De nos amis du Québec :une participation à la réflexion sur la gestion de l'eau
La gestion de l'eau est devenue une préoccupation
majeure.
Les exemples que l'on peut glaner ont un rôle d'entraînement, qu'ils proviennent d'entreprises privées ou du secteur public. En Allemagne, quand ce sont des entreprises municipales qui gèrent les
services publics, il est aisé aux municipalités (p. ex., Berlin et Francfort) d'imposer, sans négliger le critère économique, l'intégration de critères autres que financiers dans leurs
politiques, de façon à ce que l'intérêt général soit respecté. Mais toute bonne initiative, d'où qu'elle vienne, est à reproduire.
GÉRER LES EAUX PLUVIALES
La plupart du temps, les eaux de pluie s'écoulent des toits dans des canalisations souterraines où elles se mélangent aux eaux usées provenant des habitations et aux eaux de ruissellement des rues. Le mélange est dirigé vers la station d'épuration.
À Berlin, la récupération des eaux de pluie est un de ces exemples qui pourraient inspirer les municipalités. Des toitures végétalisées absorbent une partie de l'eau, favorisant les plantes et limitant l'impact des variations de température.
L'eau de pluie tombant sur les toits est dirigée vers des conduites l'amenant dans de grandes cuves souterraines. L'eau collectée est distribuée pour les usages domestiques n'imposant pas la potabilité et pour l'arrosage. En cas de trop grande arrivée d'eau dans les cuves, le surplus se déverse dans des bassins reliés à un canal drainant.
Les aéroports de Francfort et de Hambourg ont opté pour l'utilisation des eaux de pluie pour la sécurité incendie.
ÉCONOMISER L'EAU POTABLE
Les villes sont de grandes consommatrices d'eau potable. Lorsqu'il fallait aller chercher l'eau à la fontaine publique, on l'utilisait parcimonieusement. Mais quand il suffit d'ouvrir un robinet, on ne regarde pas à la dépense. Les prélèvements dans les nappes aquifères ne suffisent plus et il faut parfois amener l'eau de très loin...
Bien sûr, l'exemple allemand atteste qu'à l'eau potable on peut, pour certains usages, substituer l'eau de pluie. La réduction globale
de la demande est un objectif à atteindre, car nul doute que le gaspillage existe, accompagné d'une facture qui pourrait être salée. Supposons le gaspillage éliminé, les fuites colmatées, on peut
encore mieux faire. Sans doute n'est-ce plus à titre individuel, mais au niveau de la conception du réseau dans les nouveaux lotissements.
FAVORISER L'INFILTRATION DE L'EAU
Évidemment, l'urbanisation rend les sols imperméables. Seuls les jardins, publics ou privés favorisent l'infiltration des eaux de pluie. Même les cours de récréation des écoles sont goudronnées.
Mais on m'a dit qu'il existe certaines initiatives pour partager les cours en deux parties, l'une asphaltée, l'autre non... Et c'est du Québec que me vient la bonne nouvelle. Le bitume d'une école a cédé la place à un jardin où poussent fleurs et légumes. J'espère qu'il y en a
beaucoup d'autres ! Il paraît que certaines communes font de même sur les trottoirs...
Ainsi se restaure la fonction essentielle de recharge des nappes phréatiques. Mais attention! l'infiltration de l'eau entraîne celle de
produits utilisés sur les sols. Et on retrouverait dans la nappe souterraine une partie des pesticides employés en surface.
RENONCER AUX HERBICIDES
Très logiquement, le quatrième sous-titre de la chronique est un appel à se passer au maximum des engrais azotés et plus largement des produits de la chimie de synthèse. Cela participe à la préservation de la qualité des eaux souterraines pour éviter d'avoir à les traiter avant leur distribution.