UN ÉDITORIAL ÉCLAIRANT, FULGURANT DES "ÉCHOS" SUR LE PROJET DE RÉFORME : RETRAITE DE RUSSIE, LA BÉRÉZINA D’UN PRÉSIDENT ?
On disait que les échecs de tentatives de réformes du chef de l’État seraient compensés par son obligation de réussite sur un sujet essentiel pour l'avenir du système social français donc par sa réussite pour la réforme des retraites…puis survint une nouvelle fis les tâtonnements, les marche arrière…c’est effectivement la hollandisation de la macronie (excusez ce langage !) dont nous allons tous pâtir. Un Président qui a tous les pouvoirs et qui finit par ne pouvoir en exercer aucun. Comment la France peut-elle ainsi réformée ?
LA RÉFORME DES RETRAITES : L’ANALYSE DANS UN ÉDITO DES ÉCHOS (Jean-Francis PÉCRESSE)
Il est l'heure de sonner la retraite sur la réforme des retraites.
Sinon, la grande bataille d'Emmanuel Macron risque de tourner à la Bérézina.
C'est la sagesse plutôt que la faiblesse qui guide certains, au sein de l'exécutif, lorsqu'ils envisagent d'appliquer le futur régime en points (et non plus en annuités) aux seules nouvelles générations entrant dans la vie active.
Ce « plan B » a pour défaut de repousser de quelques décennies l'horizon d'une transition complète vers un régime universel, mais il présente l'immense avantage d'être plus réaliste.
Après les mobilisations de professions ayant nulle envie de changer de régime, l'appel lancé ce mercredi à une grève interprofessionnelle le 5 décembre invite à ne pas renouveler l'erreur d'appréciation du plan Juppé, dont les stigmates demeurent vifs.
De surcroît, dans cette époque où le corps social est plus inflammable, l'épisode des « gilets jaunes » invite à ne pas négliger des signaux forts de radicalisation.
Le constat est déplorable sans doute mais, à mi-mandat, les conditions politiques ne permettent pas de mener comme prévu la grande transformation du système des retraites.
Si nous en sommes là, c'est parce que les conditions économiques ne sont pas réunies.
Longtemps, Emmanuel Macron a refusé de voir en face une implacable réalité : pour garantir qu'il n'y aurait pas de perdant, il aurait fallu mettre des milliards d'euros sur la table.
Aux grandes réformes, les grands moyens.
Faute d'avoir su trouver l'argent par des économies dans la dépense publique (NDLR : en gras ), l'exécutif n'a pas pu rassurer les Français sur l'innocuité de sa réforme.
Nombre d'entre eux ont vite compris que le principe d'équité - un même droit pour un même euro - n'empêcherait pas le niveau de leur future pension de baisser.
L'impossibilité du pouvoir est le fruit de son impuissance.
Cependant, s'il est sage de renoncer à l'inutile - la chimère d'un régime universel -, il serait imprudent d'abdiquer sur l'essentiel.
Quel est-il ?
C'est d'abord de considérer que l'existence de régimes spéciaux de retraite n'est pas un mal en soi. Ne font du tort à la collectivité que ceux qui vivent au crochet de la solidarité nationale.
Mais en quoi la caisse bien gérée des avocats (NDLR …et celles d’autres caisses des professions libérales !)est-elle un problème pour l'ensemble du système ?
C'est sur les régimes non financés qu'il convient de concentrer la réforme.
L'essentiel est aussi de ne pas confondre équité et universalité.
Durées et taux de cotisation ont convergé entre public et privé, sans qu'il y ait eu besoin de fusionner les régimes.
Et le profond malaise de catégories actives comme les policiers ou les aides-soignants devrait dissuader un pouvoir avisé de toucher à ce maigre avantage qu'est leur départ anticipé à la retraite.
L'essentiel, enfin, est de ne jamais oublier que, en annuités ou en points, professionnel ou universel, le régime de retraites le plus rassurant est toujours celui dont le financement est le mieux assuré.
Ce devrait être cela, le plan A.