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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 23:03
RENÉ MARRATIER, MAIRE DE LA FAUTE SUR MER, CONDAMNÉ POUR LES FAITS LIÉS AUX CONSÉQUENCES DRAMATIQUES DE LA TEMPÊTE XYNTHIA DANS SA COMMUNE

RENÉ MARRATIER, MAIRE DE LA FAUTE SUR MER, CONDAMNÉ POUR LES FAITS LIÉS AUX CONSÉQUENCES DRAMATIQUES DE LA TEMPÊTE XYNTHIA DANS SA COMMUNE

OÙ MÈNENT LES "DÉFAILLANCES" DES MAIRES ? JUSQU'OÙ CERTAINS MAIRES PEUVENT-ILS ALLER EN TOUTE IMPUNITÉ ?

Nous faisons une petite mais importante parenthèse sur nos réflexions sur les maires.

En effet, pendant que nous développions notre série sur les maires une information vient conforter nos craintes et illustrer une situation qui n'a que trop durer : des maires sanctionnés par la justice et ou par l'autorité de tutelle pour des faits liés à l'exercice de leurs fonctions se représentent au suffrage de leurs électeurs, d'autres jouissent de l'impunité pour des actes délictueux qu'ils ont commis.

 

TROIS BIEN MAUVAIS EXEMPLES

Voilà le communiqué du Conseil des Ministres de ce mercredi de la rentrée du gouvernement.

"Sur proposition du ministre de l’intérieur, le conseil des ministres a prononcé la révocation de M. Stéphane SIECZKOWSKI-SAMIER de ses fonctions de maire de la commune d’Hesdin (Pas-de-Calais)."

 

UN SCANDALE QUI DURE DANS LE NORD

Voilà un jeune maire qui, depuis son élection en 2014, défie préfet, citoyens...et se paye des fantaisies en toute impunité au vu et au su de toute la population tant la presse s'en est fait l'écho.

Voilà un maire qui gaspille les fonds publics, a une conduite pour le moins peu exemplaire, est passible de la correctionnelle pour faux en écritures...

Et il continue ses frasques, défie les autorités...depuis 5 ans, répétons-le au vu et au su de tous y compris de ses collègues élus adjoints.

 

IL Y A EU PIRE : LA FAUTE-SUR-MER, (VENDÉE)

Sous une autre forme, le maire de la Faute, René MARRATIER, a fait ce qu'il a voulu en matière de règlementation de l'urbanisme, a favorisé honteusement le commerce de son adjointe, a multiplié les prises illégales d’intérêt (pour lesquelles il avait été condamné avant XYBTHIA !)...tout cela fut aussi étalé lors du procès XYNTHIA et figure au dossier...et pourtant après XYNTHIA, il a failli être réélu?

On connait le résultat de la politique du maire. Si les réglementations avaient été respectées, si les Préfets s'étaient fait respecter, il n'y aurait pas eu 29 morts dans la cuvette de la mort de LA FAUTE SUR MER et une centaine de familles traumatisées qu'on a trop vite oubliées.

Pour cette affaire la justice est passée mais comme pour OUTREAU elle est mal passée ! Écarter les Préfets et  les fonctionnaires concernés, c'était truquer le procès. Si les Préfets n'étaient pas parties au procès malgré leur part de responsabilité, le maire et son adjointe n'étaient alors pas condamnables ! D’ailleurs les dernières décisions de justice confirment nos dires. Au niveau de l'État, les responsables n'étaient pas là et "la faute" examinée par le tribunal ne pouvait reposer que sur le seul maire dans l'exercice de ses fonctions.

L'articulation Maire/Préfet a bien montré ses limites.

 

CHÂTEAU D'OLONNE, (VENDÉE)

La Chambre Régionale des Comptes des Pays de la Loire a constaté que les anciens maires de Château d'Olonne ont passé illégalement des marchés publics (faute passible de la correctionnelle) pendant au moins 10 ans. Ceci est  incontestable et consigné dans les "observations"faites par la Chambre Régionale des Comptes lors de deux dernières vérifications faite en mairie de Château d'Olonne ). Ce n'est pas contesté par lesdits maires. Le deuxième contrôle a même été interrompu avant son achèvement ...les pièces justificatives ne pouvant être fournies par le maire et son adjoint aux magistrats de la Chambre Régionale des Comptes !

 

Des faits comme ceux rapportés ci-dessus on en retrouve tous les jours tant au niveau de la commune qu'au niveau national.

Cette situation est sue, connue, subie et si rarement sanctionnée mais pourquoi donc? Pourquoi les Préfets se taisent-ils et abandonnent-ils leurs prérogatives (on a vu où cela mène avec le procès XYNTHIA) ?

Pourquoi la Cour des Comptes ne saisit pas les Procureurs concernés alors que cela est de sa compétence ?

Pourquoi des élus complices ne dénoncent pas des faits alors que l'article 40 du code de procédure pénale leur fait obligation de saisir le Procureur de la République ?

Pourquoi la presse locale est-elle aussi complaisante avec des maires notoirement en délicatesse avec la Justice ?

Pourquoi le législateur pourtant si prompt à légiférer sur tout et sur rien, y compris le sexe des anges, n'a-t-il  pas amélioré les textes qu'il a votés suite aux promesses présidentielles d'Emmanuel Macron sur la transparence de la vie publique.

Pourquoi les citoyens n'ont-ils pas réagi alors qu'ils avaient connaissance des graves manquements de leur maire ?

Tous ces "pourquoi" ...sans réponse laissent  au citoyen un goût amer et constituent le fondement du rejet des élus par les citoyens.

 

SAUVONS LES MAIRES EN CRÉANT LES CONDITIONS QUI LEUR LEUR PERMETTENT D'EXERCER LEURS MANDATS EN ÉCARTANT LES TENTATIONS DU CLIENTÉLISME ET DU FAVORITISME

Le maire est l'élu qui est au contact permanent avec ses concitoyens, ses électeurs. Il est soumis en permanence aux requêtes de ceux-ci. Il est même l'otage de ceux-ci si l'essentiel pour lui est sa réélection ! La faillite de la tutelle des Préfets avec la décentralisation mal gérée a aggravé le risque de "dérapage" des maires.

Or, il ne faut surtout pas que les maires minoritaires qui ternissent l'image de la fonction qu'ils devraient servir puissent faire supporter le poids de leurs indignités et ou leur incompétence et salissent dans l'opinion publique la fonction d'élu, celle des 35 000 maires.

Il ne faut pas croire que les cas que nous citons ne sont pas des exceptions : le livre de Gabriella Riou HARCHAOUI et Philippe PASCOT cite en 2013 (juste avant les dernières élections municipales de 2014)  36 villes de plus de 10 000 habitants (soit 5 %  des communes concernées) dont les maires avaient eu des difficultés avec la justice et se représentaient...n'oublions pas aussi le maire de Levallois, Patrick BALKANY !

 

Il faut donc d'urgence réformer le système et que la Justice passe pour sanctionner les "dérapages" , mais il faudra surtout aller au-delà, bien au-delà :

il faut réformer le statut des élus communaux , intercommunaux,

il faut une vraie réforme territoriale,

il faut préciser les limites du pouvoir et des responsabilités des maires à qui l'État et le citoyen demandent tout,

pour sauver la fonction aussi noble qu'indispensable de "MAIRE".

 

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