Il EXISTE D’AUTRES MOYENS DE REVIVIFIER LA DÉMOCRATIE : LA PLACE DU PARLEMENT MAIS PAS UN CNR BIS
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QU’EST-CE QUE LE CNR ? CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION (2)
Le Chef de l'État a précisé le fondement du CNR : "revivifier la démocratie".
A-t-on en cette année 2022 vraiment un besoin immédiat, pressant de revivifier la démocratie française ? Il y a assez de problèmes concrets à résoudre en France, en Europe, dans le monde et tous ces problèmes n'ont pas besoin d'un CNR ! La France est outillée pour se frotter aux problèmes du pays.
D’abord, rappelons que l’arsenal institutionnel français et les nombreux conseillers du Président, 1000 salariés à l’Élysée et quelques 600 conseillers pour les membres du gouvernement constituent déjà un monde pléthorique.
En effet, avec cette armée de conseillers à laquelle il faut ajouter des conseillers occasionnels, s’il manque encore de compétences au sommet de l’État, c’est à désespérer...on comprend mieux que nombre de textes présentés au Parlement soient incompréhensibles, parfois incohérents et pire inappliqués voire inapplicables nécessitant un débordement de décrets, réglements, circulaires et notes explicatives.
Mais, le Président de la République essaie de prouver avec le CNR qu’il veut que les choses bougent, qu’il écoute son peuple, qu’il pratique la concertation, qu’il ne réfléchit pas solitairement mais qu'il sait écouter la rue et les experts.
Il y a d’abord pour justifier le CNR un cadre large qui fut un peu précisé lors de la présentation par le Président de la République en personne le 8 septembre du CNR : qu’il y aurait le lancement d'une « consultation nationale très large ». Objectif, remettre les Français « au sein des grands choix de la nation. »
Mais, alors quel est le rôle de la représentation nationale au Parlement et son pouvoir d’initiative en matière de loi ?
Ce rôle est défini par la Constitution.
Le pouvoir du Parlement au nom du peuple est de faire la loi.
Or, celui-ci a été étouffé pendant la première mandature du Président MACRON.
En 2022, il suffirait donc que les propositions de lois faites par les députés et sénateurs soient instruites par les élus et inscrites à l’ordre du jour en priorité par rapport aux projets de lois. Les projets de lois sont des "projets" élaborés par le seul Gouvernement y compris par et à l'initiative du Président de la République. Trop de projets de lois tue les propositions de lois émanations du Parlement. De plus, faire la loi ne s'improvise pas, il faut donner du temps au temps pour faire un bon texte. Il faut beaucoup de concertation, d'informations...une bonne idée peut générer une mauvaise loi.
Pour un meilleur fonctionnement de l'appareil étatique il faut donc simplement que le Président réhabilite le Parlement dans ses fonctions institutionnelles.
Il faut aussi rappeler que le Président doit être celui de tous les français à travers la représentation nationale : qu’il préside la France et ne joue plus le rôle de donneur de conseils, de leçons à tout va et sur tout. Il doit prendre de la hauteur. Sa place, c'est à la tête de l'État et pas à la cuisine. Il n’est pas responsable de l’intendance...il y a le gouvernement pour cela !
LE CNR EST DONC UN COMITÉ INUTILE ET COUTEUX
Le Pays n'a pas besoin d'un CNR : c'est clair.
C'est complexifier inutilement l'appareil étatique pour un objet qui, en octobre 2022, reste encore une nébuleuse et n’apportera rien au bon fonctionnement de l'État. C'est un gadget présidentiel : une sorte de club de réflexion pour, peut-être, satisfaire un Président de la République qui doute, traumatisé par un quinquennat stérile sanctionné par son bon peuple lors du vote des législatives de juin 2022.
De plus, dans une période où le chef de l'État annonce au peuple français qu'il va falloir se serrer la ceinture lui-même avec la création du CNR version 2022, il ajoute de la dépense à la dépense publique.
Car, pendant qu'ils phosphoreront les membres du CNR ne seront pas à leur poste comme les dizaines de fonctionnaires et membres des forces vives du pays participants qui seront mobilisés pour servir les membres du CNR. Ils seraient mieux et plus à leur place pour servir le pays.
Cette initiative présidentielle de création d'un CNR bis qui semble passer complétement au-dessus de la tête des français n'a donc ni l'adhésion populaire ni même celle des médias. On comprend mieux ainsi le peu de littérature et d'analyse qu'il a suscité.
Répétons-le la mandature de MACRON 2 avec les nuages qui assombrissement l'économie, la sécurité dans le monde...doit être comme le Président l'a fait entendre celle de l'action et plus celle des paroles et réflexions.