Une voie, une suggestion : les directives anticipées ?
Aussi dramatique soit-il, le calvaire de Vincent Lambert présente un aspect positif : révéler au grand public l’utilité, la nécessité de faire connaître, tant que nous sommes lucides, nos directives anticipées. Imaginez un instant que vous soyez à sa place : prisonnier d’une vie dont il ne veut plus, parce qu’il ne l’a pas écrit, juste dit à ses proches, mais la parole ne compte pas… Quelle frustration, quel supplice…
Les directives anticipées consistent à fixer par écrit ce que l’on veut devenir si, atteint d’une maladie incurable et invalidante, nous ne pouvons plus nous exprimer personnellement. Cet écrit, sur lequel on peut revenir à tout moment, doit être déposé auprès d’une à trois personne(s) de confiance que l’on choisit et désigne, avec leur accord : famille, amis… Une copie des directives doit être remise à votre médecin qui est tenu de les accepter. Même s’il n’est pas d’accord il n’a pas le droit de vous en dissuader. De plus il convient de déposer un exemplaire à une association comme l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, 50 rue de Chabrol, 75010 Paris, tél. 01 48 00 04 16 ou 92) qui tient un fichier national des directives anticipées.
On peut écrire, par exemple : « Je souhaite que ma personne de confiance soit consultée sur ma volonté de finir dignement ma vie ; qu’on n’entreprenne, ni ne poursuive les actes de soins qui n’auraient pour seul effet que la prolongation artificielle de ma vie (art. L 1110-5 du code de la santé publique) ; que l’on soulage efficacement mes souffrances, même si cela a pour effet secondaire d’abréger ma vie ; que, s’il n’existe aucun espoir de retour à une vie consciente et autonome, l’on me procure une mort la plus rapide et la plus douce possible. »
On vit plus serein lorsque cette démarche est accomplie.