UN CONSEIL MUNICIPAL INEXISTANT ? LA DEMOCRATIE LOCALE MISE EN CAUSE.
Aprés avoir décortiqué le pourquoi et le comment du défaut d'information constaté par le Tribunal pour ce qui concerne les risques majeurs encourus par la population fautaise, le Président ALMY puis les parties civiles se sont interrogées et ont interrogé le Maire de La FAUTE-SUR-MER sur le fonctionnement du Conseil Municipal, une énigme.
Ce qui frappe dans les dossiers ce sont les dépositions de 7 élus dont des adjoints et membres de la commission urbanisme.
Pourquoi tous ont-ils dit unanimement qu'ils ignoraient tout du Plan de Prévention des Risques d'Inondation, du plan de sauvegarde, des mises en garde du Préfet...?
Le Président pose à Monsieur MARRATIER la question étrange : "Qu'avez-vous fait de votre conseil municipal ? Les élus n'ont jamais entendu parler du PPRI ni de la cote de référence. ces gens vous suivaient depuis plusiers mandats ...Ces gens qui ont participé aux délibérations du conseil Municipal ne gardent aucun souvenir du risque...Le Président repose la question : "Comment se fait-il que personne ne se souvienne?"
Monsieur MARRATIER se dit "surpris de cette position des élus."Cette réponse n'éclaire pas le débat?
Le Président ALMY veut savoir, il s'acharne " Au conseil municipal il n'y a pas eu de débat de fond sur la notion de risque ? Personne n'a posé de question ...sur le zonage, la cote de référence et sur les mesures à envisager".
Ils sont pourtant 7 élus conseillers municipaux à témoigner d'une même voix. Pour le commun des mortels, c'est incroyable. On pourrait se poser la questions : le conseil municipal se réunissait-il ? Les élus à la commission d'urbanisme assitaient-ils à des réunions ? Les magistrats se posent la question...mais pour qui connaît bien le fonctionnement de nombre de conseils municipaux ce n'est pas une découverte. Dans une commune tout se décide très souvent entre le maire et un ou deux adjoints dévoués, nombre d'élus acceptent la fonction de "potiche".
En effet, soit ils entérinent toutes les propositions du maire, soit ils osent s'opposer, proposer...avec un maire autocrate ils sont alors sur un siège éjectable ! C'est cela aussi la démocratie locale !...et c'est pour cela que nous avons parlé de maires devenus roitelets au-dessus des lois comme nous l'avons entendu au cours de ce procès. Monsieur MARRATIER n'avait cure des injonctions du Préfet.
Et l'on voit où cela mène.
Comme l'écrit ce jour le journal Sud Ouest : "L’incompétence des services de l’État, conjuguée aux appétits des élus locaux, a abouti à la catastrophe de La Faute-sur-Mer. Il faut tirer toutes les leçons de la catastrophe pour que cela ne se reproduise plus "
LA DEFENSE DE MONSIEUR MARRATIER
Combien de fois a-t-on entendu comme seules réponses de Monsieur MARRATIER :
"je ne me rappelle plus", "je ne me souviens plus"
" je faisais confiance aux services de l'Etat..."je n'avais pas les compétences...la DDE avait tous les éléments..."
"j'étais maire d'une petite commune rurale qui manque de moyens" . Maître Corinne LEPAGE avocate des parties civiles, chiffres du budget de La Faute-sur-Mer à l'appui, demontre en réponse que La Faute-sur-Mer n'est pas une petite commune sans moyens.
Monsieur MARRATIER adopte un profil bas, très bas allant jusqu'à dire qu'il n'avait été qu'un petit maire, pas intelligent ! Sur ce dernier qualificatif, les avocats des parties civiles émettent de nombreux doutes : maire depuis 25 ans, maire actif pour le développement impressionnant de sa commune, chef d'entreprise ayant eu 25 salariés...Monsieur MARRATIER avait des brins d'intelligence qu'il a su faire fructifier;
Pour un observateur attentif sa défense atteste de cet esprit malin, rusé...même devant l'évidence des "erreurs" qu'il a commises dans l'exercice de ses fonctions, il trouve l'esquive même s'il ne peut convaincre magistrats et avocats.
On peut imaginer le sort qui fut réservé à ses concitoyens qui ont osé se dresser peu ou prou contre lui ne serait-ce que sur la culture du risque et sur le risque à La FAUTE-sur MER.
Une certitude cette méthode de défense ne grandira pas l'homme ; mais c'est une autre histoire. Laissons à la défense ses droits.
Mais, par moments, en cette journée, cela a pesé lourdement sur les familles des victimes.