Pentecôte : pour nombre de nos concitoyens c'est le temps où le Saint-Esprit peut tomber sur nos têtes et nous éclairer "vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit " . Dans ce contexte il n'est peut-être pas inopportun de donner des informations qui sortent de l'ordinaire et poussent à la réflexion voire à l'action ou même à la remise en cause.
1) A QUOI SERVENT NOS ELUS ?
C'est le coriace chroniqueur Amid FALJAOUI qui nous donne une réponse qui effectivement ne manque pas de bon sens même si elle peut choquer (voir ci-dessous le texte complet de sa chronique ).
L'élu est privé de pouvoir réel ou incapable d'exercer le pouvoir et de décider (y compris des mesures nécessaires mais qui peuvent être impopulaires). L'élu selon le chroniqueur qui analyse certaines prestations du Président de la République, est alors atteint de célébrationnite qui remplace son devoir d'agir :
"Ayant de moins en moins de prise sur le réel, l'élu d'aujourd'hui en est souvent réduit à montrer son empathie aux gens dans le malheur: c'est la "célébrationnite aiguë" !
C'est aussi l'avis de Jacques Attali qui a trouvé ce mot de "célébrationnite".
2) A QUOI SERVENT LES LOIS, TROP DE LOIS ? DANGER !
Autre remise en cause intéressante : celle de la pléthore de textes légaux votés à la "hâte" et mal votées.
Nouvel exemple tout frais : on apprend que la dernière loi sociale importante dite loi sur la "pénibilité" va voir son application reportée et ses modalités "simplifiées"...on n'a pas eu le temps d'appliquer la loi qu'elle est modifiée !.
Comme les nombreuses autres lois que nous avons invoquées et qui ont été en partie ou totalement remises en cause :
http://www.olonnes.com/2015/05/le-desordre-legislatif-le-travail-parlementaire-en-quest.html
Évelyne Sire-Marin, vice-présidente au TGI de Paris, dénonce cette pléthore de textes qui transforme la justice en "défoulement qui n'est pas la justice"
La magistrate cite le sénateur Alain Marc, auteur d'une recommandation visant à créer une commission d'enquête sur la réalité de l'inflation législative dans notre pays et qui a prévenu : "En multipliant les lois, on leur enlève leur solennité et donc leur efficacité : un grand nombre de nos lois ne sont pas appliquées en raison de leur complexité ou de leur inutilité."
La magistrate poursuite sa chronique : "Nos codes enflent avec une telle rapidité que les praticiens sont eux-mêmes dans l'embarras lorsqu'il s'agit d'y puiser le bon texte. Certes la technologie et ses algorithmes de recherche vole à leur secours, mais est-ce une solution saine ?
"Plus un droit devient complexe et abondant, plus il devient inintelligible, secret et donc arbitraire et injuste, plus il devient un obscur message codé", écrivait le professeur Philippe Malaurie dans Les Enjeux de la codification. "
C'est désormais l'inflation de textes qui fait perdre toute crédibilité en la loi et en ceux qui légifèrent.
Attention à ce qui guette la France qui est sur cette pente et où le citoyen ne croît plus en ses élus, ne croit plus aux partis...le signal d'alarme a été tiré par nos voisins les citoyens espagnols qui viennent de rejeter les partis, les élus des partis traditionnels de droite comme de gauche. Il va en résulter "une aventure" dont nul ne peut savoir comment elle peut se terminer.
La chronique d'Amid Faljaoui
"Lisez la presse économique et vous le constaterez de vous-même: quelles sont encore les décisions économiques importantes sur lesquelles un gouvernement a encore une totale liberté de décision ?
Sur sa monnaie ? Pas du tout, l'euro est géré indirectement par la Banque centrale européenne à Francfort, et celle-ci est gérée par des technocrates non élus.
Le gouvernement peut-il agir sur les taux d'intérêt ? Non, pas plus, car là encore, les taux sont décidés à Francfort et en partie par les marchés financiers. Bref, sur ces points-là, le locataire du 16 rue de la Loi n'a rien à dire, pas plus que son homologue présidentiel à l'Élysée !
Mais il y a le budget et toutes ces décisions de dépenses, ainsi que de hausses ou de diminutions de taxes, me direz-vous ?
Là encore, pas vraiment: les gouvernements de la zone euro n'ont quasi pas de liberté pour gérer leurs budgets, ils doivent respecter des règles imposées par la Commission européenne.
et s'ils dépassent tel ou tel seuil, ils doivent s'en expliquer publiquement et s'engager à revenir dans les clous dans un délai assez bref. Alors, que leur reste-t-il ?
Jacques Attali pense que ce qui leur reste, c'est la "célébrationnite aiguë" et j'ajouterai, la communication. La communication, c'est simple: les médias sont aujourd'hui connectés 24h sur 24 et 7 jours sur 7, et comme le disait fort justement Emmanuel Macron, le nouveau ministre français de l'Économie, les médias sont comme le Moloch de la légende, ils ont besoin de leur livre de chair fraîche chaque jour.
Résultat: les médias critiquent les hommes politiques pour leurs petites phrases assassines, mais eux-mêmes sont en totale contradiction, car ils relaient plus facilement ce genre de phrases que des discours de fond.
Ayant de moins en moins de prise sur le réel, l'élu d'aujourd'hui en est souvent réduit à montrer son empathie aux gens dans le malheur: c'est la "célébrationnite aiguë" !
Quant à la "célébrationnite aiguë", il suffit de regarder François Hollande, comme le suggère Jacques Attali.
Il passe le plus clair de son temps à s'incliner sur les morts d'attentats, d'accidents ou de meurtres ! Il a même dû accompagner les chefs de gouvernement allemand et espagnol sur le lieu d'un épouvantable accident d'avion dans lequel il n'y a eu aucune victime française !
Mais comme le dit Jacques Attali, commémorer ou rendre hommage est pour un ministre ou un président une activité gratifiante.
Personne ne vient pour vous siffler, ni pour manifester un désaccord.
En gros, personne ne vous demande de décider, donc de choisir et donc de décevoir. Mieux encore, il y a toujours quelqu'un pour venir vous dire merci.
Donc, oui, ayant de moins en moins de prise sur le réel, l'élu d'aujourd'hui en est souvent réduit à montrer son empathie aux gens dans le malheur - c'est cela, en gros, la "célébrationnite aiguë" dénoncée par Jacques Attali.
Si les hommes politiques n'ont plus les moyens d'influencer l'avenir, ils peuvent être de plus en plus tentés de se plonger à l'infini dans le passé, dans la nostalgie - que ce soit celle de la Grande Guerre, des éperons d'or ou en juin prochain de la bataille de Waterloo.
La pression du court terme, des médias pousse en quelque sorte les politiques à devenir les "gardiens attentionnés des souvenirs".
Dommage, l'idéal serait que le politique se fasse représenter à tous ces événements et se concentre sur son activité principale, mais qui oserait ou voudrait le faire ? "