LE CEDEPO VA MOURIR : QUI ? QU'EST-CE ?
Depuis quelques semaines au Pays des Olonnes, les Conseils communautaire et municipaux enterrent le CEDEPO...le Conseil Économique pour le Développement du Pays des Olonnes. Cette triste fin serait un gag si on s'en tenait aux causes de cette fin et au traitement infligé par les élus à ceux qui se dévouaient au fonctionnement de cette cellule participative élus/ forces vives du Pays.
En effet, plus personne ne se soucie depuis plus de 10 ans de cette institution créée pour les besoins de la cause regroupant la CCO, les 6 communes de l'ex canton et Entreprises des Olonnes ; un semblant de Conseil de Développement que les élus ont sabordé mais nécessaire pour obtenir des subventions mais aussi gênant pour les élus car il laissait la parole aux chefs d'entreprises réunis dans l'association; elle encore bien vivante; nommée EDO, Entreprises des Olonnes.
Le Crédit Mutuel vient de réveiller un mort en s'adressant à la CCO lui rappelant que sur le compte CEDEPO figure depuis 10 ans 3 000 euros qui dorment en paix.
Ce scabreux fait divers entraîne des réactions qu'il faut prendre au sérieux : messieurs les élus, vous allez créer avec la Communauté d'Agglomération de nouvelles structures annexes, ne recommencez pas le coup fait au CEPO; au CEDEPO et à OLONNES 2020 : prendre les représentants des forces vives du Pays pour des imbéciles !
Une réaction sur les réseaux sociaux : celle de Henri Guibert, ancien élu :
<<Merci Monsieur Mercier (Gérard MERCIER élu d’opposition aux Sables d'Olonne, NDLR) pour votre légitime réaction en séance communautaire qui nous est transmise par Ouest-France ; réaction que l'on ne peut que partager. Espérons que la nouvelle communauté d'agglo se donnera les moyens d'être plus efficace en la matière pour atteindre ses objectifs.
Le choix de création d'une SPL pour l'exercice de la compétence tourisme peut constituer un bon début pour peu que l'on tienne compte des errements passés des CEPO, CEDEPO OLONNES 2020 etc.
À charge de cette nouvelle collectivité de se doter d'une représentation participative avec moyens associés des professionnels du secteur à la hauteur des ambitions. Le fait que le capital d'une SPL provienne exclusivement de collectivités ne saurait constituer pour les élus un argument sérieux à la non prise en compte de ces éléments. Reste que comme pour toute cellule humaine, une structure de ce type a besoin pour assurer sa pérennité et son efficacité, d'un capital confiance des uns envers les autres sans lequel toute tentative d'union sacrée autour de l'objectif serait vaine. A nous tous, simples citoyens ou élus, de nous en souvenir. >>
Autre réaction : celle de Monsieur Gilles Roger, figure emblématique sablaise :
<<Certains élus n'ont toujours pas intégré le fait que, pour supprimer le mille-feuille administratif Français, il est urgent que chaque élu cesse de s'occuper de tout. Les prérogatives économiques incombent à la REGION et le rôle des Maires doit se limiter à créer des conditions favorables à l'implantation d'entreprises (terrains, fiscalité ...). Ils n'ont pas à se substituer aux initiatives entrepreneuriales privées ni apporter la garantie de la ville à des prises de risques parfois intempestives dont le contribuable local fait les frais alors qu'en cas de profits, ceux -ci sont captés par le privé.>>
Ces réactions, loin d'être isolées, nous renvoient directement à la question que se posent de plus en plus nos concitoyens à savoir : Que peut-on attendre d'un(e) élu(e) en 2016 ??? Sans doute initiée par le code électoral, l'image de l'élu(e) providentiel(le) qui sait tout, qui décide de tout et qui, progressivement, centralise et se persuade d'être investi(e) de tous les pouvoirs, a vécu. Résultat : les jeunes désertent de plus en plus les bureaux de vote et leurs aînés entrent dans un déni du présent et une nostalgie profonde du passé qui les font ne plus croire à l'avenir et se réfugier vers les extrémistes. Le bilan catastrophique qui en découle nous est projeté tous les jours en pleine figure par les médias.
Et pourtant, actuellement, ces mêmes médias nous transmettent régulièrement à la volonté des élus locaux de rompre avec le passé en confiant à l'intercommunalité la gestion du développement notamment touristique via des SPL. (Sociétés Publiques Locales).
Est-ce suffisant ?
Pas si sûr si l'on se maintient dans « l'entre-soi » sans donner massivement la parole à celles et ceux qui créent réellement des emplois c'est-à-dire les entrepreneurs qu'ils soient commerçants, artisans ou chefs d'entreprises. L'image attendue en 2016 d'un(e) élu(e) par les acteurs socio-professionnels est celle d'un « coach » (entraîneur) qui soit en phase directe et permanente avec son équipe et s'attache à rechercher les meilleures dispositions pour que chaque joueur puisse donner le meilleur de lui-même dans le but d'atteindre l'objectif de la victoire collective.
Et parmi ces dispositions, on peut citer celles à caractère statutaire et en premier lieu la nécessité pour les collectivités de s'unir et de créer un climat de confiance dans un environnement non concurrentiel, plus efficace et moins coûteux. C'est semble-t-il bien parti pour la communauté d'agglomération, beaucoup moins bien pour la fusion pourtant tout autant indispensable des 3 communes urbaines dont les enjeux semblent échapper aux élus castelolonnais. Ensuite, suivre l'exemple récent d'autres collectivités dynamiques (Océan Marais de Monts) pour changer le statut de gestion des Offices de Tourisme afin d'en faire un outil placé sous la compétence de la communauté d'agglomération. Encore convient-il de bien s'entendre sur la notion de gestion ! Enfin, donner comme mission prioritaire à ses structures locales, la redéfinition des liens à créer entre les entreprises ou activités existantes d'un même milieu socio-professionnel pour offrir un éventail de l'offre plus large, de meilleure qualité et non concurrentielle.
En conclusion, la mission d'un élu et plus largement d'une collectivité, n'est pas effectivement de se substituer aux initiatives entrepreneuriales locales, mais de créer les conditions favorables à leur éclosion. Henri GUIBERT