"Pour la droite et le centre droit, le courage serait de rendre les Régions responsables de tout ce qui ne relève strictement de l'Etat, et l'intercommunalité responsable des politiques de proximité ." (Editorial d'Ouest France 24 avril 2014)
Cette belle phrase a au moins l'avantage d'avoir été écrite.
Mais pour obtenir ce résultat il faudrait une vraie réforme territoriale que les élus sont incapables de faire. En effet pour réformer ne faudrait-il pas au moins deux conditions cumulatives:
- que la France humiliée par une grave financière soit mise sous la tutelle de la Finance, de l'Europe... comme le furent ou le sont encore la Grèce, l'Espagne, le Portugal...
- qu'un exécutif fort du soutien du peuple français lui fasse accepter sacrifices et réformes. Que cet exécutif puisse s'affranchir des résistances corporatistes, politiciennes, conservatrices et "règne" par ordonnances particulièrement pour effectuer une salutaire réforme territoriale.
On n'en prend pas le chemin si l'on s'en tient aux dernières déclarations et communiqués du Premier Ministre que nous reprenons pour nos lecteurs courageux qui osent vouloir en savoir plus. il n'y est plus question de réforme territoriale !
"11 milliards d'euros d'économies sur les dépenses des collectivités territoriales
Les élus sont conscients que des réformes de structures doivent être menées.
Manuel Valls, le Premier Ministre a annoncé que plusieurs dispositions nouvelles permettront d’accompagner les collectivités dans la maîtrise de leurs dépenses et qu'elles s’ajouteront à celles prévues dans le premier volet de la loi de décentralisation qui incite aux mutualisations entre les communes et les intercommunalités.
De plus, le futur projet de loi de clarification des compétences des collectivités territoriales comportera des réformes profondes pour générer des économies :
• suppression de la clause de compétence générale,
• meilleure sélection des projets financés,
• rationalisation des syndicats intercommunaux.
Manuel Valls, Premier ministre, a engagé aujourd’hui, en présence de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'État et de la Fonction publique, et André Vallini, secrétaire d'État à la Réforme territoriale, une série de rencontres avec les associations d’élus sur la réforme de l’organisation territoriale annoncée lors de sa déclaration de politique générale du 8 avril dernier.
Il a reçu ce jour des délégations de l’Assemblée des départements de France (ADF) et de l’Association des régions de France (ARF) et recevra dans les prochains jours les associations représentant les villes et les intercommunalités.
Le Premier ministre leur a rappelé le cadre de cette réforme nécessaire pour la France : regroupements de régions, engagement d’un débat sur l’avenir des conseils départementaux dans la perspective de leur suppression, nouvelle carte des intercommunalités.
Il a ainsi rappelé que "nos institutions doivent pouvoir évoluer pour s’adapter à la diversité des territoires et des besoins des populations".
À l’issue de ces premiers échanges, le Premier ministre a proposé la mise en place immédiate d’un groupe de travail sur l’évolution de la carte des conseils régionaux et départementaux et l’organisation territoriale de l’État associant les principales associations d’élus, des représentants du Sénat et de l’Assemblée nationale et le Gouvernement."
Donc encore un groupe de travail...pour enterrer toute réforme profonde et gagner du temps...ce n'est pas l'expression du courage dont il est question dans l'éditorial d'Ouest France cité ci-dessus.