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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 21:49
FIN DE VIE : un débat mais aussi une réflexion personnelle proposée

LE DROIT DE MOURIR DANS LA DIGNITÉ : UNE PARTICIPATION A LA RÉFLEXION

 

COMPTE RENDU DE LA CONFÉRENCE de Jean-Luc ROMÉRO

 

L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité organisait vendredi 5 juin une conférence présidée par Jean-Luc Roméro, président national de l’ADMD, en présence de Sylviane Bulteau, députée.

Plus de cent personnes se réunirent à l’invitation Maryse Kalsch, déléguée de Vendée.

Madame Sylviane Bulteau, députée, a voté la loi Léonetti-Claeys, dite « Léonetti 2 », pensant contribuer à une amélioration de la situation.

Elle n’a pas voté l’amendement déposé par Jean-Louis Touraine car, comme beaucoup de ses collègues, elle était absente à cette cession.

Jean-Luc Roméro rappelle que cet amendement soumis au vote pour légaliser l’euthanasie a été rejeté à vingt voix près seulement.

En fait on améliore une loi qui ne fonctionne pas. Le professeur Ameisen a répété ce que Jean Luc Roméro dit depuis un an : « une loi pour les médecins mais pas pour les patients ».

 

Pourquoi est-ce un échec ?

 

1° L’accès aux soins palliatifs n’est accessible qu’à 20% de ceux qui pourraient y prétendre. Et ces lits sont concentrés sur 4 régions dont l'Ile de France qui à elle seule en capte 40 %. De plus, les 5000 lits annoncés ne sont que des inscriptions budgétaires. Notre région Pays de Loire est très mal dotée.

2° L’acharnement thérapeutique, désormais nommé obstination déraisonnable, se poursuit : 40 % des malades sous chimio le sont encore 15 jours avant leur décès. Dans certains EPHAD on force des personnes âgées à se faire soigner, jusqu’à des amputations… 1500 personnes sont dans la situation de Vincent Lambert.

3° Les directives anticipées peu rédigées. Le chiffre de 2,5 % s’applique aux 570 000 malades considérés comme mourants. On est loin de 2,5 % de la population totale.

4° Les dérives belges supposées auxquelles les détracteurs de l’ADMD font allusion sont fausses.

Par contre, en France, 3400 personnes reçoivent un produit létal sans leur consentement, elles sont victimes de dérive (source INED).

Au Benelux, il n’y a pas de dérives : aucun cas examiné depuis 13 ans que la loi est appliquée.

Monsieur Léonetti a reconnu qu’il avait lui-même débranché des respirateurs artificiels pour libérer des lits, même si ces patients n'avaient rien demandé !

Parmi les améliorations annoncées figure le droit à la sédation terminale.

Le professeur Aubry a reconnu qu’il n’y a aucune étude pour être sûr que les malades ne souffrent pas.

Les directives anticipées sont opposables. Cela crée une insécurité juridique pour les réanimateurs, car c’est le médecin qui décide si la demande est manifestement inappropriée. Le cas de Vincent Lambert a trouveé ce vendredi 5 juin une issue que l’ADMD espère décisive, mais d’autres actions en justice continuent : en septembre, l’affaire Mercier…

90 % des Français sont favorables à l’euthanasie. Même le sondage réalisé par le magazine catholique « Le Pèlerin » le révèle par ces chiffres : plus de 90 % des non-pratiquants et 62 % des pratiquants sont favorables à l'euthanasie si le malade l'a demandé par écrit.

Les Pays de la Loire présentent les mêmes statistiques.

L’IVG, qui est un acte médical, n’a pas vu tant d’objection.

La clause de conscience des médecins est respectée dans ce domaine comme elle le serait pour l’euthanasie. Les soins palliatifs allient la notion de sédation à celle du confort moral.

Or il subsiste des douleurs réfractaires auxquelles les soins palliatifs n’apportent pas de solution (allergie à la morphine).

On dénombre 570 000 morts par an en France (sont 150 000 en raison du cancer). Si l’on pratiquait l’euthanasie comme aux Pays-Bas, où cela concerne 3,4 % des décès, ça représenterait 20 000 décès en France.

Notre pays détient le triste record du plus fort taux de suicide de personnes âgées des pays de l’OCDE après le Japon et la Corée. Si on leur dit qu’elles n’ont plus que six mois à vivre, ça les incite à se suicider prématurément. 85 % des suicides sont violents : 52 % par pendaison. Savoir qu’elles pourraient avoir recours à l’euthanasie quand la situation leur paraîtrait insupportable leur permettrait de mieux vivre leurs derniers mois.

Nous ne sommes pas égaux en matière d’euthanasie : quand on a les moyens financiers, on peut aller en Suisse. Dans les Ardennes françaises, comme les structures médicales sont insuffisantes, les frontaliers peuvent aller se faire soigner, et même euthanasier en Belgique, remboursés par la sécurité sociale française.

Mireille Jospin, qui fut sage-femme, avait déclaré publiquement : « Moi je sais ce qu’il faut prendre pour en finir et je l’aurai. Je me bats pour que vous ayez tous cette possibilité. »

L’inégalité est flagrante entre ceux qui « savent et ont »… et les autres.

Madame Bulteau prend la parole : ce n’est pas parce que l’on est parlementaire qu’on connaît tous les détails de chaque sujet. On est bien obligé de faire confiance aux conclusions des études.

Un participant lui suggère qu'elle aille voir elle-même dans les EPHAD ce qui se passe : les prescriptions de huit ou dix molécules, dont certaines incompatibles, à des personnes condamnées de toute façon, des IRM et scanner à répétition à des personnes de plus de 95 ans… La mère d’un jeune homme qui est resté dans le coma pendant huit longues années avant que la première loi Léonetti mette fin à sa vie en 2005, explique que la science sauve des nourrissons grands prématurés (parfois même à quatre mois et demi de grossesse…) et lorsqu’ils ne s’avèrent pas viables, on n’a pas d’autre alternative que de les laisser mourir de faim et de soif. Ils terminent leur vie à l’état de squelette…

Dans le public, un médecin généraliste prend la parole. Il déplore que les médecins n’aient pas assez d’appui, car ils craignent de ne pas agir dans la norme. Ils ne reçoivent pas de formation sur l'accompagnement à la fin de vie, hormis les soins palliatifs. Certains médecins pratiquent l’euthanasie mais ils craignent d’être dénoncés, poursuivis… Jean-Luc Roméro dit que le modèle dont on doit s’inspirer est celui du Benelux.

D’après un sondage de l’IFOP, 60 % des médecins sont favorables à la légalisation de l’euthanasie. Jean-Luc Roméro reproche à Jean Léonetti de faire une scission entre la bonne et la mauvaise mort. Cela culpabilise les médecins, c’est malsain.

Une personne présente indique que Marie de Hennezel, dont Jean-Luc Roméro a souligné l’influence contraire à nos convictions, a eu néanmoins le mérite de révéler dans un de ses livres et à l’Assemblée Nationale le 28 novembre 2008 que l’affiche informant le public à grande échelle (via les pharmacies) du n° Azur mis à sa disposition, n’avait toujours pas été distribuée…

Et elle ne l’est toujours pas !

Jean-Luc Roméro est interrogé sur l’inscription éventuelle des directives anticipées sur la carte vitale. Il craint que cela ne reste qu’une information administrative. La rédaction des directives anticipées de chacun et la désignation de personnes de confiance, dûment enregistrées, sont indispensables pour éviter de vivre le calvaire de la famille Lambert.

 

Déléguée Vendée de l’ADMD : Maryse Kalsch 06 24 66 83 88

e-mail : kalsch_maryse@yahoo.fr. Site : www.admd.net.

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