LE SYSTÈME MIS EN PLACE GÉNÉRATEUR DE CRISES
Suite de
http://www.olonnes.com/2015/08/pour-l-agriculture-et-pour-la-filiere-porcine-3-milliards-d-euros.html
On commence à en savoir plus sur le plan gouvernemental d'aide à l'agriculture et particulièrement d'aide à la filière porcine et sur les demandes de la FNSEA et de son Président Xavier BEULIN :
allégement des charges fiscales et sociales,
moratoire sur les contraintes liées à la défense de l'environnement,
allégement sur les emprunts en cours des exploitants,
droit au CICE,
lever de l'embargo russe sur les importations (suite du dossier sur les Frégates MISTRAL),
mesures techniques concernant la distribution (étiquetage entre autre)...
Rendez-vous le 3 septembre prochain pour l'officialisation du plan gouvernemental.
Pour ceux qui auraient un doute sur ce qui suit nous livrons trois témoignages.
- Le premier est de Xavier BELIN lui-même,
« Je préside la FNSEA avec une fierté que les mots ne sauraient traduire. Et oui, je préside aux destinées d’Avril (Sofiprotéol), un groupe qui exprime la réussite non pas de Xavier BEULIN, mais celle de milliers d’agriculteurs engagés dans les débouchés et la valeur ajoutée. Aller plus loin, ce serait donner du plaisir à nos détracteurs, ceux-là même qui vocifèrent sans proposer, qui salissent sans comprendre, qui jugent sans savoir."
Le second est de l’avocate et femme politique « écologiste » Corinne Lepage :
« Sous couvert du discours de l’intérêt général qu’on peut porter comme syndicaliste, ces revendications lui permettaient de défendre au plus haut ses propres intérêts ».
Enfin de son coté, Michelle Rivet, vice-présidente du conseil régional du Centre, témoigne sur l'attitude de Xavier BEULIN dans cette instance :
« À l’échelle de notre territoire, il est à la fois juge et partie. Avec le CESER, il est censé faire du conseil à la collectivité en toute impartialité, mais il est dans le même temps responsable syndical, sans compter ses intérêts industriels ».
UN SYSTÈME PERVERS
Pour savoir comment disparaissent chaque année des milliers d'agriculteurs il faut démonter le système pervers actuel qui a porté Xavier BEULIN à la tête du "syndicat" FNSEA.
Quand on parle "syndicat FNSEA "il faut y adjoindre toutes les tentacules : les Chambres d'Agriculture, les coopératives, les SAFER, les institutions dominées par tous les mandats FNSEA, de même au niveau des organismes professionnels et autres institutions aux niveaux français et européens, les banques Crédit Agricole et Crédit Mutuel (Bretagne par exemple) et les filiales bancaires spécialisées, des sociétés de services, présence auprès des fournisseurs de tous les produits agricoles (engins, engrais, pesticides, semences...), réseau de transformation et de distribution des produits (les milliers de coopératives), système de protection sociale (MSA par exemple) et de retraite.
Une économie dans l'économie qui est développée au niveau local, départemental, national, international...
Ayant ainsi tous les leviers économiques agricoles à sa botte le " syndicat" étend aisément ses tentacules.
Comment agissent la FNSEA et ses dirigeants pour "gagner" des terrains ?
LE PAYSAN INDÉPENDANT EST PIÉGÉ ET DOIT DISPARAÎTRE
La production industrielle impose sur les marchés des prix bas qui ne sont pas rentables pour l'agriculteur indépendant,
Celui-ci doit se moderniser, investir...il est piégé par les banques agricoles comme le Crédit Agricole et les fournisseurs attitrés,
et il s'endette,
il veut accroître sa propriété, il se heurte au droit de préemption des SAFER qui sous prétexte de "protéger et remembrer les terres agricoles" préempte...puis rétrocède à un ami FNSEA, à un futur adhérent voire à un prête-nom et non au paysan voisin. Ainsi, les jeunes "indépendants" qui veulent s'installer ne le peuvent et ceux qui sont installés mais non FNSEA ne peuvent s'agrandir pour gagner de la rentabilité.
Voilà comme un paysan raisonnable et indépendant se trouve piégé avec la chute des prix de vente de ses produits...il est endetté et son activité n'est plus rentable...
Alors la FNSEA intervient et lui propose d'entrer dans son système où il aura pieds et poings liés : achats de tous ses produits (semences, engrais...) aux "coopératives FNSEA "et vente obligatoire de sa production aux circuits FNSEA !
Autre proposition : céder sa terre et devenir salarié...d'un paysan FNSEA !
Voilà comment un paysan indépendant, fier de son métier disparait au profit des producteurs, transformateurs, sociétés commerciales..." du système FNSEA". Ils sont ainsi des milliers à disparaitre tous les ans (663 000 exploitations en 2000, 490 000 millions en 2010).
Dans ce domaine aussi on joue le jeu dangereux du pompier incendiaire : la production agricole industrielle subventionnée ou pas génère des crises qui génèrent des manifestations qui génèrent des aides...ceci est normal avec d'un côté l'extension de la monoculture, l'endettement...et de l'autre une concurrence avec des pays dont les coûts de production sont moins élevés qu'en FRANCE ! Le paysan englué dans le système FNSEA est bourreau de ses collègues indépendants et victime du système dont il dépend qui le réduit en esclave...seuls quelques-uns tirent leur épingle du jeu.
Á SUIVRE...
Xavier BEULIN, PRÉSIDENT DE LA FNSEA, une fortune bâtie sur la destruction de l'agriculture classique au profit de l'agriculture industrielle. Quelle agriculture veut la FRANCE ?