DES MOTS SUR DES MAUX
Désolé, mais il faut oser s’exprimer quitte à ramer à contre-courant encore une fois : nous avons respecté le silence et le recueillement. Ils valent mieux que des mots, toujours des mots.
Oui, il faut écouter des familles de victimes qui ont interpellé nos dirigeants : « qu’avez-vous fait depuis janvier 2015, voire depuis Merah ? »
En réponse, trop de mots, de belles phrases qui sonnent creux par rapport à la douleur partagée des familles des victimes.
« La guerre »: non ce n’est pas la guerre telle que définie par le droit international. La guerre ce sont des gens armés contre d’autres armés eux aussi, ce n'est même pas la guerre civile…
Il y a bien la guerre en Syrie et en Irak avec DAECH, EI qui a les ingrédients d'un État : un sol, une armée, des finances, un gouvernement, des lois, une justice.
La guerre, ce n’est pas flinguer des citoyens assis à la terrasse d’un café ou au spectacle. Flinguer au nom de quoi? au nom de qui ?
De plus, les seuls qui sont armés sont des français ou franco-belges, ceux qui sont fauchés sont aussi des français ou des hôtes de la France.
La France a refusé le terme guerre pour l’Algérie…des centaines de milliers de jeunes français ont mené des opérations de « maintien de l’ordre » !...alors pas de grands mots pour cacher une autre réalité cruelle. Ce n’est pas la guerre.
LA COMMUNICATION PROFESSIONNELLE, POLITIQUE N'EST PAS DE MISE
« Il faut reconstruire une grande partie de la République. » (Manuel VALLS)
« La liberté ne demande pas à être vengée mais à être servie. »(François HOLLANDE)
Les communicants professionnels ont trouvé ces belles phrases ronflantes et d’autres.
L’emphase n’est pas l’expression du cœur, de la révolte, de la douleur : c’est un beau langage aseptisé, décalé par rapport à la réalité.
On peut aller plus loin : messieurs et mesdames, vous qui nous gouvernez, vous n’avez pu ni su éviter le pire.
Vous voulez maintenant l’union sacrée pour défendre la nation, mais depuis des années, vous refusez de voir la réalité d'une menace écrite, vous divisez les français, droite et gauche confondus, vous avez sapé certains fondements de la nation, vous n’avez pas su réconcilier les français avec eux-mêmes, avec leur passé pour offrir un avenir commun et l'Europe où est-elle dans ce combat ?…alors, vos belles phrases aujourd’hui sont-elles de mise ?
On est en droit de se poser la question sans polémiquer.
Nos pensées vont et iront aux familles des victimes assassinées, blessées : à ces parents à qui a été volé un fils, une fille, à ces conjoints à qui les bourreaux ont arraché leur être chéri, à ces enfants qui vont chercher leur père ou leur mère…pour eux le drame, c’était hier: mais ce sera aussi demain. Ils auront besoin de notre soutien digne, mesuré, discret, adapté à la situation de chaque famille touchée.
Pensez à ces fêtes de Noël pour ces 600 familles frappées pas ce malheur. Amis, parents, voisins des familles de victimes nous savons que vous aurez les mots, les gestes du réconfort et votre présence près de ces familles sera irremplaçable.