UNE EXCELLENTE RÉFLEXION QUI NOUS EST TRANSMISE... POUR SAUVER LA DÉMOCRATIE
"La cooptation des candidats et la professionnalisation de la politique : chance ou menace pour la démocratie ?
Dans sa rubrique Perspectives de l'Express du 3 février 2016, Jacques ATTALI met particulièrement à mal la classe politique française.
Avec un titre sans équivoque
« MESSIEURS LES ÉLUS, DÉGAGEZ !»
il met en relief le cancer franco français de la politique qui veut que les élus, notamment les parlementaires, soient le plus souvent reconduits 3, 4, ou 5 fois dans leurs mandats.
Et M. ATTALI n'hésite pas à lier cette longévité dans la carrière politique avec la détermination trop fréquente et à tous les niveaux des élus pour : <<satisfaire des groupes de pression les plus véhéments et les plus enracinés de leurs circonscriptions, sans se préoccuper de l'intérêt général du pays et moins encore de celui des générations suivantes>>.
Et lorsque enfin ils se décident à passer la main c'est le plus souvent pour coopter son « poulain » le mieux placé pour lui succéder.
Difficile d'être plus clair et ceci suffit à expliquer la baisse de confiance des élus et des partis politiques dans l'opinion.
Et même les battus ne sont pas en reste, car contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays voisins, une fois battu, un élu ne change que très rarement d'orientation.
On essaie de se caser ou de le caser dans une ou des structures annexes à l'utilité souvent douteuse dont notre République déborde en attendant des nouveaux scrutins pour tenter à nouveau sa chance.
Les conséquences de cette situation sont tout simplement dramatiques
notamment pour les femmes toujours faiblement représentées malgré les règles de quotas qui ne portent que sur les candidatures et les jeunes intéressés par la politique lesquels, faute de place dans les partis traditionnels, pourraient être tentés par les partis extrémistes, seuls en mesure de leur offrir une disponibilité en circonscriptions.
LA SOLUTION : Elle est simple et connue de tous.
Il suffit que l'on vote une loi limitant à deux dans le temps le nombre de mandats de tout parlementaire et, pourquoi pas, d'étendre cette limitation à tout élu exerçant une fonction exécutive dans les régions, départements et communes de plus de 2 500 habitants.
A charge pour les partis d'organiser légalement des primaires locales pour désigner les nouveaux candidats.
Imaginons le bouleversement de la vie politique !
Selon les experts, plus de la moitié des parlementaires actuels dégageraient.
Mais ne rêvons pas !!!
Cette réforme n'a pratiquement aucune chance d'être votée par les parlementaires avant les prochaines présidentielles ni même après.
L'abolition des privilèges n'est pas pour demain dans notre pays.
Concrètement, il faut nous faire à l'idée que les grandes et vraies réformes qui font dramatiquement défaut à notre pays ne sont pas pour demain.
Ou alors, toujours selon M. ATTALI, <<réfléchir à d'autres solutions de changer la Constitution sans l'accord de ceux dont les intérêts sont menacés. Dans l'état actuel du droit, il ne reste plus, pour y parvenir, que le coup d’État, comme en 1958. Les élus seront-ils assez responsables pour l'éviter au pays>>.
En conclusion, n'est-ce pas tout notre système politique qui est à revoir en urgence ?
L'alternance droite/gauche a montré toutes ses limites.
L'heure est à un nouveau système dans lequel, l'élu, débarrassé de l'emprise envahissante de l'électeur se ferait plus proche du citoyen.
Déjà ancienne du fait de son auteur trop tôt disparu cette citation signée Coluche se fait toujours d'actualité et nous offre une piste intéressante : “<<La droite a gagné les élections. La gauche a gagné les élections. Quand est-ce que ce sera la France qui gagnera les élections ? >>”
Les Français prendront-ils conscience de ce malaise et du nécessaire remède ?