LE POUVOIR DES JUGES ET AUTRES ENQUËTEURS EST-IL SANS LIMITES ? : LES ECOUTES...
Nous avons laissé s'éloigner les réactions à chaud concernant les écoutes dont l'ancien Président de la République a été gratifié.
Nous revenons sur le sujet pour bien faire comprendre, entendre qu'il y a une limite à ne pas franchir, qu'il y a des choses insupportables, trop dangereuses pour notre espace vital : l'avocat que chacun a pu choisir pour une affaire familiale, pour un problème pénal, pour un banal problème de voisinage, de succession ou de divorce... peut être ainsi écouté, espionné. Les confidences que vous lui faites vont-elles tomber dans le domaine public et dans des oreilles mal intentionnées? Cela peut arriver à chacun de nous !
C'est sur cet aspect des choses que nous voudrions revenir.
Bernard Henri LEVY dans son bloc notes nous en donne l'occasion
"honteuse encore la saisie du téléphone professionnel d'un avocat, Me HERZOG dont la confidentialité des échanges avec son client est la base d'une défense équitable et qui est aussi forcément, l'avocat d'une foule d'autres clients qui se trouvent pris dans la même nasse et savent désormais que leurs courriers électroniques, leurs messages, leurs éventuelles confessions sont sur la table d'un juge qui, pour être juge, n'en est pas moins homme, avec la part de petites faiblesses, peut-être de curiosités, qui sont le lot de tous les hommes : de quel droit là aussi? Au nom de quoi cette indiscrétion?
En vertu de quel passe-droit cette effraction dans un espace d'interlocution qui a, comme avec les médecins ou, jadis les confesseurs, vocation à rester fermé, hors de tout regard, inviolé ?
Il y a des exceptions, nous dit-on : ce secret est en effet sacré, sauf si l'avocat en question est lui-même un grand bandit dont les indices graves laissent, à nouveau, soupçonner que, etc...
eh bien on attend des indices graves...
et les juges responsables de cette mise en suspens sans précédent des droits de la défense ainsi que cette atteinte, rare, à l'honneur d'un ténor du barreau ont, à mon humble avis, intérêt à se trouver très vite, une excuse plausible..."
Nous ajouterons que les fuites du secret de l'instruction sont devenues une banalité affligeante et qu'ainsi peuvent être livrées aux media donc au public toute sortes d'informations personnelles à l'encontre d'une personne qui sera aprés sa mise en examen lavée de tout soupçon...mais qui aura été cassée, livrée en pature, elle, sa famille, ses proches.