Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 20:52
Abeilles, coccinelles un besoin vital

Abeilles, coccinelles un besoin vital

SEMAINE D'INFORMATION ET DE MANIFESTATIONS SUR LES PESTICIDES : NATURE ET POIDS DU DANGER.

 

Dans une période déjà marquée par le folie des hommes, ce n'est pas avec plaisir que l'on écrit sur des sujets qui n'incitent pas à goûter les plaisirs comme celui du retour du printemps et pourtant il ne faut pas passer à côté de notre objet social : informer, sensibiliser le citoyen.

 

Un "bilan" paru dans "le Monde" nous paraît particulièrement simple et intéressant peut-être alarmiste...mais ne faut-il pas l'être parfois quand une situation est ...alarmante ?

 

L'USAGE DES PESTICIDES EN CROISSANCE

Alors que l’usage de pesticides dans les campagnes françaises ne cesse de grandir, tout autant que la conscience des risques qu’ils présentent pour la santé et l’environnement.

Une consommation en hausse, des risques sanitaires qui inquiètent, la disparition des abeilles en première ligne.

Une consommation en hausse. C'est grave...une fuite en avant !

Selon les derniers chiffres officiels, au début de mars, le secteur agricole consomme de plus en plus de pesticides, avec une hausse annuelle moyenne de 5,8 % entre 2011 et 2014, qui s’est même accélérée ces dernières années (+ 9,4 % entre 2013 et 2014).

En France, premier producteur agricole en Europe et deuxième consommateur de pesticides derrière l’Espagne, les rendements, pourtant, ne progressent plus : céréales, oléagineux, poires, pommes ou betteraves sont moins productifs qu’en 2009.

Derrière les chiffres, les inquiétudes sur l’impact de ces substances chimiques sur la santé se sont une nouvelle fois réveillées au début de février, à la suite de la diffusion d’une enquête de Cash Investigation, vue par 3,12 millions de téléspectateurs.

Ce documentaire percutant, qui révélait les chiffres précis, et secrets, des ventes de pesticides, mettait en relief plusieurs données alarmantes : une puissante industrie partagée entre six multinationales, des enfants exposés à près de cent trente polluants chimiques chaque jour, et… 97 % d’aliments contenant des résidus de pesticides.

 

LES PESTICIDES OMNIPRÉSENTS ET LES DANGERS MÊME À DOSES EN DESSOUS DES SEUILS "LÉGAUX"

Ce dernier chiffre, erroné, a valu à l’émission de s’attirer les foudres des critiques. Pourtant, l’omniprésence des pesticides est bien réelle : selon l’Institut de veille sanitaire, 100 % de la population française en porte des traces, même à des doses très faibles...

Or, ces doses infimes ne présagent en rien de leur innocuité.

Tout d’abord parce que le mélange de différentes substances dans l’organisme pourrait déclencher un « effet cocktail », deux substances inactives isolément pouvant se révéler toxiques ensemble — un effet qui n’est pas pris en compte pour leur homologation.

Ensuite parce que parmi les pesticides, on compte des perturbateurs endocriniens, capables d’interférer avec le système hormonal, même à des niveaux d’exposition très faibles.

De manière générale, nombre de pesticides sont classés CMR — cancérogènes, mutagènes (toxique pour l’ADN) ou reprotoxiques (nocifs pour la fertilité).

Certaines de ces substances chimiques sont suspectées dans plusieurs maladies émergentes en lien avec le dérèglement du système hormonal : diabète de type 2, obésité, cancers hormonodépendants (sein, prostate, thyroïde) et troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, etc.).

Sans compter l’autisme ou les atteintes au développement du cerveau, avec des conséquences sur les capacités cognitives. La maladie de Parkinson, enfin, a été reconnue en 2012 maladie professionnelle en lien avec les pesticides. Les enfants, les femmes enceintes et les fœtus sont les plus sensibles aux effets de ces substances.

Population à risque également, les agriculteurs eux-mêmes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime ainsi que l’intoxication par des insecticides, des herbicides ou des fongicides cause quelque deux cent cinquante mille morts par an.

En France, un des cas les plus emblématiques de ces intoxications aiguës est celui du céréalier Paul François, qui a inhalé des vapeurs de l’insecticide Lasso, et a fait condamner la firme Monsanto à l’indemniser entièrement.

 

PRISE DE CONSCIENCE ET SURVEILLANCE...LES ABEILLES DONT ON A TANT BESOIN

L’environnement, et les abeilles, en première ligne.

Au-delà de la santé humaine, les pesticides sont responsables d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de pollution des sols, de l’air et de l’eau.

En 2013, 92 % des 2 950 points de surveillance de la qualité de l’eau laissaient apparaître au moins un pesticide ; et même dix substances actives au moins dans la majorité des cas. Par ailleurs, la biodiversité dans son ensemble en pâtit.

Outre la destruction des micro-organismes dans le sol, les insectes, et notamment les pollinisateurs, sont les premiers touchés.

A la fin de février, la plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), équivalent du groupe d’experts climatiques réunis au sein du GIEC, a estimé que « la recherche récente indique des effets létaux et sublétaux des insecticides néonicotinoïdes sur les abeilles et sur le service de pollinisation qu’ils assurent ».

Pourtant, reconnaît l’IPBES, « plus des trois quarts des principales cultures mondiales destinées à l’alimentation dépendent d’une manière ou d’une autre de la pollinisation animale ».

 

UNE DECOUVERTE : L'UTILISATION DES PESTICIDES COÛTE PLUS CHER QU'IELLE NE RAPPORTE....

Un coût économique insoupçonné

Si l’on prend en compte, notamment, tous ces impacts sanitaires et environnementaux, les pesticides se révèlent bien moins rentables que prévu. C’est ce que montre une vaste étude sur les "externalités négatives"liées à leur usage, menée par deux chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).

Selon eux, aux Etats-Unis au début des années 1990, ils rapportaient environ 27 milliards de dollars par an à l’économie américaine, mais pesaient pour au moins 40 milliards de dollars

A compter parmi ces coûts cachés : les dégâts sur les services offerts par les écosystèmes (pollinisation, etc.) ; les frais de santé, avec le traitement des maladies chroniques ou encore la perte de productivité des agriculteurs ; les coûts pour réglementer et contrôler ces substances, ou surveiller et assainir les eaux et les milieux contaminés ; mais aussi les frais d’évitement, principalement induits par les excédents de dépense des ménages qui optent pour l’alimentation biologique. Autre déperdition importante : la perte des rendements due aux résistances aux pesticides développées par les herbes adventices ou les ravageurs.

Et si les pesticides coûtaient plus qu’ils ne rapportent ?

 

 À SUIVRE...

 

Partager cet article
Repost0

commentaires