RÉFLEXIONS ESTIVALES suite
LA FIN D'UN RÉGIME DEVENU PRÉSIDENTIEL
Continuons à alimenter notre réflexion sur les racines du mal français à travers quelques lectures.
Nous avons vu et reviendrons sur les problèmes des collectivités locales.
Mais au niveau national ?
D’abord on apprend que depuis sa rédaction en 1958 la Constitution de la Vème République a fait l’objet de 24 révisions !
UN SUPER PRÉSIDENT EST-CE VIABLE AUJOURD'HUI EN FRANCE ?
L’élection du Président de la République au suffrage universel est une chose acquise. Mais ce mode d'élection lui donne un pouvoir exceptionnel : un ROI.
En fait, ce qui est en cause et qui fait la majorité des avis autorisés, c’est l’hypertrophie des pouvoirs du Président face au rôle secondaire du Parlement et du Premier Ministre.
UN RÉSULTAT CATASTROPHIQUE
Le résultat est là et n'est pas brillant.
Pour être élu un futur Président est obligé d'élaborer un programme qui se révèle toujours que trés partiellement applicable et conduit à la perte de crédibilité du président lui-même et de la fonction.
Par exemple, cela a conduit ces dernières années à une prolifération de lois inapplicables, censurées par le conseil constitutionnel, abandonnées…
"On vote sur n’importe quoi. 30 % des lois ont été annulées (depuis la réforme constitutionnelle de 2008).
Dans le budget 2014 10% des dispositions ont été révoquées…
En six ans le conseil constitutionnel est passé de dix-huit consultations par an à trois cent cinquante neuf. On va finir par dire que le conseil outrepasse ses pouvoirs" constate Jean-Louis DEBRÉ.
Une chose est sûre : notre système institutionnel ne permet pas le redressement du pays.
Il a échoué à adapter la France aux évolutions du monde.
"Si la France tient encore débout, c’est parce que c’est un pays très riche, encore puissant, plein de ressources. Mais peu à peu il s’épuise, s’appauvrit On arrive à un point limite où par peur du futur, par lassitude, par colère un nombre croissant de français se réfugie dans un vote extrême, se laissent entraîner dans les thèses racistes où l’étranger joue le rôle de bouc émissaire...à force de stratégies d’évitement, les Français risquent de choisir la politique du pire" (Extrait de Poison Présidentiel de Ghislaine OTTENHEIMER, Albin MICHEL).
Claude BARTOLONE, Président de l'Assemblée Nationale proche du Président HOLLANDE en rajoute « Pour renforcer le poids politique de l’assemblée je pense que nous devons réduire le nombre de députés : 577 c’est beaucoup trop…le chiffre de 400 ne me paraît pas absurde. »
C’est une réalité qui n’échappe ni aux spécialistes du droit constitutionnel, ni aux politiques comme Monsieur François FILLON, Xavier BERTRAND, Bruno LE MAIRE... et Jean-Louis DEBRÉ Président du conseil constitutionnel et même à Jean-Christophe CAMBADELIS qui s'exprime dans l’ouvrage cité ci-dessus « il faut redéfinir le rôle du Président de la République, et du premier Ministre de manière à ce que ce dernier procède de l’Assemblée. Et le président, du peuple. Il faut que l’ordre du jour revienne à l’Assemblée.»
L'inefficacité du système actuel surprésidentiel fait que celui-ci est rejeté par les français.
La réduction du rôle du Parlement a montré ses limites et son incohérence. Maintenant les français se posent les questions suivantes :
A quoi servent nos députés et nos sénateurs ?
A quoi sert notre Premier Ministre ?
Il faut rééquilibrer les pouvoirs.
Le débat de 2017 ?...Une réforme constitutionnelle en 2016 ?