DROIT D'ALERTE : Didier MIGAUD, Président de la cour des comptes, alerte ses concitoyens sur le manque d'efficacité des Services Publics français.
Nous venons d'être choqués par les augmentations des tarifs SNCF...les tarifs augmentent et la même SNCF fait une large publicité pour des billets à tarifs exceptionnels. Notre société encore nationale, encore en situation parfois de monopole et dont les clients usagers ont nombre de raisons de se plaindre n'est-elle pas un exemple qu'aurait pu citer le Président MIGAUD, Idem pour le timbre-poste, les tarifs EDF...
Et que dire du Service Public de l'eau potable ?
Le premier Président de la cour des comptes, Didier Migaud, va au-delà de l'augmentation des tarifs. Il a fait un constat sévère de la piètre qualité, selon lui, des services publics en France en comparaison des sommes investies ou de la situation dans d'autres pays riches.
« Que constatons-nous dans nos travaux ? C'est que malgré un niveau plus élevé qu'ailleurs de dépenses publiques, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous », a déclaré M. Migaud, lors des Assises du droit et de la compétitivité organisées par le Club des juristes et l'institut Montaigne.
« J'ai trop souvent l'occasion de m'étonner de ce qui ressemble à une forme d'indifférence dans notre pays vis-à-vis des faibles performances de notre action publique et de nos politiques publiques au regard des crédits que nous y consacrons », a-t-il déploré devant un grand amphithéâtre comble de l'université de Paris II Panthéon-Assas.
Rappelant que les dépenses publiques hors crédits d'impôts représentent environ 57 % du produit intérieur brut dont près de la moitié (43 %) concernent la protection sociale, M. Migaud a souligné que les Français étaient « en droit de s'interroger sur l'utilisation qui est faite de ces deniers publics ».
« Dans un contexte où nos finances publiques sont dégradées, nos concitoyens expriment très souvent une crainte », a-t-il ajouté, disant recevoir de « nombreux courriers ».
« Nous restons parmi les tout premiers pays de l'OCDE pour le niveau de la dépense publique rapportée à la richesse nationale, nous ne sommes que trop rarement parmi les premiers lorsque les résultats sont mesurés : par exemple les politiques de formation professionnelle, par exemple l'éducation, par exemple le logement, par exemple les aides aux entreprises: je pourrais multiplier les exemples », a-t-il déclaré.
« Il faut garder à l'esprit que derrière chaque euro mal dépensé se trouvent des personnes qui ne veulent pas obligatoirement que s'épuise cette ressource et [qui] interviennent auprès de leurs élus pour qu'[elle] continue bien évidemment d'être dispensée », a affirmé M. Migaud.
INVESTIR OUI mais pas n'importe où et n'importe comment.
Le président de la cour des comptes — chargée d'évaluer l'efficacité de l'usage de l'argent du contribuable — a par ailleurs contré l'argument selon lequel les dépenses d'investissement seraient par nature vertueuses.
« Les investissements ne sont pas vertueux quand il y a des doublons entre les administrations de l'État, entre l'État et les collectivités, ou entre les collectivités territoriales elles-mêmes », a dit M. Migaud en citant les exemples de stations d'épuration très proches l'une de l'autre ou de deux gares de TGV à quelques kilomètres de distance.
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