales parmi lesquelles figurent en priorité les armateurs et les patrons d'entreprises ayant presque toutes un lien avec l'activité maritime hormis celles de maçonnerie. Puis, vient la classe ouvrière, la plus représentative en nombre, avec une forte contingence dans les chantiers navals, les conserveries et les zones industrielles de la Cabaude, de la Garlière etc... En troisième lieu, l'on retrouve la classe paysanne, constituée le plus souvent de maraîchers et de métayers et dont une poignée de familles d'aristocrates se partagent les terres. Peu représentative en nombre, mais majoritaire en Vendée, ancrée solidement sur le territoire (on est paysan de père en fils), fidèle à not' maître (le propriétaire) et à la religion dont l'impact est également important, cette classe paysanne constitue un véritable bastion politique à part dont tous les courants politiques ont à tenir compte.
A cette période, il n'y a presque rien à attendre d'une évolution sociologique puisque l'on se marie presque exclusivement entre personnes de même classe. Pour les ouvriers, on trouve le plus souvent son "double" au sein de la même entreprise et du même quartier d'où la concurrence qui s'exerce entre les jeunes hommes et les bagarres fréquentes entre eux ou entre quartiers par exemple des Sables et de la Chaume. Quant aux paysans, on se marie au mieux à portée de vélos ou de carrioles à cheval d'où le cousinage important que l'on retrouve encore aujourd'hui.
Et, pendant toute cette période, quelle sera l'évolution de nos élus de par leur appartenance sociale, politique et leur façon de gérer ? Les maires locaux de droite sont issus de la bourgeoisie ou de l'aristocratie notamment pour les communes rurales alors que les maires d'appartenance à des mouvements de gauche proviennent essentiellement du milieu de la fonction publique. Les méthodes de gestion sont radicalement opposées. La lutte des classes très en vogue se traduit au niveau communal par la priorité donnée à un système éducatif que l'on sait dévoué à sa cause. Ce même système "intégriste" on le retrouve également dans le domaine du sport, des amicales diverses etc.. Les manifestations obéissent aux mêmes règles. Pour les uns on affiche la couleur dans les rues lors des Fête-Dieu, pour les autres ce sera l'ampleur exceptionnelle donnée à la fête nationale du 14 juillet. On est républicain ou catho, mais très rarement les deux. De plus, la royauté au pouvoir n'est pas encore très loin et les nostalgiques du système encore nombreux.
A partir des années 1950, la mécanisation des travaux agricoles, le développement massif de l'industrie et la volonté de la jeunesse rurale de s'affranchir de certaines contraintes vont entraîner un véritable bouleversement dans toutes les couches sociales. Avec cette évolution, les différences de niveau social s'estompent peu à peu et une nouvelle classe moyenne apparaît. Les paysans se retrouvent de plus en plus dans les usines. Les rapports humains se modifient au point de voir poindre une meilleure égalité de chance, avec le prolongement de la vie scolaire. Des couples se forment entre personnes de classe sociale différente, une pratique religieuse en diminution mais choisie et non plus contrainte. Nous basculons d'une société de tradition et de servitude à une société libérale qui tourne résolument le dos au passé notamment dans le domaine des moeurs et de l'accès aux loisirs…
à suivre « la gouvernance nouvelle »