UNE NOUVELLE DICTATURE, "SOFT" POUR L'HEURE, SE MET EN PLACE : LA FRANCE PASSE D'UN RÉGIME PARLEMENTAIRE AU RÉGIME PRÉSIDENTIEL.
La démocratie résulte dans un fragile équilibre entre les 3 pouvoirs indépendants :
- le Pouvoir Exécutif ...représenté par le Chef de l'État. Mais la cinquième République et la pratique ont brouillé les cartes en donnant au Chef d'État le pouvoir de nommer le Gouvernement. L'exécutif est ainsi composé de facto du Chef de l'État et du Gouvernement,
- le Pouvoir Législatif représenté par le Parlement (Chambre des Députés et Sénat)
- le Pouvoir Judiciaire.
En fin 2018, le Régime Parlementaire conçu par la Constitution n'existe plus.
Que ce soit au plan national ou au plan local le déséquilibre des pouvoirs, la lâcheté des élus et des citoyens font le lit de pouvoirs sans borne où rien n'arrête l'abus de pouvoir, expression des velléités d'autoritarisme de nombre de nos élus. Je suis élu, donc je sais, donc j'impose.
Élu par le peuple "démocratiquement", il n'y a plus de limites aux pouvoirs pour nos maires, présidents.... Si on avait des doutes, cette ridicule affaire BENALLA nous rappelle cette réalité : le Président de la République et son entourage peuvent faire n'importe quoi, ils ne risquent aucune sanction. Sont-ils au-dessus des lois ? Un BENALLA peut publiquement se moquer d'une institution comme le Sénat et les sénateurs. Mais d'où a-il-tiré son pouvoir et était-il ou pas au au service de l'État ?
TOUJOURS PLUS DE POUVOIRS AU PRÉSIDENT : QUEL CONTRE POUVOIR ?
La présidentialisation du pouvoir instituée par le Général de Gaulle s'accentue sans cesse. Mais ce n'est pas encore suffisant pour le Président de la République actuel qui en veut encore plus avec son projet de réforme constitutionnelle. Il veut affaiblir le pouvoir du Parlement avec la complicité passive de sa majorité;
Ainsi, des lois initiées par le Président sont votées à la hâte sans véritable débat parlementaire et ces lois comportent insidieusement des textes liberticides tels qu'en contient :
la loi sur la lutte contre la fraude fiscale,
la loi sur les fausses informations.
Les régulateurs institutionnels, les garants de notre liberté : Conseil Constitutionnel, Conseil d'État, Cour des Comptes, Préfets...soit sont aux ordres soit ils n'ont plus aucun pouvoir ni responsabilité soit les deux ! Ils sont aux abonnés absents pour défendre les atteintes au bon fonctionnement de la démocratie.
La dichotomie entre le discours grandiloquent (comme ceux des Congrès à Versailles) et les pratiques hégémoniques du Président expliquent ainsi le gouffre béant qui s’est ouvert entre la présidence et l’opinion depuis plusieurs mois.
LA FAUTE À QUI ?
Le citoyen électeur a les élus qu'il se donne. Mais, après le vote, le citoyen garde donc aussi toute sa part de responsabilité. Aujourd'hui que fait-il : il crie, geint mais n'agit pas. Il subit lâchement espérant que "l’autre" monte au front à sa place.
Les corps intermédiaires qui sont un mal nécessaire à la vie démocratique : partis politiques, syndicats, la presse... sont sclérosés, ne représentent plus qu'eux-mêmes et c'est très peu.
Le Président intelligent a bien pris acte de cette situation. "Il ignore les pouvoirs intermédiaires" a dit le leader de la CFDT.
Donc, tout le pouvoir est concentré, transféré au Président entouré d'une cour de serviteurs profiteurs ou pas du système face à un peuple anesthésié qui attend tout de l'État. Un comble ! Si la France a pu s’accommoder de Chefs d'État qui concentraient tous les pouvoirs, des De Gaulle, des Napoléon...on sait comment cela s'est terminé. En plus, le Président actuel n'a pas (encore ?) cette stature !
Alors, les deux autres pouvoirs ? Il ne faut pas compter sur eux !
- La Justice déjà affaiblie est aussi aux ordres,
- Le Parlement est devenu une chambre d'enregistrement aussi aux ordres : nous l'avons expliqué clairement :
www.olonnes.com/2018/08/un-travail-parlementaire-qui-ne-peut-qu-etre-bacle-derive-grave-de-la-democratie.html
MAIS QUI VA DONC DÉFENDRE LA DÉMOCRATIE PARLEMENTAIRE INSTITUÉE PAR NOTRE CONSTITUTION QUI EST GARANTE DE NOS LIBERTÉS ?