UN BOULANGER DANS LE PETRIN même le dimanche
Travail du dimanche, durée du travail : cela se discute dans la vie, au Parlement... et dans les Landes.
Cette histoire est rapportée par l'hebdomadaire "le Point" puis a été reprise par d'autres média et les politiques s'en sont mêlés : un boulanger qui travaillait 7 jours sur 7.
Rappelons-nous aussi ce boulanger du DOUBS qui, il y a quelques décennies avait décidé d'ouvrir boutique le dimanche, il fut verbalisé tous les dimanches jusqu'à ce que tous les boulangers patissiers ouvrent le dimanche matin.
Ajoutons des chiffres : 6 millions de français ont travaillé le dimanche dont 3 millions de manière habituelle
Ajoutons un argument : le travail du dimanche est nuisible à la vie familiale...c'est le droit au repos dominical et à la vie de famille...mais aujourd'hui combien de textes ont nui à la structure familiale et l'ont déstabilisée ?
Dur débat relancé par la loi MACRON et par ce boulanger.
Et puis regardons les autres pays : les pratiques du travail du dimanche ont-elles plus participé qu'en France à l'ébranlement de la structure familiale ?
Le jour où François Rebsamen, le ministre du Travail, annonce des mesures pour lutter contre le chômage de longue durée, la semaine où Emmanuel Macron le ministre de l'Économie défend une loi pour libérer la croissance et l'activité, l'administration française empêche un artisan de travailler.
Stéphane Cazenave(son homonyme Ministre de l'Intérieur travaille auusi 7 jours sur sept et toit le monde trouve cela normal !) est boulanger dans les Landes.
Il a gagné, en 2014, le prix national de la meilleure baguette tradition.
Cet artisan ouvre son magasin sept jours sur sept, à la grande satisfaction de ses clients.
Ses 22 salariés, eux, ont droit à deux jours de repos hebdomadaire, comme l'exige la législation. Tout va bien, donc ?
Pas pour l'inspection du travail, qui est venue à deux reprises lui notifier qu'il était hors la loi, et qu'il devrait s'en expliquer devant la justice.
Quelle faute a-t-il commise ?
Celle de trop travailler.
Un nouveau délit : le travail
Le boulanger est visé par un arrêté préfectoral surréaliste, qui date du 25 mars 1999.
Ce texte stipule que les boulangeries ou les dépôts de pain "seront fermés au public et cesseront toute activité de cette nature un jour par semaine, choisi librement par le chef d'entreprise".
L'adverbe "librement", dans ce contexte, ressemble à un trait de perversité.
Cette règle s'applique à "tous les établissements", "employant ou non des salariés".
Un entrepreneur n'a donc pas le droit de fabriquer ou de vendre, même seul, son pain du lundi au dimanche.
L'inspection du travail s'emploie à le protéger contre sa trop grande ardeur à la tâche.
Cette fable française, malheureusement bien réelle, est consternante à plus d'un titre. En dehors de sa bêtise intrinsèque, elle incarne une des nombreuses petites machines à fabriquer du chômage.
Stéphane Cazenave, le boulanger trop courageux, va devoir licencier s'il ferme boutique une fois par semaine.
Il est évident qu'il va perdre environ un septième de son chiffre d'affaires, puisque beaucoup de Français achètent du pain tous les jours...
Avant de voter de nouvelles lois, de lancer de nouveaux plans, d'annoncer de nouvelles mesures, pourquoi ne pas supprimer, d'abord, toutes les réglementations inutiles, dangereuses et rétrogrades ?