Suite de COLLECTIVITES LOCALES ET INVESTISSEMENTS...suite et COLLECTIVITES LOCALES ET INVESTISSEMENTS
Quatrième partie de COLLECTIVITES TERRITORIALES ET INVESTISSEMENTS
OÙ CELA NOUS MENE-T-IL ? NE FAUT-IL PAS REPENSER LE ROLE ET LE « MODE DE FONCTIONNEMENT » DES ELUS ET DES COLLECTIVITES ?
RAPPEL : ce dossier n’est pas une analyse critique négative, il a été constitué pour servir de base à une réflexion citoyenne. La période économique et donc sociale dure que nous vivons doit obliger tout un chacun et particulièrement les élus à repenser procédures, intérêt général, économies…bien sûr, il y a des réalisations nombreuses faites dans des situations convenables...
Suite d’exemples : il n’y a pas qu’au Pays des Olonnes
Nous avons cité des exemples qui nous sont proches mais sans que ce soit pour déculpabiliser nos élus locaux du Pays des Olonnes prenons aussi quelques autres exemples qui défraient la chronique et attirent l’attention des Inspections Générales des administrations concernées et celle de la Cour des Comptes. Ces admonestations sont melheureusement souvent tardives et sans effet.
Parlons de l’hôpital d’EVRY où la folie des grandeurs, les erreurs de prévisions aboutissent après un an de retard dans la « livraison » à un véritable fiasco financier, sanitaire…http://www.rue89.com/2011/10/13/ppp-le-fiasco-financier-de-lhopital-sud-francilien-225542
Au niveau national le Dossier Médical Personnel DMP dont la création a éte prévue par une loi de 2004. Il n’été lancé qu’en 2008 après diverses tergiversations coûteuses …il y a eu environ 200.000 dossiers créés pour un coût de plus de 220 millions d’euro et 500 millions si l’on inclut sa partie hôpital. Combien de français l’utilisant-ils ?.http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-le-dossier-medical-personnel-un-veritable-gachis-31-08-2012-1501158_23.php. La Cour des Comptes n’y a pas retrouvé ses petits : coûts réels, taux d’utilisation nul, défaut de concertation… « Tel qu'il existe aujourd'hui, il n'est pas utilisé, et il n'apparaît pas utile dans notre pratique professionnelle au quotidien », explique le docteur Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG France.
L’Hôtel des Postes à NANCYest aussi un bel exemple de gâchis et permet d’examiner comment une importante collectivité peut commettre une erreur qui coûte très cher : achat du site puis revente au-dessous du prix d’achat, études, local laissé à l’abandon…
http://www.lepoint.fr/villes/le-gachis-de-l-hotel-des-postes-13-09-2012-1507901_27.php
Quelles conclusions tirées pour améliorer la qualité et la pertinence des investissements des communes et arrêter le massacre ?
A partir des exemples pris au pays des Olonnes et ça et là cités ci-dessus et dans nos articles précédents nous ne pouvons et devons surtout pas conclure que tout investissement fait par une commune est voué à l’échec. Il y a face à cette situation des excuses qui doivent être balayées ; aujourd’hui crise oblige. Ces excuses peuvent être identifiées et aussi se cumuler pour chaque projet d’investissement insatisfaisant :
La lourdeur des procédures,
La technicité des projets,
L’inaptitude de nombre d’élus à maîtriser les dossiers,
Un personnel municipal pas toujours assez formé ni assez pointu pour dominer les techniques,
Des élus désarmés face à des professionnels ; la partie est inégale entre un élu qui voit un dossier d’investissement « par hasard » et le professionnel qui maîtrise la technique et qui se voit contraint pour obtenir des marchés à une gymnastique économique qui le pousse parfois à « tromper un peu le client ».
Disons simplement :
Qu’il y a, pour les collectivités, un environnement politique, législatif, réglementaire et social qui n’est pas favorable à la réussite de tous les projets d’investissements,
Que les élus ne sont pas assez attentifs aux complexités des dossiers et n’écoutent pas les conseils, n’écoutent pas les critique positives et mises en garde,
Que les élus ne sont pas des professionnels en tout mais trop souvent ils décident à partir d’intuitions, de dossiers orientés et/ou incomplets,
Qu’il faut que les élus des villes moyennes et grandes se consacrent entièrement à leur fonction : plus de cumuls de mandats…quand on a à gérer un budget de plus de 25 millions d’euros et une population de plus de 10.000 habitants il n’y a pas de place pour l’amateurisme, le dilettantisme. Il faut une équipe autour d'un maire ou Président d’intercommunalité musclée, compétente et disponible.
Que les collectivités soient dotées de moyens techniques et humains appropriés aux projets : depuis leur conception, lors de l’établissement du ou des cahiers des charges jusqu’à l’achèvement de la réalisation du projet (apte au suivi rt contrôle de toutes les étapes).
Les choix d’investissement s’ils sont au départ, en général, une réponse à un besoin sont vite récupérés dans leurs modalités de mise en œuvre par des éléments extérieurs à une bonne gestion. Ils peuvent être réalisés pour faire plaisir à un maire. Dans ce cas, la complaisance de sa majorité et la complicité de son entourage transforment une bonne idée de projet en une réalisation inadaptée.
On pourra aussi reparler pour la VENDEE (et d’autres départements) des Usines de Tri Mécano Biologiques « imposées » par le Syndicat départemental TRIVALIS qui, heureusement mais tardivement, a fait en partie marche arrière sur son plan. Comment une structure comme TRIVALIS et le Conseil Général de la VENDEE ont-ils pu se laisser entraîner dans des investissements aussi lourds alors que cette filière technique de traitement des déchets était abandonnée à l’étranger ?
Les investissements des collectivités ne sont plus gérables sur le critère « je suis élu donc je sais » mais « je suis élu responsable, je dois décider et je sais écouter, me faire conseiller et être entouré lors des décisions qui marquent toutes les étapes d’un investissement »…
C’est bien le statut d’élu local qui est à revoir. Le mandat électoral n’est pas la transmission du pouvoir de l’électeur à un élu pour que celui-ci prenne des risques inconsidérés avec l’argent des autres.
Dans un premier temps, il faut que les citoyens prennent aussi conscience que leurs élus ne sont pas omniscients mais qu’ils doivent exiger d’eux travail, abnégation et sérieux.
Dans un deuxième temps, il faut que les élus forment un collège décisionnaire et ouvert au dialogue avec les techniciens, l’opposition, et le personnel des collectivités
Dans un troisième temps, il faut que les techniciens des collectivités employés territoriaux soient d’une part protégés pa rapport aux avis qu'ils donnent aux élus et d’autre part qu'ils soient plus et mieux formés. Il ne faut pas qu’un élu se débarrasse d’un technicien territorial parce qu’il ne supporte pas ses conseils.
IN FINE
Ce n’est pas parce qu’un élu dit que « sa municipalité » a investi 50 millions d’euro que cela signifie quelque chose à mettre à son actif.
Il faut que l’élu puisse dire 50 millions d’euro ont été investis dans des conditions de réussite pour le présent et pour le futur : 50 millions d’euro dépensés dans des conditions irréprochables et non dans des réalisations critiquables comme celle qui sont citées dans nos articles précédents.