FINANCES DES COLLECTIVITÉS : UN MIEUX MAIS DOIT AUSSI BEAUCOUP MIEUX FAIRE
La fuite en avant des dépenses de fonctionnement des communes depuis des décennies n'a pas résisté aux mesures drastiques (ou presque) de l'État sous la fin du précédent quinquennat.
De nombreux analystes répétaient que des économies substantielles pouvaient être faites au niveau des communes et de l'ensemble des collectivités locales.
Le spécialiste en la matière, René DAUSIÈRE député de l'Aisne, a chassé le gaspi et mis le doigt là où cela fait mal. Il faut le dire : nombre de communes étaient et sont encore mal gérées. Les points sensibles sont les frais de personnel et globalement la politique de gestion du personnel des collectivités : surnombre, absentéisme, qualification, formation...malgré une situation estimée privilégiée l'agent territorial s'estime mal aimé, pas motivé par son patron. C'est donc bien un problème de mauvaise gestion des ressources humaines par les élus locaux : avec de bons agents, les élus font trop souvent de leur personnel de mauvais collaborateurs mécontents et donc peu enclins à s'éclater dans leurs missions. La preuve en est : un absentéisme record.
Cette critique réaliste d'un mode de fonctionnement de nos collectivités doit être accompagné d'un bémol. Il faut revoir le statut des élus pour que la France ait des élus formés, payés, compétents, capables et dévoués. Le bricolage actuel en arrange certains mais il est minable et ne moralisera pas la fonction d'élu. Il coûte trop cher à la collectivité FRANCE.
Le gouvernement, par l'intermédiaire de l’observatoire des finances et de la gestion publique locales, a rendu public son rapport annuel dressant un état des lieux des finances locales, en 2016. En voilà la quitescence.
POUR LES COMMUNES EN 2016 : TRÈS LÉGÈRE BAISSE DES DÉPENSES MAIS HAUSSE DE L'ENDETTEMENT
Ceci montre à l'évidence que les Économies qui étaient soi-disant irréalisables commencent à pouvoir être réalisées mais que les élus ont choisi pour compenser la perte de recettes, manne de État, utiliser, privilégier l'endettement à la recherche d'économies de fonctionnement et diminuer l'investissement. Quelle erreur !
Quels sont les élus locaux qui ont osé proposer une baisse de leurs indemnités ne serait-ce pour les adjoints dont l'investissement personnel ne justifiait pas leurs indemnités ? Certes il y en a eu quelques uns ! Pourquoi si peu ? Ce n'est qu'un exemple.
Les finances du bloc communal : légère baisse des dépenses de fonctionnement
En 2016, les dépenses de fonctionnement du secteur communal baissent seulement de 0,2% mais la courbe s'inverse. C'éatit soi-disant impossible et les élus locaux ont crié au scandale : plus de misions et moins d'aides de l'État.
Les recettes de fonctionnement baissent également (-0,5%), notamment en raison de la diminution des concours de l’État (-8,5%).
Les dépenses d’investissement baissent pour la troisième année consécutive (-0,5% après -11,4% en 2015 et -12% en 2014).
Au total, le taux d’endettement augmente encore de 1,3% en 2016.
POUR LE BUDGET 2018, SOYONS TOUS VIGILANTS : LES CITOYENS VEULENT LA CLARTÉ, UNE VRAIE TRANSPARENCE SUR LEURS FINANCES LOCALES
Nous arrivons dans la période de préparation du budget 2018, le citoyen doit se mobiliser dans sa commune, dans son intercommunalité pour que les élus leur présentent non seulement un budget clair mais aussi les mesures d'économies possibles par analyse de tous les postes (toutes les lignes budgétaires) et que tous les élus, nous disons bien tous les élus, participent au débat et n'abandonnent pas aux services et au responsable "finances" et au maire le pouvoir de décision. Le débat sur le budget et le Débat d'Orientation Budgétaire doivent être présentés attractivement, accessibles à tous.
Une présentation rébarbative, opaque signifie une tentative de tromper les non-initiés, d'écarter les élus qui veulent savoir...une duperie qui doit être sanctionnée.
Le budget est le miroir de la vie municipale. Ce n'est pas une simple formalité administrative.
Volume budgétaire des collectivités locales en 2016 en milliards d’euros | |||||
Dépenses fonctionnement | Recettes fonctionnement | Dépenses investissement | Recettes investissement | Taux d’endettement | |
Bloc communal | 91,1 (-0,2%) | 107 (-0,5%) | 27,3 (-0,6%) | 13,3 (-9,2%) | 83% (+1,3) |
Départements | 58,3 (+0,1%) | 66,1 (+2,1%) | 9,1 (-5,7%) | 2,6 (-12,5%) | 51% (-1,2) |
Régions | 19,1 (-0,9%) | 23,9 (-0,2%) | 9 (-6,1%) | 2,8 (-3,7%) | 109,1% (+7,5) |
Ensemble | 168,5 (-0,2%) | 197 (+0,5%) | 45,5 (-3%) | 18,7 (-9%) | 75,4% (+1) |