LA SOLITUDE DU POUVOIR ET LE POUVOIR SOLITAIRE INUTILE
Quelle époque étrange vivons-nous aussi sur le plan institutionnel !
Avec l’instauration du quinquennat en 2000, La France pouvait espérer un nouvel équilibre des pouvoirs au sein de l’Exécutif. C’était au moins l’hypothèse qui fondait la Réforme Valéry Giscard D’Estaing/ Jacques CHIRAC.
Le quinquennat consiste en un mandat présidentiel d’une durée réduite à 5 ans. Il a été introduit dans la Constitution par la loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 pour éviter le renouvellement de la cohabitation !
C’était une belle erreur car le pouvoir ne cesse de se "présidencialiser" malgré un Parlement hostile et une France qui ne fait plus confiance en son Président.
Ainsi la solitude actuelle du Président se concrétise aussi au niveau de l’exécutif ; d’un côté le Président et son équipe pour plus exactement ce qu’il en reste, de l’autre, le Gouvernement et son chef la Première Ministre. À eux deux, ils ne forment pas ce que la Constitution a voulu.
Ce mariage non consommé est incongru. Nombreux sont les constitutionnalistes qui s’interrogent d’ailleurs sur la nécessité d’avoir un gouvernement et un Premier Ministre tant les prérogatives que s’est octroyées Emmanuel MACRON réduisent à néant celles du Premier Ministre et de son gouvernement.
Sur le plan institutionnel, le Président MACRON est devenu un homme de pouvoir isolé : pas de parti pour le soutenir, plus d’allié dans le monde. Il est bien seul.
LA SOLITUDE PRÉSIDENTIELLE DÉPASSE LE PLAN INSTITUTIONNEL
La France et la Presse découvrent en ce début de quinquennat non pas seulement la solitude du pouvoir au sommet de la hiérarchie des Institutions mais la grande solitude dans toute sa splendeur.
Le Président s’isole dans le petit luxe de sa résidence de la Lanterne à l'ombre du Château du Roy Louis le Quatorzième.
Cette solitude s’est parfaitement illustrée pour ce 14 juillet 2023 sans foule sur les Champs Élysée, sans discours présidentiel...la France n’a pas fêté sa fête nationale ! Pour respecter la solitude présidentielle ?
Cette solitude fut évidente quand il s’est agi de donner son aval pour un remaniement ministériel : pas de volontaires pour la place de Premier Ministre et pas de proches sûrs pour constituer un gouvernement renouvelé et performant.
Après les émeutes de fin juin, début juillet, le Président, après les avoir méprisés, a voulu se réconcilier avec les élus de base... Son invitation du 4 juillet fut un fiasco. Le Président ne trouve même plus les moyens et les mots pour panser les plaies.
Le Président s’isole de plus en plus. Et tout un peuple le voit, le sent, le sait.
Bientôt, lui qui adore ferrailler, ne trouvera plus d’adversaires avec qui se battre.
Il ne suffit d’avoir fait passer sa réformette sur les retraites avec un entêtement de l’homme qui ne veut pas céder pour réussir à redevenir le jeune Chef de l’État sur qui reposaient les espoirs de la France.
Depuis les Gilets Jaunes, la série des échecs comme la catastrophique gestion de la crise sanitaire, celle des retraites, celle des banlieues, de la dette, de l'hôpital ... a fait découvrir un homme inadapté à la fonction de Président qui ne croit et n’écoute que lui. Un homme seul avec son pouvoir inutile.
Le ressort de la machine à gagner est cassé et le refuge qu’est la solitude signe la nécessité de l’envoyer à la casse le plus vite possible pour éviter de nouveaux accidents.
Ainsi, nous comprenons mieux le titre de la UNE de l’hebdomadaire « le Point » : « Y a-t-il encore un président ?»