LA RÉFORME DES RETRAITES : UNE COMMUNICATION DU CHEF DE L'ÉTAT ET DU GOUVERNEMENT AUJOURD'HUI INAUDIBLE
C'ÉTAIT POURTANT SIMPLE DANS LE PROGRAMME DU PRÉSIDENT MACRON (page 13)
"Les mêmes règles pour tous
Nous mettrons fin aux injustices de notre système de retraites.
Un système universel avec des règles communes de calcul des pensions sera progressivement mis en place. Le fait de changer d'activité ou de secteur sera sans effet sur les droits à la retraite. Avec un principe d'égalité : pour chaque euro cotisé, le même droit à pension pour tous !
Nous ne toucherons pas à l'âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions."
Facile à écrire difficile à réaliser !
La cacophonie actuelle sur le sujet qui résonne sur tous les médias et donc dans la tête des citoyens ne fait pas sérieux : ce qu'on a entendu hier est démenti, transformé aujourd'hui et sera autre chose lors de futures et hypothétiques négociations. Que croire ? Qui croire ?
Est-ce un brouhaha entretenu pour faire comprendre au peuple français qu'il n'y a rien à comprendre puisqu'il n'a rien compris : des axes de réforme dévoilés ou annoncés puis revus : gribouille au pouvoir ?
Alors même que le citoyen qui cherche à savoir, que le syndicaliste qui se penche sur le dossier ne savent plus la couleur et la saveur du projet de réforme à géométrie variable....le gouvernement leur dit : la réforme se fera ! Mais quelle réforme ?
Et s'il n'y a rien à comprendre effectivement pourquoi faire grève et manifester le 5 décembre ?
"LES ÉCHOS" EXPLIQUE : RUMEURS ET FAUSSES INFORMATIONS
"Le gouvernement est en partie responsable, par le flou qu'il n'a pas levé, de la méfiance de l'opinion vis-à-vis d'une réforme dont l'objectif premier était davantage d'équité. Mais les rumeurs et les fausses informations ont rarement été aussi importantes."
LES CHOSES SÛRES SUR LES RETRAITES, LES RÉGIMES SPÉCIAUX...IL N'Y EN A PAS
Les régimes dits spéciaux (EDF, RATP, Banque de France...) : on parle de 42, 13, 14 avec les fonctionnaires divisés en deux : fonctionnaires d'État et autres collectivités (locales, hôpitaux...). Résultat : on compte de 420 000 cotisants selon la définition du Code du travail à 4,7 millions de cotisants si on compte tous les régimes spéciaux y compris celui des fonctionnaires et assimilés !
Ces régimes spéciaux sont en principe déficitaires et l'État met la main à la poche.
Cela coûte au contribuable 7,5 milliards d'euros pour les régimes spéciaux. Il faut ajouter plus de 40 milliards pour les retraites des fonctionnaires (chiffres des budgets de l'Etat et budget de la Sécurité Sociale)...ces chiffres sont dits provisoires.
Pour l'avenir des retraites des chiffres catastrophes sont annoncés, critiqués, revus...il y a tant de paramètres et ou hypothèses : âge de départ à la retraite, augmentations des cotisations, baisse des pensions, taux de chômage, situation de l'économie...et aucun texte officiel annonçant les hypothèses retenues ne permet de savoir dans quel sens ira la retraite de demain, à quelle date sera son application... ?
Les retraités actuels déjà échaudés par les mesures MACRON. Ils en viennent à craindre de devoir une nouvelle fois payer les pots cassés.
TOUT CELA NOUS RAPPELLE LA RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL ET CE N'EST PAS UNE BONNE NOUVELLE SI LA FRANCE VEUT SE DOTER D'UN SYSTÈME DE RETRAITE ÉQUILIBRÉ ET "JUSTE"
La réforme du Code du Travail n'a abouti qu'à une chose: des pages supplémentaires au Code du Travail qui proviennent de réformettes complexifiant un DROIT qui était un modèle de complexité et où les principaux intéressés que sont les employeurs et les salariés eux-mêmes ne peuvent plus s'y retrouver.
Il n'y a pas eu réforme du droit du travail mais simple révision de textes donc des rajouts. Ce furent des pages d'ordonnances ratifiées par le Parlement sans que les fondamentaux du DROIT ne soient revus comme l'avait préconisé l'ancien Garde des Sceaux Robert BADINTER.
Maintenant sur cette réforme, on a oublié les remous, déclarations de guerre de syndicats et manifestations...tout cela est oublié ! Il est vrai que seuls les salariés du secteur privé étaient concernés ! et qu'il n'y a pas eu une vraie réforme !
La réforme des retraites est un engagement présidentiel encore plus complexe à réaliser, plus sensible et qui touche tous les français.
La copie difficile à rédiger a été mal préparée, le maître lui-même ne connaissait pas assez bien sa matière et il s'est embarqué quand même dans la mise en œuvre de son engagement de campagne.
MARCHE ARRIÈRE ET MARGES ÉTROITES POUR LE POUVOIR
Repartir encore une fois "en Marche" arrière, c'est encore un échec de la mandature, c'est une nouvelle perte de crédibilité ; passer en force et envoyer les forces de l'ordre courir après de nouveaux "gilets jaunes" ce sera aussi un échec et la porte ouverte à une crise du régime présidentiel MACRON voire une crise de régime car la Rue une nouvelle fois aura gagné même si elle n'a pas compris la réforme proposée, mal expliquée, mal justifiée, décrédibilisée même si elle est jugée nécessaire.
Décidément le régime démocratique à la française avec la présidentalisation du pouvoir est un exercice périlleux pour la France et son Président. A-t-il le droit de jouer avec le feu quand les pompiers sont en grève parce qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses pour les rémunérer ? Pourquoi n'a-t-il pas réformé l'État avant de s'occuper des retraites ? Pourquoi n'a-t-il pas réduit le train de vie de l'État des 60 milliards d'euros comme il l'avait promis (page 30 de son programme avril mai 2017) ?
Les français qui n'ont pas compris le projet de réforme des retraites auront donc de nombreuses raisons de manifester le 5 décembre. Ils le feront pour bien d'autres choses que pour sauvegarder le statu quo des retraites...le Président les écoutera-t-il et les entendra-t-il ? A-t-il d'ailleurs bien entendu les vrais gilets jaunes de novembre 2018 ?