EST-CE LA FIN DES PARTIS SOUS LEUR FORME ACTUELLE ?
Nous avons eu l'occasion de parler de cette élue bretonne de droite Ghislaine BOURLAND qui a découvert la politique locale, est tombée dedans et s'est noyée.
L'épilogue de son expérience n'en n'est que plus décevant.
L'ancienne élue rend son tablier.
C'est grave. Mais ce qui est plus grave c'est que cette histoire est l'illustration des prédictions des chroniqueurs (ATTALI par exemple), moralistes, chercheurs et journalistes sur le devenir des "corps intermédiaires" dont les principaux sont :
- les partis politiques forme particulière de corps intermédiaire qui sont décrédibilisés,
- les syndicats de salariés et d'employeurs qui ne représentent à peine quelques pourcentages de ceux qu'ils sont censés représenter et voient sans cesse leurs effectifs fondre leur faisant perdre leur représentativité et leurs pouvoirs de médiation et de modérateur.
Les points communs de ces deux corps intermédiaires ce sont d'une part, leur décadence et d'autre part, leur nécessaire existence : la démocratie ne peut s'en passer.
Leur disparition livrerait l'individu à l'arbitraire, à la révolte, à la violence.
RUPTURE ENTRE LA BASE ET LES DIRIGEANTS GRANDS ÉLUS SOUVENT
Analysons, pour les partis, l'exemple de cette militante déçue. Elle est de droite, elle aurait pu être de gauche...c'est le fonctionnement des partis qui est en cause. On pourrait aussi parler du ou des partis écologistes, du parti communiste, du parti socialiste...
Cette militante s'exprime ainsi sur son blog :
"J'ai quitté le parti Les Républicains par lettre motivée à l'attention de Monsieur le Président Nicolas Sarkozy, 238 rue Vaugirard, Paris, en date du mardi 12 octobre 2015."
Elle évoque dans cette lettre de démission ses griefs que nous résumons :
"1) Alors que beaucoup de cadres de proximité, dont des députés que vous avez fait élire en juin 2007 mettaient un mouchoir sur notre logo, j’arpentais le terrain et « mouillais la chemise » pour la poursuite de votre action au sommet de l’Etat.
Aujourd’hui, les gens qui se sont servis sans trop donner restent, moi je m’en vais...
2) ...plus que jamais, l’intérêt particulier domine les décisions et nuit à toute tentative de stratégie d’ensemble.
...Ici, ceux qui se targuent d’être des figures Républicaines ne font pas vibrer l’électorat au-delà de leur pré-carré, ni reçoivent l’adhésion de la base militante.
3) de plus, les alliances négociées au fil des circonstances sont périlleuses, pour ne pas dire nocives...
4) Un profond mépris du militantisme en provenance de ceux qui entendent représenter "Les Républicains" tant au niveau local que national se ressent au-delà de nos rangs. "
C'est la rupture entre la base militante, besogneuse, au contact de la population et les dirigeants d'un parti.
Á ces causes de rupture il faut ajouter un management étonnant des partis : on voit les cadres et militants de base écartés et les seconds couteaux (formule optimiste) portés aux nues et occuper le devant de la scène pour mieux exposer leur médiocrité et déconsidérer le monde des politiques, celui des élus aux yeux des citoyens que cela dégoutte.
Une situation dangereuse pour l'avenir de la démocratie.
Robert HUE, l'ancien leader communiste, n'a-til pas écrit : "Les partis politiques vont mourir... et ils ne le savent pas"