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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 21:43
LA POPULATION SABLAISE A RÉPONDU PRÉSENT POUR COMMÉMORER LES DISPARUS EN MER

LA POPULATION SABLAISE A RÉPONDU PRÉSENT POUR COMMÉMORER LES DISPARUS EN MER

 

LA CÉRÉMONIE DU SOUVENIR DU NAUFRAGE DU PAQUEBOT "Afrique", RASSEMBLEMENT POUR SE SOUVENIR DE CE DRAME MAIS AUSSI DE CEUX QU'ENGENDRE LA MER CETTE CRUELLE AMIE

 

Les prises de parole de membres descendant de la famille des disparus, du maire des Sables d'Olonne, de l’historien Roland MORNET ont uni tous ceux et celles qui aiment la mer malgré sa cruauté et qui veulent montrer le lien de solidarité avec le monde maritime particulièrement quand il vit des heures sombres.

 

Nous remercions GASTON VINET, Aumônier des Marins, qui a adressé ces paroles ce 12 janvier 2020 lors de cette journée commémorative : :

 

SE SOUVENIR C’EST UN DEVOIR D'HUMANITÉ, SE SOUVENIR C'EST UN DEVOIR DE SOUTIEN, DE SOLIDARITÉ…

 

"Cela fait donc 100 ans, aux premières heures du 12 janvier 1920, que la paquebot «Afrique» a sombré au large des Sables sur le plateau de Rochebonne, malgré la dextérité de l’équipage.

 

À bord, 602 personnes : des membres de l’équipage dont le commandant Antoine LE DÛ, « rude marin, sachant commander » au dire d’un ancien subordonné, des soldats qui, après avoir défendu « la mère Patrie », servi la France sur les champs de bataille rentraient chez eux, puis des colons : fonctionnaires, commerçants, épouses accompagnant ou partant rejoindre leur mari avec leurs enfants. Parmi ces passagers, Mgr ALABERT, préfet apostolique du Sénégal et 18 missionnaires de la congrégation des Pères du Saint Esprit.

 

Il n’y a eu que 34 rescapés dont un passager. 568 personnes ont été englouties dans ce cimetière immense par une mer furieuse lors d’une sombre nuit de tempête.

 

Ce fut l’un des plus grands drame maritime de l’histoire de France, a-t-on écrit. Aux Sables d'Olonne, comme dans tous les ports, nous sommes particulièrement sensibles aux naufrages, y compris des migrants en Méditerranée. Nous pouvons en évoquer combien d’autres qui ont endeuillé notre population sablaise. Le dernier en date, le 7 juin 2019, 3 marins du bateau de sauvetage ont péri en voulant en sauver un autre.

 

En évoquant ces drames, me revient à l’esprit ces vers de Victor Hugo :

« O combien de marins, combien de capitaines

qui sont partis joyeux pour des courses lointaines.

Dans ce morne horizon se sont évanouis !

Combien ont disparu, dure et triste fortune !

Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

Sous l’aveugle Océan à jamais enfouis ! »

 

Aujourd’hui nous saluons leur mémoire. Nous commémorons ce sinistre maritime en présence des familles des victimes, du Père FRADET de la Congrégation des Pères du Saint Esprit.. Nous rendons un hommage aux tirailleurs africains. Nous ravivons le souvenir de tous.

Se souvenir c’est un devoir d’humanité, entre autres pour en transmettre la mémoire aux générations. Nous l’avons souligné hier Le maréchal Foch disait :« Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir »

 

Se souvenir c’est donc lutter contre l’oubli. C’est l’œuvre de l’association « Mémoire et Partage » que nous saluons ici.

 

Commandant de navire pendant plus de vingt ans, Roland MORNET, toujours habité par ce drame dont il avait entendu parler lorsqu’il était mousse, s’est beaucoup investi pour garder en mémoire  le destin commun qui emporta équipage et passagers. Il imagine ces heures d’angoisse qui ont précédé ce sinistre. Dans les salons de réception, au dire d’un rescapé, les passagers priaient sous la direction de Mgr JALABERT, tandis  que les soldats africains se recommandaient également à Dieu dans leur dialecte maternel.

 

            Se souvenir c’est un devoir de soutien, de solidarité envers ceux qui traversent de telles épreuves. Nous pensons aux familles endeuillées, aux épouses, aux enfants orphelins, aux papys et mamys, aux arrières, arrières petits-enfants, cousins, tous affectés.

 

            Se souvenir c’est encore prendre conscience de nos limites, de nos fragilités, et nous interroger dans notre finitude sur le sens de nos existences. La mort serait-elle la fin de tout ou un passage vers un infini de paix et d’amour, vers la réalité de l’amour de Dieu auquel les chrétiens croient ?

 

            D’où l’appel à la prière et le besoin d’un lieu de recueillement comme le monument des péris en mer, au sortir du port, à quelques encablures de la pleine mer où tant de gens ont été engloutis.

 

Aujourd’hui nous saluons ici ceux qui ont été à l’initiative de l’installation de la stèle, en ce même lieu, en mémoire des péris en mer du naufrage de « l’Afrique ». C’est là que je vous invite à  poursuivre notre recueillement à la suite de cette célébration."

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