L'EVOLUTION DE NOTRE AGRICULTURE EN CAUSE...ET NOTRE SANTE
Il n'y a pas qu'en VENDEE (projet de porcherie de POIROUX) que le problème de la malbouffe et les dégâts de la production agricole industrielle sont à l'ordre de jour.
L'exemple ci-dessous d'un projet en GIRONDE (reportage rue 89) nous incite à la réflexion. Il faut une prise de conscience collective :
- ou le consommateur français accepte ce type d'exploitation au nom de la productivité et il en accepte toutes les conséquences : nuisances, pollutions, détérioration de la qualité de notre nourriture, problème de santé publique, condamnation au niveau de l'EUROPE...
- ou le consommateur français refuse ce type d'exploitation et accepte de payer quelques centimes de plus pour viande, volaille...privilégiant la qualité, sa santé et l'avenir de nos terres agricoles et la qualité de l'eau.
Nous le redisons cette réflexion et éventuellement les actions et réactions sont celles que devraient avoir tous les français. Elles ne doivent pas être réservées, abandonnées à des groupements de bénévoles défenseurs de la nature voire écologistes purs ou purs et durs. C'est une prise de conscience collective qui est nécessaire surtout face à des lobbys puissants, internationaux que rien n'arrête pour intoxiquer population et terres pour de gros bénéfices financiers aussi éphémères que destructeurs.
UNE CERTITUDE : L'INDUSTRIALISATION TUE L'EMPLOI DANS L'AGRICULTURE
L'installation incriminée dont l'extension est demandée : 800 truies, 19 000 porcelets par an, 12 000 porcs enfermés...
"ce genre de super-structures ne crée pas d’emploi. Aujourd’hui la ferme Le Lay fonctionne avec moins de 10 salariés et aucune création de postes n’est prévue en parallèle de la demande d’extension. Dans l’agriculture paysanne, nous comptons 3 salariés pour 150 porcs. Faites le ratio, ces fermes-usines tuent le monde paysan ».dit une agricultrice éleveuse. C'est la copie de ce qui est dit pour l'usine de POIROUX.
IL Y A BIEN UNE MASSE DE RÈGLES ENCADRANT CES PRODUCTIONS MAIS INNAPPLIQUÉES ET INNAPLIQUABLES
L’article R211-48 du Code de l’Environnement, interdit strictement « tout rejet direct d’effluents d’exploitations agricoles dans les eaux superficielles, souterraines ou maritimes ». Les articles suivants réglementent l’épandage de ces effluents sur les terres agricoles.
Outre le délit de pollution d’un cours d’eau qui peut être relevé en application des articles L. 432-2 et L. 216-6 du Code de l’Environnement, le rejet direct d’effluents agricoles dans l’environnement, en particulier de purin ou de lisier, est interdit depuis plus d’un demi-siècle. Interdit ? Réglementé ? Comment faire respecter un plan d'épandage ?
Le rejet direct dans les eaux superficielles qu'est-ce ?...épandre dans un champ...c'est bien épandre sur une zone qui va recevoir les eaux pluviales.
Que peut faire la police de l'eau, organisme préfectoral chargé de faire respecter la loi ? Dépourvue de moyens et en butte au fameux et tout puissant syndicat agricole FNSEA que le PREFET doit ménager, les contrôles sont illusoires.
De plus, démagogiquement le ministre de l'Agriculture LE FOLL s'affiche, par ses positions et pour son électorat breton, favorable à l'extension des exploitations quitte à créer une situation inextricable pour les années à venir. La réflexion sur l'avenir de la filière porcine n'est pas avancée ou au moins pas de manière publique. La contradiction défense de l'environnement élevage industriel et ses ravages n'est pas abordée.
LES ORGANISMES PUBLICS ET CONSULTATIFS ET LE PRÉFET SONT EN DÉSACCORD
Puisque le Ministre de l'Agriculture louvoie, voire joue le jeu FNSEA sans tenir compte des contraintes environnementales, européennes, économiques (quelle place pour l'agriculture familiale ? et l'agriculture biologique ?) comment obtenir un consensus, une règle du jeu.
On en arrive à ceci dans le dossier de la GIRONDE :
"Bernard Jaymes, le commissaire responsable de l’enquête publique (obligatoire pour tous projets de cette envergure) rend en mars 2014 un avis défavorable, dans un rapport qui se concluait par ces mots :
« Pour terminer l’analyse de ce dossier d’enquête publique, le commissaire enquêteur estime que le projet d’extension de l’élevage et du plan d’épandage n’est pas compatible avec les enjeux prioritaires de ce territoire en matière de qualité de la ressource en eau et de protection des milieux aquatiques ».
Malgré cela, le 6 novembre 2014, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) de la Gironde émet, à une faible majorité, un avis favorable au projet.
Le 20 juin, ce sera au Préfet de région de donner son avis"